Dancer in the Dark convoque chant, musique et danse et un ensemble de procédés de construction, des ellipses dans le récit, des ellipses de vraisemblance, tous moyens utilisés pour faire advenir dans le temps de la représentation la situation voulue — tous éléments repris de la tragédie grecque ; Dancer in the Dark c'est une pièce d'Euripide au vingtième siècle.
Dans la vie réelle, les innocents comme Selma sont condamnés à mort.
Vingt ans après sa sortie, le torrent émotionnel s'est un peu asséché, mais la perfection technique, rythmique est intacte, Dancer in the Dark reste un grand film, une grande comédie musicale, un grand mélodrame, une grande tragédie sur le destin. Bjork en mère, aveugle, malmenée et Catherine Deneuve en avatar des films de Demy sont parfaites.