dimanche 13 juillet 2025

Alain Chabat, Le combat des chefs, 2025

La brève série d’Alain Chabat est assez enthousiasmante dans ses quatre premiers épisodes puis franchement ratée sur le dernier,  ce qui relativise l’intérêt global de l’ensemble. Il y a un problème de fluidité dans les voix, très séquencées, symptôme d’une écriture manifestement contrainte par un découpage préalable. Certaines voix fonctionnent bien (notamment Obélix), tandis que d’autres manquent cruellement de dynamique. Quant à la musique, très datée et souvent dénaturante, elle constitue sans doute l’un des grands échecs de la série.


lundi 7 juillet 2025

Emilie Blichfeldt, The Ugly Stepsister, 2025

Portrait de quelques femmes affirmées dans un conte qui revisite Cendrillon, par le body-horror. Cruel à tous points de vue (celui du corps contraint, des disparités de la beauté, de la manipulation) et captivant.

dimanche 6 juillet 2025

Adrian Molina, Domee Shi, Madeline Sharafian, Elio, 2025

Importance de la famille biologique, de l’affirmation de soi, du renoncement aux codes sociaux pour le bien-être de ses enfants : ce conte est un récit d’intentions au scénario trop lâche. L’intention doit suivre le récit. Joli, féerique, mais qui peine à captiver malgré la richesse de son bestiaire.

samedi 5 juillet 2025

Gareth Edwards, Jurrasic World Renaissance, 2025

En dépit d’un démarrage laborieux et d’une mise en situation un peu poussive — mais ce n’est sans doute pas très important ; entre Moby DickLe Temple du SoleilIndiana JonesKing Kong et Alien : un excellent film d’aventures, qui retrouve l’esprit de la trilogie originelle.

vendredi 4 juillet 2025

Peter Dourountzis, Rapaces, 2025

Une fille massacrée à l’acide : une enquête de journalistes du magazine Détectives, avec un final bien tendu. Un excellent thriller porté par une excellente distribution.

mercredi 2 juillet 2025

Quentin Dupieux, L’accident de piano, 2025

Malgré la brièveté de ses films, le cinéma de Dupieux se distend de plus en plus, patine, pour en retarder la révélation. Passée la situation de départ, et la mise en place des motifs, l’ensemble devient presque sans objet et ennuyeux.

Mais avec son rythme de travail, un bon film tous les trois ou quatre ans, Dupieux se maintient quand même dans le haut du panier.



mardi 1 juillet 2025

Martin Bourboulon, 13 jours 13 nuits, 2025

L’évacuation de l’ambassade de France en août 2021 lorsque Kaboul tombe aux mains des talibans, la dernière ambassade encore non évacuée, un suspense haletant et empli d’une certaine mélancolie dans ses images.

lundi 30 juin 2025

Ido Fluk, Köln 75, 2025

Monté comme un thriller dont on connaît l’issue heureuse, récit de la ténacité d’une jeune fille issue de la bourgeoisie pour mener à bien un projet ambitieux. Le film est un peu inégal, la partie « familiale » sacrifiée au reste beaucoup plus intéressant.

dimanche 29 juin 2025

Isao Takahata, Pompoko, 1994

Les tanukis luttent contre les humains. Un conte transformiste lucide sur l’incontrôlable expansion anthropique au détriment de toutes les autres espèces sauvages et leur fatale adaptation.

samedi 28 juin 2025

Joseph Kosinski, F1, 2025

Un film comme les américains seuls savent le faire, au récit remplissant toutes les cases du scénario attendu efficace mais parfaitement réussi, un cinéma de sensation émouvant.

