Faits divers criminel à Saint-Nazaire. Il y un a système d'opposition, entre les gueules (les excellents Patrick d’Assumçao et Lola Le Lann), et les lieux : le burger bon marché du port et le domaine, assez intéressant, mais il manque, à ce thriller par ailleurs singulier, une tension.
dimanche 18 mai 2025
samedi 17 mai 2025
Vladimir Rodionov, Anges & Cie, 2025
Road-movie de deux âmes pas sœurs, avec anges gardiens qui interfèrent. Le début cette comédie très légère est réussi, drôle et dynamique ; la suite tombe dans un sentimentalisme ennuyeux. Bonne distribution mais déficit d’écriture.
vendredi 16 mai 2025
Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar, 2025
Ascension et chute d’un duo musical phénomène de la fin des années 1980, porté aux nues avant d’être anéanti lorsqu’on découvrit qu’il ne chantait aucune de ses chansons. Un biopic solide et émouvant sur la cruauté de l’industrie musicale.
jeudi 15 mai 2025
Zach Lipovsky, Adam B. Stein, Destination finale, 2025
La scène inaugurale, stupéfiante de tension et d’humour, déploie ses possibles engrenages avec une jubilation constante. Les suivantes font un peu pâle figure, leur intérêt allant decrescendo — comme si tout avait déjà été donné. Mais le film reste très drôle.
mercredi 14 mai 2025
Michael Mann, La forteresse noire, 1983
Des nazis débarquent dans un village de Roumanie où trône une étrange forteresse, gardée par un homme et ses fils. Malgré leurs mises en garde, des soldats allemands arrachent des croix des murs, libérant une force maléfique.
Entre nanar kitsch, expérience opératique, film fantastique aux effets datés et objet singulier, le troisième long métrage de Michael Mann (qu’il a renié) est une curiosité (à peu près inregardable) et par ailleurs difficilement rattachable à la suite de sa filmographie, mais l’on y trouve quelques beaux plans extérieurs et des séquences avec la musique de Tangerine Dream — qui annoncent parfois ce que Lynch fera plus tard avec Badalamenti.
mardi 13 mai 2025
Ingmar Bergman, Persona, 1966
Une actrice devient mutique. Une infirmière l’accompagne dans une villa au bord de la mer et s’expose en lui racontant une aventure sexuelle. Plus tard, elle découvre que l’actrice révèle cette anecdote intime dans une lettre. Le film le plus expérimental de Bergman. Mal aimable, austère, abscons — d’une beauté sidérante. Lynch s’en souviendra dans Twin Peaks et Mulholland Drive.
lundi 12 mai 2025
Guy Maddin, Evan Johnson, Galen Johnson, Rumours, 2025
Entre le conte fantastique et le faux récit allégorique, ce film étrange et brumeux ne ressemble à rien d’autre. Les membres du G7, sous un carrousel, soudain seuls, avancent dans une forêt.
On serait tenté de voir en ces personnages une personnification du pays qu’ils dirigent : le Canada, bel homme viril et séducteur, aurait le beau rôle ; la Grande-Bretagne et l’Allemagne succombent à ses charmes ; la France, invalide ; le Japon, mutique ; les États-Unis, âgés et assoupis ; l’Italie, anecdotique. Et de lire dans le récit une critique de l’inanité des discours.
Rumours est un conte, où le Petit Chaperon rouge et le loup ont été remplacés par des figures exemplaires contemporaines, soumises, comme tout un chacun, à un corps, à leur désir et à leur intérêt. Ce n’est pas une satire politique : c’est un film sur l’errance face à ce qui dépasse l’humanité — notre impuissance face au réel, un capitalisme plus fort que tout — et qui parle de notre perte, de ce qui devrait nous effarer, et qui pourtant ne fait plus peur aux enfants.
dimanche 11 mai 2025
Kim Jee-Woon, A bittersweet life, 2006
Récits de vengeance — entre film de baston violent et film de gangster décontracté, la structure est assez répétitive, mais l’ensemble reste suffisamment original pour congédier tout ennui.
