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vendredi 15 novembre 2024

Quentin Dupieux, Le deuxième acte, 2024

Quentin Dupieux est prolixe et sa relecture du cinéma de genre me semblait — jusqu'à Au poste — passionnante, mais ce sont plutôt ses structures à enchâssement dont il semble faire la marque caractéristique désormais de son cinéma.

Le film est construit sur une série de travellings (on en verra les rails à la fin du film), mettant en scène quatre comédiens, dans différentes combinaisons.

Plusieurs fictions s'entremêlent, dont l'une d'elles les met en scène dans des rôles qui jouent de la confusion avec ce qu'ils sont dans la (vraie) vie. Le propos du film est un peu nébuleux, et les différents discours qui construisent ces scènettes, banals : les acteurs jouent un rôle, la société va mal, et le cinéma n'y peut pas grand chose… S'y ajoutent quelques touches sur l'IA et le consentement — mais qui donnent plus l'impression de ne pas vouloir passer à côté de certains sujets actuels que d'avoir quelque chose à en dire.

Quelques scènes amusantes (lorsque Léa Seydoux appelle sa mère chirurgienne qui lui fait part de sa honte face à son jeu médiocre, et lui rappelle qu'elle n'aurait pas dû choisir cette voie, et lorsque le figurant essaie de demander leur 06 à Vincent Lindon et Raphael Queunard) sauvent un peu le film de son procédé et de notre ennui.

Le deuxième acte est une sorte de relecture structurelle, sèche, de Sullivan’s Travels — dont le réalisateur aurait disparu sous l'IA.



mardi 9 juillet 2024

Quentin Dupieux, Daaaaaali !, 2024

En s'éloignant d'un cinéma de genre populaire "exotique" (états-unien ou japonais) et en se rapprochant des récits de tradition européenne (Le portrait de Dorian Gray, le vaudeville ou le film surréaliste), Dupieux atténue le décadrage caractéristique de ses premiers films — ne subsiste alors que la structure purement mécanique de ses enchâssements. Daaaaaali ! est, en dépit du talent de Jonathan Cohen, toujours ennuyeux.




mardi 8 août 2023

Quentin Dupieux, Yannick, 2023

Incroyable mais vrai et Fumer fait tousser, ses deux films précédents, revisitaient, le premier Le portrait de Dorian Gray et le second le tokusatu à la manière d’une comédie d’horreur à sketchs. Ici c'est le vaudeville. Le film raconte la prise d’otage, par un spectateur, des comédiens et des autres spectateurs, d’un vaudeville. Le film se déroule quasiment en temps réel. L'action est réduite aux discussions entre le preneur d'otage, les acteurs et autres spectateurs. Il y a quelques plans qui décalent de la scène du théâtre proprement dite sur d'autres lieux, et une utilisation ténue et fine de la musique. C’est une comédie politique frontale qui parle de classes et d'humiliation sociales, de reconnaissance et de statut, de maîtrise du temps personnel, de domination, de pouvoir, de centralisation, etc. Je trouve que ça tourne un peu court et que l’auto-réhabilitation finale, yeux humides avant la fin qui s'annonce (les CRS et la restitution de l'ordre) instaure une sorte de tendresse supplémentaire pour le personnage excentré inutile. C'est un Dupieux mineur, comme Au poste.




dimanche 16 octobre 2022

Quentin Dupieux, Incroyable mais vrai, 2022

La filmographie de Dupieux est constitué d'excellents films (WrongRéalitéLe daim) et, de plus en plus souvent, depuis Au poste, de films anecdotiques.


Incroyable mais vrai propose un dispositif (repris du Portrait de Dorian Gray) dupliquée de deux manières (le rajeunissement et la prothèse électronique) : un travers fantastique, un travers technologique.


Le passage pour rajeunir se double d’un saut en avant et d'une bascule de l'espace — mais dont il n’est fait rien d’autre que de souligner le décalage entre la femme qui s’adonne à son botox magique et son mari qui reste dans la vie chronologique.


Le propos est longtemps différé et les dialogues sont moyens.


C'est du Dupieux un peu je m'en foutiste et mineur.



Star Wars : Skeleton Crew, 2024

Quatre enfants d'une banlieue pavillonnaire embarquent accidentellement dans un vaisseau qui les emmène loin de chez eux. Les voici donc...