Ce film (sous cette forme d'esquisse) a reçu l'imprimatur de Godard — confondant l’étape d’un travail à l'œuvre elle-même et l'excluant ainsi de la catégories des œuvres inachevées (ne laissant rien à la décision d'un autre). Pour Godard, c’est une manière de parachever l'œuvre complète, dans une restriction technique, qui est à la fois une poursuite de son travail de collage/montage et une superposition à la technique finale d’un autre grand artiste du XXe, les papiers découpés de Matisse.
Le film est composé en grande partie d'un feuilletage de montages d'images et de textes, silencieux puis musical — dont s’extraient quelques motifs : les cartons de cinéma, les monochromes d'Alphonse Allais et ceux de l'abstraction.
Tout aussi hermétique que le précédent Livre d’image, "Drôles de Guerres" n’en a pas l’âpreté, déployant au contraire une certaine douceur. D'une grande puissance d’émotion. Magnifique point presque final.