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samedi 25 novembre 2023

Yôji Yamada, Kazoku, 1970

La famille Kazami quitte la petite île d’Iōjima, à Nagasaki, pour s’installer comme paysans à Hokkaidō.

Le film suit leur voyage depuis l’île : les ferrys, les trains, les escales à Osaka et Tokyo, jusqu’à leur installation à Hokkaidō.

Le trajet est ponctué d’événements anecdotiques et émouvants : l’enfant à la gare, la berceuse Shimabara (島原の子守唄), la beauté des paysages vus par la fenêtre du train, et d’autres, plus tragiques. Mais rien ne parvient à démobiliser entièrement cette famille pauvre, catholique, assaillie par le drame. C’est une des gageures du film : ne pas s’appesantir, et montrer ce qu’on appelle aujourd’hui la résilience, sous un jour furtif.

Le film a valeur de témoignage, par ce qu’il montre d’un Japon en partie disparu (1970, l’Exposition universelle).

Outre Chieko Baishō, on retrouve un autre habitué du cinéma de Yōji Yamada : Chishū Ryū. La musique de Masaru Satō — entre western et veillée funèbre mexicaine — est remarquable.

Un grand film, sur l’exil, la famille, la douleur — entre drame social, film de train, film familial, film populaire et cinéma d’auteur.






mardi 7 novembre 2023

Michael Cimino, Thunderbolt And Lightfoot, 1974

Clint Eastwood et Jeff Bridges en duo formé accidentellement, le premier fuyant des ennemis, le deuxième cherchant une manière désinvolte de se réaliser. C'est un film de route, traversé par un casse et des scènes à l'apparence anecdotique dans la construction mais extrêmement marquantes et qui dessinent dans le récit principal (le western) un récit de l’Amérique des années 70. C'est un film traversé par une curieuse insouciance mélancolique et grave. Le premier film de Cimino et un grand film.



lundi 3 juillet 2023

Jean Girault, Le gendarme en balade, 1970

Le film commence par une séquence civile très réussie dans laquelle Cruchot, châtelain haddockesque, s’ennuie ferme dans son château, sa femme (Claude Gensac) pourvoyant à tous ses besoins, anticipant tous ses désirs (pêcheur sous l’eau hameçonnant à la chaine des poissons), élévateur pour accéder au cheval, dispositif d’alarme pour électrocuter les intrus.

Plus tard, dans une autre séquence très réussie du film, c’est un bouchon sur la route qui va donner l’opportunité aux gendarmes de ré-enfiler leurs tenues et de goûter à nouveau aux joies de la mise au pas et de la discipline, dans une scène qui n’est pas sans rappeler le long travelling du Week-end de Godard sorti deux ans avant et qui contient une scène éblouissante qui résume toute l'expressivité géniale de de Funès (le dialogue au sifflet géniale).

La suite est beaucoup moins réussie, elle mélange une fausse amnésie, une sortie chaplinesque calquée sur Ulysse chez le Polyphème, une incursion chez les baba-cools avec voiture fleurie, pétards et amour général. Le film s'enfonce peu à peu, vers un final, à partir des retrouvailles inutiles avec la bonne sœur et les gamins, totalement nul.

C'est un Gendarme très inégal, un drôle de mélange, à la fois rétrospectif avec film de vacances méta, bande dessinée entre Tintin Lariflette, Nouvelle Vague et Homère et nanard.

Gangs of Taiwan, 2025

 Une cantine à Taïwan tenue par un couple et leur fils adoptif muet qui traîne avec des malfrats. Thriller societal réussi.