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vendredi 10 octobre 2025

Radu Jude, N’attendez pas trop de la fin du monde, 2022

Une journée dans la vie d’Angela Raducanu, qui filme des entretiens avec des ouvriers handicapés — destinés à l’entreprise responsable de leur handicap, laquelle doit choisir parmi eux le meilleur martyr à faire figurer dans un film de réhabilitation interne.

Ces séquences en noir et blanc granuleux alternent, d’une part, avec des extraits de vidéos qu’Angela publie sur Instagram, où elle se met en scène sous les traits d’un avatar outrancier et ultra vulgaire, et, d’autre part, avec un film des années 1970 ou 1980 dans lequel apparaît l’un des protagonistes de ces entretiens.

L’avant-dernière partie du film est constituée d’une série de plans fixes montrant quelques-unes des six cents croix qui jalonnent l’une des routes les plus dangereuses de la région.


Le film se referme sur le tournage du film lui-même.

Un film cinéphile sur le cynisme du capitalisme, mêlant plusieurs registres d’images et de discours, très drôle, inventif et stimulant.



vendredi 3 octobre 2025

James Cameron, Avatar : La Voie de l'eau, 2022

J'avais vu Avatar (le 1) sur mon ordinateur au début des années 2010, et j'avais trouvé le spectacle décevant (alors que j'avais adoré, dans les mêmes conditions, Titanic). Mais je me souviens aussi avoir entendu Godard raconter être allé voir Titanic et y avoir vu des choses intéressantes. Sa ressortie au cinéma m'a donné envie d'y aller, et je n'ai pas été déçu. Le spectacle est au rendez-vous ; les scènes sous-marines, les scènes de combat sont extraordinaires — notamment dans cette indistinction entre les acteurs et l'animation. Le scénario est enfantin, le tout début est une sorte de visite documentaire de la planète. James Cameron reste le grand maître du très grand spectacle populaire.

dimanche 26 mai 2024

Rabah Ameur-Zaïmeche, Le gang des bois du temple, 2022

Film de braquage — ou qui utilise la structure d'un film de braquage, les séquences de film de genre proprement dit n'intéressent pas la réalisateur autrement que parce qu'elles lui fournissent une structure ; son attention se porte sur les interstices (narratifs et géographiques) de la trame : aires d'arrêt d'autoroute, PMU, discussions informelles, etc.

C'est un film de mecs (le seul personnage de femme est raté).

Le film est encadré de deux très belles séquences musicales : dans la première, Annkrist, le visage ridé, chante dans une église lors d'un enterrement ; dans la seconde, un prince saoudien danse, lors d'un concert. Deux folklores. D'une Bretagne de la célébration des morts au Magrebh d'une célébration des vivants. Ameur-Zaïmeche dessine une continuité entre les territoires que la France s'est agrégée.

C'est au final une sorte de conte étrangement articulé, entre scènes très justes et belles et d'autres bancales — comme un mélange bizarre entre Pialat et les Pieds-Nickelés de Forton.

samedi 4 mars 2023

Léa Mysius, Les 5 diables, 2022

Film de genre français, fantastique, avec une belle photographie et de beaux décors, de beaux paysages. Quelques scènes sont réussies, mais toute l'intrication familiale est ennuyeuse. Le point de départ fantastique n’est pas vraiment exploité et le drame amoureux prend le pas sur le reste, dommage parce que cette petite ville d’ennui en montagne, ces athlètes et leur chorégraphie, la nage dans l’eau glacée, les pouvoirs de la petite fille, le karaoké dans la boite de la ville, les acteurs, tout ça aurait pu faire un beau film de genre. Mais trop d'éléments qui ne s'emboitent pas dissipent entièrement le film : race, homosexualité, pouvoir, éloignement des villes. Beau film raté.

5 ⭐️

lundi 27 février 2023

Louis Garrel, L’innocent, 2022

Comédie légère déprimante. Il y a une tentative de faire quelque chose d’aérien, d’un peu virevoltant, cocasse, avec une photographie saturée pas réaliste et très 70s, de faire un film sympathique, c’est raté. C’est un faux film de casse avec un casse qui est la seule partie réussie du film mais parasitée par son vrai objet : ses dialogues romantiques. Garrel n'arrive pas à faire un film de braquage, ni à dire quelque chose des classes populaires, il fait une sorte de comédie romantique et familiale avec un braquage mais constamment injectée de situations romantiques, des dialogues amoureux, dans un croisement mère/amant fils/nouvelle amoureuse meilleure copine de l’ex morte. Le filtre un peu pourri 70s ne suffit pas à feindre  le milieu prolo.

mardi 21 février 2023

Judd Apatow, La bulle, 2022

Pendant le confinement, un film est tourné en vase clôt dans une grande demeure, avec un certain nombre d’archétypes : la tiktokeuse, le comédien indien, etc. Légèrement amusant mais peu inspiré.

samedi 18 février 2023

c

Un film plat sur les attentats du Bataclan sauvé in extremis par une dernière séquence d’assaut.

jeudi 16 février 2023

Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin, Jack Mimoun & les secrets de Val Verde, 2022

Porté par un bon casting (François Damiens et Jérôme Commandeur s'en sortent le mieux), des paysages magnifiques et une situation narrative pleine de promesses (la recherche d’un trésor perdu sur une île), ce film, monté de manière amateur, dépourvu de tension, de toute image, de toute scène, de tout cinéma — ne suscite aucun rire et se vautre entièrement dans sa nullité.

