Un trajet en autobus dans des villages de montagne au Japon, et rien d’autre. Aucune péripétie, aucun accident, seulement ce trajet et les occupants du bus : une passagère qui drague, une mère et sa fille qui partent vivre à Tokyo pour des raisons tues, un homme moustachu, des villageois qui demandent au chauffeur de leur ramener des objets de la ville, et ce chauffeur, toujours aimable, qui rend service à tous ceux, sur la route, qui le lui demandent. Le point de vue est celui de l’intérieur de l’autobus. Il y a une particularité sonore, qui tient aux techniques de prise de son ou à la post-synchronisation : il n’y a aucun bruit extérieur, aucun son mécanique, aucun bruitage, seulement le son des voix, ce qui contribue à la parenthèse enchantée du trajet. Un film simple et beau, qui parle de mouvement et d’immobilité, du délai d’accès au monde moderne, de la honte sociale, des lieux préservés encore pour quelque temps du bruit, d’un idéal fantasmé de simplicité et de gentillesse.
Un des plus beaux films du monde.