vendredi 27 juin 2025

Arab Nasser, Tarzan Nasser, Once upon a time in Gaza, 2025

Un ancien dealer, dont le partenaire a été tué sous ses yeux par un flic, se retrouve à jouer dans le tout premier film d’action gazaoui. Il recroise le policier meurtrier, le tue à son tour, puis est lui-même abattu sur le tournage : les armes n’étant pas chargées à blanc. Il y a un côté un peu miteux qui retranscrit assez bien le quotidien de la ville assiégée. Pour le reste, ce film de genre étriqué est désespérément dépourvu de tension. Prix de la mise en scène - Un Certain Regard 2025 : c’est un acte de résistance qui est salué, pas la grammaire filmique.

jeudi 26 juin 2025

Charlie Chaplin, La ruée vers l'or, 1925

Film d’aventures, huis-clos, comédie romantique, film catastrophe, social : il y a de tout ça dans La ruée vers l’or, film majeur de Chaplin et de l’histoire du cinéma, prodige d’inventivité et d’humour.

mercredi 25 juin 2025

Hélène Cattet, Bruno Forzani, Reflet dans un diamant mort, 2025

Il y a une tentative de faire se répondre et virevolter des motifs, débarrassés de toute progression : c’est la singularité de ce film, visuellement et rythmiquement riche — et sa limite : son piétinement, maniériste, fétichiste — et vain. Quelque part entre OSS 117 et Robbe-Grillet.

mardi 24 juin 2025

Nobuhiko Ōbayashi, House, 1977

Sept jeune filles (Belle, Kung Fu, Mach, Binocles, Fanta, Sweet, Melody) vont passer l’été chez la tante de l’une d’entre elles, dans une grande maison — avec un chat — et qui va les dévorer. Esthétique vaporeuse, stop motion, incrustation, arts martiaux, maison hanté, horreur, psychédélisme, etc., le film d’une inventivité constante est une merveille d’énergie, de débordement, d’auto-engendrement. 

lundi 23 juin 2025

Tina Satter, Reality, 2023

Le FBI débarque au domicile de Reality Winner, traductrice du persan et du patcho. Ce récit d’une appréhension parle moins de leaks que de techniques d’aveu, et de la bascule — sur fond d’idéalisme politique — d’une situation professionnelle pleine de promesses à un auto-sabordage. Un peu artificiel parfois dans sa mise en attente et dans ses obturations référentielles, mais très anxiogène dans sa mise en scène de l’encerclement.

dimanche 22 juin 2025

Jonathan Demme, Stop making sense, 1984

Nul besoin d’être un fan de David Byrne pour goûter à l’extraordinaire énergie de ces concerts. Qu’est-ce que la musique ? C’est de la densité et des choix. Un concert : cette intensité externalisée.

samedi 21 juin 2025

Johann Dionnet, Avignon, 2025

Un comédien de boulevards, pendant le festival d’Avignon, prétend interpréter Le cid afin de séduire une jeune femme. Comédie romantique de réconciliation avec troupe, assez drôle au début.

vendredi 20 juin 2025

jeudi 19 juin 2025

Danny Boyle, 28 ans plus tard, 2025

Il y a une certaine tension au début du film, les images alternent de la plus réussie à la plus laide, comme les effets multicaméra, du ridicule, au meilleur — un film entre les deux, entre le nul de mauvais goût et le réussi.

mercredi 18 juin 2025

Thomas Ngingol, Indomptables, 2025

Yaoundé, un commissaire enquête sur le meurtre d’un autre policier. L’enquête sert plutôt à ce qui s’y narre, entremêlée, sa vie personnelle : une fille issue d’un premier mariage, des enfants, une nouvelle grossesse de sa femme, un collègue malhonnête. Porté par une certaine mélancolie et la beauté de ses images, son exotisme, le film tient aussi sa singularité d’une opposition marquée entre le jeu assez réaliste de ses acteurs périphériques et celui de Thomas Ngingol — évoquant, par exemple, le cinéma de Bruno Dumont.


Refn, Pusher

Le premier visionnage de la trilogie Pusher m’avait fait une forte impression. À sa ressortie, le film a sans doute un peu perdu de sa force...