Porté par un bon casting (François Damiens et Jérôme Commandeur s'en sortent le mieux), des paysages magnifiques et une situation narrative pleine de promesses (la recherche d’un trésor perdu sur une île), ce film, monté de manière amateur, dépourvu de tension, de toute image, de toute scène, de tout cinéma — ne suscite aucun rire et se vautre entièrement dans sa nullité.
jeudi 16 février 2023
Patricia Mazuy, Bowling saturne, 2022
Deux frères, le premier fils légitime est un commissaire, il hérite à la mort du père d'un établissement de bowling ; le second, le bâtard, n'hérite de rien, mais son frère, le fils légitime lui confie la gestion du bowling. Leur père, ancien chasseur de fauves y avait ses habitudes, des repas s'y déroulent toujours célébrant le grand chasseur qu'il était. Tandis que le fils commissaire s’éprend d’une activiste pour l'environnement opposée à la chasse, le fils bâtard, prédateur, utilise le bowling pour attraper ses proies.
Le film choisit d'évacuer le réalisme et de se tourner vers un modèle des films noir à la manière de Tourneur mais aujourd'hui et dans une tentative de ne surtout rien rater du train en marche de tous les aspects de la « masculinité toxique ».
C'est entièrement raté, mal filmé, mal cadré et parfaitement ridicule,
mercredi 15 février 2023
William A. Wellman, Héros à vendre, 1933
Un film très resserré qui commence dans les tranchées et qui se finit au moment de la crise de 29 et qui raconte l’histoire d’un type, dépossédé d’un fait d’arme par les événements, devenu dépendant à la morphine qui va s’en sortir, lancer la mécanisation d’une usine dont les propriétaires vont changer laissant tout le monde à la rue, sa femme meurt dans la foule, lui est condamné pour sédition et finit comme un hobo, c’est très dense, ça raconte dix années des États-Unis, c’est sec, rapide, sans fioriture. Encore un grand film de William Wellman.
Mervyn Leroy, Little Caesar, 1931
L’ascension et la chute d’un petit caïd dans la mafia, un des premiers films de genre, pas aussi abouti que Je suis un évadé mais un excellent film.
mardi 14 février 2023
Mervyn LeRoy, Busby Berkeley, Gold digger of 1933, 1933
On voit que le code Hayes après est passé juste. L’intrigue du film, amoureuse et sociale n’est pas passionnante, le message : il faut voir au-delà des préjugés. Mais sont insérés quatre morceaux de comédie musicale dont le dernier qui raconte les retours de la guerre est remarquable.
mercredi 8 février 2023
William A. Wellman, Wild Boys of the Road, 1933
Pendant la Grande Dépression, trois adolescents traversent les États-Unis en train. Errance, misère, faim, viol, accident. Wild Boys of the Road est un film âpre et bouleversant, assez proche dans sa thématique et son traitement des Raisins de la colère : c'est-à-dire des films politiques mais traités comme de vrais films de genre (des road-movie).
Chef d’œuvre.
samedi 4 février 2023
Jean-François Richet, Plane, 2023
Sympathique série b avec Gerard Butler. Un avion, et parmi ses passagers un prisonnier pour meurtre, est contraint de se poser sur une île. Les passagers sont pris en otage par un groupe armé. Efficace, linéaire, sans fioriture, un peu basique niveau scénario, mais un bon film d'action et d'aventure.
vendredi 3 février 2023
Damien Chazelle, Babylon, 2022
Le début du film est brillant et étourdissant : l’arrivée de l’éléphant, la fête décadente et les premières scènes de tournage avec Margot Robbie et Brad Pitt. Mais le film suit l’apothéose et la chute de ses héros, commence comme un volcan pour finir par se diluer platement, il y a un problème d’équilibre dans la construction, les scènes finales sont interminables et inutiles.
dimanche 29 janvier 2023
Louis King, Charlie Chan in Eypt, 1935
Le film m'a constamment fait penser aux Cigares du Pharaon prépublié entre 1932 et 1934 mais l’épyptomanie était à la mode. Par ailleurs, Hergé a probablement été inspiré par d'autres Charlie Chan, il y a une tonalité et une manière de scénario populaire de cette époque. On peut y voir une jeune Rita Hayworth brune avant qu'elle ne devienne Rita Hayworth.
