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dimanche 26 mai 2024

Rabah Ameur-Zaïmeche, Le gang des bois du temple, 2022

Film de braquage — ou qui utilise la structure d'un film de braquage, les séquences de film de genre proprement dit n'intéressent pas la réalisateur autrement que parce qu'elles lui fournissent une structure ; son attention se porte sur les interstices (narratifs et géographiques) de la trame : aires d'arrêt d'autoroute, PMU, discussions informelles, etc.

C'est un film de mecs (le seul personnage de femme est raté).

Le film est encadré de deux très belles séquences musicales : dans la première, Annkrist, le visage ridé, chante dans une église lors d'un enterrement ; dans la seconde, un prince saoudien danse, lors d'un concert. Deux folklores. D'une Bretagne de la célébration des morts au Magrebh d'une célébration des vivants. Ameur-Zaïmeche dessine une continuité entre les territoires que la France s'est agrégée.

C'est au final une sorte de conte étrangement articulé, entre scènes très justes et belles et d'autres bancales — comme un mélange bizarre entre Pialat et les Pieds-Nickelés de Forton.

samedi 4 mars 2023

Léa Mysius, Les 5 diables, 2022

Film de genre français, fantastique, avec une belle photographie et de beaux décors, de beaux paysages. Quelques scènes sont réussies, mais toute l'intrication familiale est ennuyeuse. Le point de départ fantastique n’est pas vraiment exploité et le drame amoureux prend le pas sur le reste, dommage parce que cette petite ville d’ennui en montagne, ces athlètes et leur chorégraphie, la nage dans l’eau glacée, les pouvoirs de la petite fille, le karaoké dans la boite de la ville, les acteurs, tout ça aurait pu faire un beau film de genre. Mais trop d'éléments qui ne s'emboitent pas dissipent entièrement le film : race, homosexualité, pouvoir, éloignement des villes. Beau film raté.

5 ⭐️

lundi 27 février 2023

Louis Garrel, L’innocent, 2022

Comédie légère déprimante. Il y a une tentative de faire quelque chose d’aérien, d’un peu virevoltant, cocasse, avec une photographie saturée pas réaliste et très 70s, de faire un film sympathique, c’est raté. C’est un faux film de casse avec un casse qui est la seule partie réussie du film mais parasitée par son vrai objet : ses dialogues romantiques. Garrel n'arrive pas à faire un film de braquage, ni à dire quelque chose des classes populaires, il fait une sorte de comédie romantique et familiale avec un braquage mais constamment injectée de situations romantiques, des dialogues amoureux, dans un croisement mère/amant fils/nouvelle amoureuse meilleure copine de l’ex morte. Le filtre un peu pourri 70s ne suffit pas à feindre  le milieu prolo.

mardi 21 février 2023

Judd Apatow, La bulle, 2022

Pendant le confinement, un film est tourné en vase clôt dans une grande demeure, avec un certain nombre d’archétypes : la tiktokeuse, le comédien indien, etc. Légèrement amusant mais peu inspiré.

samedi 18 février 2023

Cédric Jimenez, Novembre, 2022

Un film plat sur les attentats du Bataclan sauvé in extremis par une dernière séquence d’assaut.

jeudi 16 février 2023

Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin, Jack Mimoun & les secrets de Val Verde, 2022

Porté par un bon casting (François Damiens et Jérôme Commandeur s'en sortent le mieux), des paysages magnifiques et une situation narrative pleine de promesses (la recherche d’un trésor perdu sur une île), ce film, monté de manière amateur, dépourvu de tension, de toute image, de toute scène, de tout cinéma — ne suscite aucun rire et se vautre entièrement dans sa nullité.

Patricia Mazuy, Bowling saturne, 2022

Deux frères, le premier fils légitime est un commissaire, il hérite à la mort du père d'un établissement de bowling le second, le bâtard, n'hérite de rien, mais son frère, le fils légitime lui confie la gestion du bowling. Leur père, ancien chasseur de fauves y avait ses habitudes, des repas s'y déroulent toujours célébrant le grand chasseur qu'il était. Tandis que le fils commissaire s’éprend d’une activiste pour l'environnement opposée à la chasse, le fils bâtard, prédateur, utilise le bowling pour attraper ses proies.

Le film choisit d'évacuer le réalisme et de se tourner vers un modèle des films noir à la manière de Tourneur mais aujourd'hui et dans une tentative de ne surtout rien rater du train en marche de tous les aspects de la « masculinité toxique ».