Patricia Mazuy, Bowling saturne, 2022

Deux frères, le premier fils légitime est un commissaire, il hérite à la mort du père d'un établissement de bowling le second, le bâtard, n'hérite de rien, mais son frère, le légitime, lui confie la gestion du bowling. Leur père, ancien chasseur de fauves y avait ses habitudes, des repas s'y déroulent toujours célébrant le grand chasseur qu'il était. Tandis que le fils commissaire s’éprend d’une activiste pour l'environnement opposée à la chasse, le fils bâtard, prédateur, utilise le bowling pour attraper ses proies.

Le film choisit d'évacuer le réalisme et de se tourner vers un modèle de film noir à la manière de Tourneur mais transposé aujourd'hui, avec cette tentative de ne surtout rien rater du train en marche de tous les aspects de la « masculinité toxique ».

Entièrement raté, mal filmé, mal cadré et ridicule


vendredi 3 février 2023

c

Le début du film est brillant et étourdissant : l’arrivée de l’éléphant, la fête décadente et les premières scènes de tournage avec Margot Robbie et Brad Pitt. Mais le film suit l’apothéose et la chute de ses héros ; il commence comme un volcan pour finir par se diluer platement, il y a un problème d’équilibre dans la construction, les scènes finales sont interminables et inutiles.

jeudi 19 janvier 2023

Céline Devaux, Tout le monde aime Jeanne, 2022

Un film sur le deuil. Jeanne (Blanche Gardin) part à Lisbonne vider l’appartement de sa mère qui vient de mourir et qu’elle veut/doit vendre. Les scènes sont entrecoupées de petits dessins animés qui sont la voix intérieure de Jeanne et qui commentent les actions, et contrebalance la tristesse/dépression du personnage qui n’affiche pas ses émotions. Jeanne rencontre un type, elle retrouve un ancien amant, elle vide la bibliothèque de l’appartement, elle reçoit des agents immobiliers, elle va à la plage, il ne se passe que de petites actions banales mais le ton est très juste pour parler de la mort et de comment continuer après.


samedi 14 janvier 2023

Albert Serra, Pacifiction — Tourment sur les îles, 2022

Pacifiction met en scène une île et des personnages autour d'une figure, pivot : De Roller (interprété par Magimel) une sorte de consul comme dans Au dessous du volcan mais détaché. Il y a différents lieux, une boite de nuit, des maisons, la mer, des personnages : un trans, des marins, des indigènes, une sorte de carte-postale avec un fond un peu vénéneux, mais presque sans objet. Les amorces d’intrigue ne donnent aucune tension au film, c’est une sorte d’état stable, chamboulé par quelques scènes magnifiques (une danse, la mer) et unifié par la chromie de toute beauté du film. Grand film — mais dont j'ai attendu une scène très écrite, massive, à la manière du discours de Kurtz dans Apocalypse now, attente autant liée à l'état flottant que produit le film qu'au fantôme de Marlon Brando auquel on peut l'associer.

vendredi 2 décembre 2022

Ruben Östlund, Sans filtre, 2022

Bien meilleur que The Square, plus inégal que Snow Therapy, Sans filtre fonctionne par le contraste de ses séquences : les plus outrancières valorisant les plus sobres. Le début du film est le plus réussi.

dimanche 16 octobre 2022

c

La filmographie de Dupieux est constitué d'excellents films (WrongRéalitéLe daim) et, de plus en plus souvent, depuis Au poste, de films anecdotiques.


Incroyable mais vrai propose un dispositif (repris du Portrait de Dorian Gray) dupliquée de deux manières (le rajeunissement et la prothèse électronique) : un travers fantastique, un travers technologique.


Le passage pour rajeunir se double d’un saut en avant et d'une bascule de l'espace — mais dont il n’est fait rien d’autre que de souligner le décalage entre la femme qui s’adonne à son botox magique et son mari qui reste dans la vie chronologique.


Le propos est longtemps différé et les dialogues sont moyens.


C'est du Dupieux un peu je m'en foutiste et mineur.



mercredi 14 septembre 2022

David Leitch, Bullet train, 2022

Une comédie qui lorgne vers Tarantino pour les dialogues et un certain cool (mais sans y arriver), visuellement très pop (ça fait penser au bonbon acidulé de Speed racer) ; le film se passe entièrement dans le Shinkansen, j'adore les films de train et le Shinkansen mais ça n'a pas suffi.

vendredi 2 septembre 2022

Scott Mann, Fall, 2022

Film de survie ultra stressant, confiné dans un espace restreint ouvert, dans la lignée de LifeboatPhone gameOxygène. Sorte de négatif vertigineux de 47 meter down. Deux amies entreprennent l'ascension d'une tour de transmission et évidemment ça ne va pas se passer comme prévu, elles se retrouvent coincées, sur le minuscule plateau à 600 mètres de hauteur. À la différence de Buried, contraint par son exiguité à une surenchère de relances narratives, Fall parvient à rester plutôt minimaliste en péripéties, son relatif alignement aux topos du genre contourné par l'emprunt aux grimpeurs de l’extrême de leurs vertigineuses images d’iphone sur drone. Pur cinéma de sensations, pour peu qu'on ne s'attache pas au réalisme : un petit chef d'œuvre.





dimanche 14 août 2022

Jérôme Salle, Kompromat, 2022

Gilles Lellouche n'est pas crédible en directeur de l’alliance française en Sibérie. S'y ajoute une intrigue à la Jason Bourne qui en même temps aurait des prétentions à dénoncer… Et à laquelle s'ajoute, comme si ça ne suffisait pas, une romance. Un ratage total. 

Renoir, la grande illusion, 1937

Structurée en trois parties ascendantes, de la promiscuité à la solitude (la caserne, le château, les alpages), La Grande Illusion met en sc...