7⭐️
lundi 23 janvier 2023
A. Edward Sutherland, The Invisible Woman, 1940
Une comédie sans rapport avec les deux premiers opus, un modèle devient invisible. Anecdotique mais sympathique.
jeudi 19 janvier 2023
Céline Devaux, Tout le monde aime Jeanne, 2022
Un film sur le deuil. Jeanne (Blanche Gardin) part à Lisbonne vider l’appartement de sa mère qui vient de mourir et qu’elle veut/doit vendre. Les scènes sont entrecoupées de petits dessins animés qui sont la voix intérieure de Jeanne et qui commentent les actions, et contrebalance la tristesse/dépression du personnage qui n’affiche pas ses émotions. Jeanne rencontre un type, elle retrouve un ancien amant, elle vide la bibliothèque de l’appartement, elle reçoit des agents immobiliers, elle va à la plage, il ne se passe que de petites actions banales mais le ton est très juste pour parler de la mort et de comment continuer après.
6⭐️
Charles Barton, Abbott And Costello Meet Frankenstein, 1948
Dans le même genre, j’ai préféré Abbott and Costello meet the invisible man. Abbott And Costello Meet Frankenstein est un film idiot, avec un scénario basique. Ce n’est pas d’une grande précision dans le slapstick (par rapport à Buster Keaton par exemple), ça bave beaucoup mais le mélange entre ces monstres archi connus et cet univers benêt est sympathique !
7⭐️
mardi 17 janvier 2023
Sidney Lanfield, Sherlock Holmes, le chien de baskerville, 1939
Premier des quatorze films mettant en scène Basil Rathbone et Nigel Bruce dans les rôles de Sherlock Holmes et du docteur Watson. Les décors, la brume, le château, le jeu des deux acteurs sont parfaits, l’enquête n’est pas très inventive mais ce n’est pas important. Une de mes adaptations préférées du personnage de Conan Doyle.
samedi 14 janvier 2023
Albert Serra, Pacifiction — Tourment sur les îles, 2022
Pacifiction met en scène une île et des personnages sur cette île autour d'une figure, pivot : De Roller (interprété par Magimel) une sorte de consul comme dans Au dessous du volcan mais détaché. Il y a différents lieux, une boite de nuit, des maisons, la mer, des personnages : un trans, des marins, des indigènes, une sorte de carte-postale avec un fond un peu vénéneux, mais presque sans objet. Les amorces d’intrigue ne donnent aucune tension au film, c’est une sorte d’état stable, chamboulé par quelques scènes magnifiques (une danse, la mer) et unifié par la chromie de toute beauté du film. Très grand film — dont j'ai attendu une scène très écrite, massive, à la manière du discours de Kurtz dans Apocalypse now, attente autant liée à l'état flottant que produit le film qu'au fantôme de Marlon Brando auquel on peut l'associer.
jeudi 12 janvier 2023
Charles Lamont, Abbott and Costello Meet the Invisible Man, 1951
Un film sympathique, assez idiot et très amusant avec quelques scènes remarquables comme le combat de boxe.
mercredi 11 janvier 2023
James Whale, The Invisible man, 1933
Quand il commence sa carrière cinématographique en 1930, James Whale a plus de 40 ans. Il la termine en 1941 après avoir réalisé vingt et un films dont trois très grand films fantastiques, Frankenstein en 1931 et sa suite La Fiancée de Frankenstein en 1935 et cette adaptation du roman de Wells, The Invisible Man en 1933. Photographie, éclairage, effets spéciaux, scénario, mise en scène, décor en carton-pâte sous la neige, auberge, traque finale et encerclement de la grange mise à feu, efficacité de l’action, folie du protagoniste, tout y est parfait.
jeudi 29 décembre 2022
Robert Lamoureux, Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?,1973
Ce film patrimonial, vu et adoré dans l'enfance passe-t-il le cap si on essaie de s'abstraire de la nostalgie ?
