Robinsonnade familiale Disney, d'après le roman de Johann David Wyss.
En débarquant sur l'île, la toute première chose que le plus jeune des fils Robinson, fait, après le naufrage, le tout premier rapport que sapiens a avec cette île, c'est de chevaucher une tortue géante et de s'en servir comme monture. Cette prise de pouvoir est suivie d’une requête de la mère, qui demande, avant toute autre action, de faire une prière. Voici pour l’incipit insulaire : l'île est une ménagerie fantasque, transcontinentale — une sorte d'arche de Noé conçue à dessein de servir et de divertir le maître.
Le film n’est cependant pas tant problématique pour son idéologie (c'est la même que montre Clouzot, plus subtilement, au début du Salaire de la peur) mais de ce qu'on peut imaginer des conditions de tournage de bêtes — comme elles le sont dans la plupart des vidéos d’Instagram ou de TikTok et parfois sous couvert de bien-être animal.
Les acteurs animaux morts pour la patrie Disney depuis longtemps, on peut regarder ce film comme un merveilleux film d'aventures pour enfant, et comme le témoignage de l'égarement et la cruauté de sapiens à l'encontre des autres espèces.