C'est entièrement raté, mal filmé, mal cadré et parfaitement ridicule

4 ⭐️

vendredi 3 février 2023

Damien Chazelle, Babylon, 2022

Le début du film est brillant et étourdissant : l’arrivée de l’éléphant, la fête décadente et les premières scènes de tournage avec Margot Robbie et Brad Pitt. Mais le film suit l’apothéose et la chute de ses héros, commence comme un volcan pour finir par se diluer platement, il y a un problème d’équilibre dans la construction, les scènes finales sont interminables et inutiles.

jeudi 19 janvier 2023

Céline Devaux, Tout le monde aime Jeanne, 2022

Un film sur le deuil. Jeanne (Blanche Gardin) part à Lisbonne vider l’appartement de sa mère qui vient de mourir et qu’elle veut/doit vendre. Les scènes sont entrecoupées de petits dessins animés qui sont la voix intérieure de Jeanne et qui commentent les actions, et contrebalance la tristesse/dépression du personnage qui n’affiche pas ses émotions. Jeanne rencontre un type, elle retrouve un ancien amant, elle vide la bibliothèque de l’appartement, elle reçoit des agents immobiliers, elle va à la plage, il ne se passe que de petites actions banales mais le ton est très juste pour parler de la mort et de comment continuer après.

6⭐️

samedi 14 janvier 2023

Albert Serra, Pacifiction — Tourment sur les îles, 2022

Pacifiction met en scène une île et des personnages sur cette île autour d'une figure, pivot : De Roller (interprété par Magimel) une sorte de consul comme dans Au dessous du volcan mais détaché. Il y a différents lieux, une boite de nuit, des maisons, la mer, des personnages : un trans, des marins, des indigènes, une sorte de carte-postale avec un fond un peu vénéneux, mais presque sans objet. Les amorces d’intrigue ne donnent aucune tension au film, c’est une sorte d’état stable, chamboulé par quelques scènes magnifiques (une danse, la mer) et unifié par la chromie de toute beauté du film. Très grand film — dont j'ai attendu une scène très écrite, massive, à la manière du discours de Kurtz dans Apocalypse now, attente autant liée à l'état flottant que produit le film qu'au fantôme de Marlon Brando auquel on peut l'associer.

dimanche 16 octobre 2022

Quentin Dupieux, Incroyable mais vrai, 2022

La filmographie de Dupieux est constitué d'excellents films (WrongRéalitéLe daim) et, de plus en plus souvent, depuis Au poste, de films anecdotiques.


Incroyable mais vrai propose un dispositif (repris du Portrait de Dorian Gray) dupliquée de deux manières (le rajeunissement et la prothèse électronique) : un travers fantastique, un travers technologique.


Le passage pour rajeunir se double d’un saut en avant et d'une bascule de l'espace — mais dont il n’est fait rien d’autre que de souligner le décalage entre la femme qui s’adonne à son botox magique et son mari qui reste dans la vie chronologique.


Le propos est longtemps différé et les dialogues sont moyens.


C'est du Dupieux un peu je m'en foutiste et mineur.



mercredi 14 septembre 2022

David Leitch, Bullet train, 2022

Une comédie qui lorgne vers Tarantino pour les dialogues et un certain cool (mais sans y arriver), visuellement très pop (ça fait penser au bonbon acidulé de Speed racer) ; le film se passe entièrement dans le Shinkansen, j'adore les films de train et le Shinkansen mais ça n'a pas suffi.

4⭐️

vendredi 2 septembre 2022

Scott Mann, Fall, 2022

Film de survie ultra stressant, confiné dans un espace restreint ouvert, dans la lignée de LifeboatPhone gameOxygène. Sorte de négatif vertigineux de 47 meter down. Deux amies entreprennent l'ascension d'une tour de transmission et évidemment ça ne va pas se passer comme prévu, elles se retrouvent coincées, sur le minuscule plateau à 600 mètres de hauteur. À la différence de Buried, contraint par son exiguité à une surenchère de relances narratives, Fall parvient à rester plutôt minimaliste en péripéties, son relatif alignement aux topos du genre contourné par l'emprunt aux grimpeurs de l’extrême de leurs vertigineuses images d’iphone sur drone. Pur cinéma de sensations, pour peu qu'on ne s'attache pas au réalisme : un petit chef d'œuvre.





dimanche 14 août 2022

Jérôme Salle, Kompromat, 2022

Gilles Lellouche n'est pas crédible en directeur de l’alliance française en Sibérie. Et puis il y a cette intrigue à la Jason Bourne mais qui en même temps veut dénoncer. Et comme si ça ne suffisait pas, s'y adjoint en plus, une romance. Un ratage entier. 

Star Wars : Skeleton Crew, 2024

Quatre enfants d'une banlieue pavillonnaire embarquent accidentellement dans un vaisseau qui les emmène loin de chez eux. Les voici donc...