Le film est un conte divisé en deux parties.
La première est une parenthèse merveilleuse, un moment suspendu : l'escapade de trois hommes, que les circonstances ont réuni et qui vont vivre ensemble, dans une forêt, des choses simples : chasser le lièvre, confectionner un abri, manger, dormir dehors, nager dans un étang. Une aventure d'hommes (parce que c'est la guerre) mais à hauteur de l'enfance.
Les deux premiers tiers du film sont constitués uniquement de cette promenade bonhomme, pleine de camaraderie, simple, où rien n’est remis en cause, avec maintien des codes sociaux et militaires, les uns redoublés par les autres. C’est un moment soustrait aux bruits et aux horreurs de la guerre, un rêve, un monde de chemins de campagne, sans voiture, de maison près des bois, la traversée d'une forêt féérique, frugale mais dans laquelle on trouve tout. Cette première partie s'achève dans la maison de deux femmes où les hommes vont trouver, après la robinsonnade sylvestre : la jeunesse, la beauté et la nourriture riche.
Au petit matin, un prisonnier échappé, quitte la maison du curé sur un vélo, dévale un chemin, produisant un son étrange comme une voix, à partir de ce moment là, de cette mécanique et de ce chant, le temps suspendu reprend son cours, rapide, avec ses chars, ses routes goudronnées, ses avions, les allemands.
À la première partie féerique et champêtre, suit la guerre. La petitesse (le commerçant français faible qui se courbe devant les allemands mais refuse de donner à manger aux français). Et puis le sauvetage de la septième compagnie, ni vu ni connu.
Le film n'est pas jamais vraiment drôle, il est ringard, la réalisation est invisible, pourtant le vert de la forêt est assez beau et un certain charme opère toujours.
dimanche 25 décembre 2022
Guillermo del Toro, Nightmare alley, 2021
Remake du film d’Edmund Goulding avec Tyrone Power que j’avais préféré de beaucoup, peut-être parce que le film original réalisé dans les années 40 se déroule à cette même époque et que cette proximité-là est gage d'une vérité ou au moins d'une illusion vérité à capter quelque chose du temps et surtout dans sa première partie, dans le monde des forains, et beaucoup dans sa deuxième qui articule crédulité et modernité.
Roger Avary, Killing Zoe, 1993
Le film vu une première fois au début des années 90 m’avait laissé une forte impression, qui ne s’est pas reproduite (décembre 2022). Le début est un road-movie dans Paris mais on ne voit rien de Paris, c’est cadré assez serré, la photographie n’est pas géniale. Il y a quelques scènes qui viennent rappeler que Avary a co-écrit les premiers (les meilleurs) Tarantino : un dialogue à propos de Star Trek, une scène avec Cecilia Peck. Pour le reste, c’est un casse parfaitement débile qui masque difficilement le côté foutoir de la réalisation. Mais Anglade est excellent, en mec foufou, défoncé, survolté, constamment en train de remettre ses cheveux (il aura vraiment incarné entre Subway, 37°2 et Killing Zoe quelque chose des années 80-90).
vendredi 2 décembre 2022
Otto Preminger, River of No Return, 1954
Un film magnifique avec Marylin, hors norme, à la guitare, seule, sur une table en bois, magnétisant l'auditoire par sa voix, son émotion, sa beauté.
Quelques scènes étranges, en studio, d'autres en décor naturels sublimes et la violence dérangeante du personnage de Robert Mitchum.
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