La mort par l'errance de Mona, une jeune femme/
Sur sa route, elle va croiser des marginaux, des gens de la campagne, des immigrés — presque tous détestables (pouilleux, envieux, défoncés, violents, traîtres), vivant dans la misère ou des formes d'utopie ratée.
Seule la bourgeoisie échappe au jeu de massacre : deux femmes, la première interprétée par Macha Méril qui soigne des arbres et une vieille dame à la grande maison.
Mona n'explique pas vraiment son parcours, elle dit seulement qu'elle fuit les petits chefs, le travail. Dans le film il n'y a de salut que dans les structures sociales et dans l'acceptation de ses règles, la tentative de s'en affranchir est un suicide.
Agnès Varda utilise des comédiens professionnels et des comédiens amateurs. Le jeu des seconds se détachent de celui des premiers, et les relèguent à des simples éléments d’un décor naturaliste et un peu outrancier — ce qui réinscrit dans la forme du film une dichotomie en reflet de ses différents mondes.
Le film évite le pittoresque, il est rugueux, il a pour lui ne de pas être manichéen, le personnage de Mona n'est pas sympathique, ni excusable. Mais il y a dans l'acharnement de Varda à ne montrer que la spirale infernale d'où Mona ne se débat pas, arrogante, tête haute ou baissée, autant une dénonciation de la misère qu'une invitation à rentrer dans les ordres.
Restent quelques belles scènes, Sandrine Bonnaire et Macha Méryl dans la voiture en train de manger et les scènes en duo avec Hassoun, le tunisien.
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