samedi 10 mai 2025
Kon Ichikawa, La harpe de Birmanie, 1956
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des soldats japonais prisonniers en Birmanie errent. L’un des leurs, harpiste, est présumé mort ; ils croient le recroiser, en bonze, avec un perroquet sur l’épaule. Pas de grand récit ici : le groupe, les vaincus, cherche un disparu, occupé à faire réparation aux morts, entre la beauté des temples birmans, l’horreur des cadavres, les perroquets, et le quotidien d’une « petite mère » et son panier de fruits. Le film déploie une très grande beauté plastique. Ses chants intradiégétiques lui confèrent parfois un étrange aspect de comédie musicale. Un grand film d’errance et d’attente, qui rappelle à la fois Fires on the Plain et The Lost Patrol.
vendredi 9 mai 2025
Christopher Landon, Drop game, 2025
Thriller, survival en milieu restreint. Un rendez-vous amoureux dans un restaurant luxueux ne se passe pas comme prévu : la femme reçoit sur son téléphone des injonctions de tuer son rencard, sous peine de voir un tueur s’en prendre à son fils. Le récit avance dès le départ sans logique ni souci psychologique — selon une invraisemblance narrative qu’il faut accepter d’emblée.
Le film est assez ironique. Il met en scène, pendant plus d’une heure, la tolérance infinie d’un homme face à l’indécision d’une femme — veuve, mère, rendue insupportable par les événements — qui va se transformer en brillante super-héroïne du quotidien.
Carencé sur le plan narratif, le film est pourtant étonnamment captivant et réussi, notamment grâce à son excellent final. Débile et brillant.
jeudi 8 mai 2025
David F. Sandberg, Until dawn : la mort sans fin, 2025
Des adolescents coincés dans une maison infernale meurent chaque nuit d’une manière différente, puis se réveillent pour revivre le cauchemar et mourir à nouveau. Petit film d’horreur à dispositif, sans aucun intérêt.
Jake Schreier, Thunderbolts, 2025
Sans enjeu, sans récit, inregardable, à l’exception — à la rigueur — de deux scènes : l’ascension d’un puits, amusante, et la destruction de la ville, déjà vue partout ailleurs. Les tentatives d’humour sont gênantes, et les héros semblent avoir été choisis pour leur absence de charisme. Consternant de nullité.
mercredi 7 mai 2025
Edward Berger , Conclave, 2024
Le récit est énorme (manigances, attentat, révélation finale), mais le film est bien construit. Haut de gamme dans le genre du thriller en milieu restreint à rebondissements. La représentation des rituels, la beauté des intérieurs, les cadrages, les acteurs — tout concourt à faire de ce thriller un excellent film.
mardi 6 mai 2025
Giulio Callegari, Un monde merveilleux, 2025
Comédie sentimentale de science-fiction à petit budget. Une mère cherche à récupérer sa fille, accompagnée de son robot de compagnie. Sentimentalisme neuneu, réflexion creuse sur les IA. Le film le plus insipide et gênant de 2025.
lundi 5 mai 2025
Danny Boyle, Slumdog millionaire, 2008
Conte mélodramatique à dispositif gratuit. Un monument de kitsch et de pénibilité, chromatique, photographique et narrative. Une bouillie inregardable couronnée de huit Oscars.
dimanche 4 mai 2025
Martin Scorsese, Cap fear, 1991
Un film un peu à part dans la filmographie de Scorsese (mais il y en a beaucoup dans le filmographie de Scorcese) — entre vengeance horrifique et bouffonnerie. Le montage et la photographie sont remarquables, la performances des acteurs aussi.
jeudi 1 mai 2025
Cronenberg, Les linceuls, 2025
Les Linceuls est un film fascinant, hypnotique et raté. Pur objet cronenbergien, dérangé, il souffre d’un problème d’écriture. Le film explore plusieurs pistes digressives dont aucune n'aboutit. Reste un très bel objet, troublant, sur le deuil, la décomposition et l’abandon du corps.
mardi 29 avril 2025
Wim Wenders, Tokyo-ga, 1985
Film hybride, qui commence et se termine sur Ozu — entre les deux, quelques analyses barthésiennes sur le Japon, une réflexion intéressante sur le golf en salle comme « forme pure », et la visite d’un atelier de fabrication de sampuru. Rien sur Tokyo à proprement parler : Tokyo-ga est plutôt un film sur le Japon en général — avec un dialogue avec Herzog, quelques plans dans Shinjuku, et un non-rendez-vous avec Marker, croisé à La Jetée.
dimanche 27 avril 2025
Ryan Coogler, Sinners, 2025
Film cathartique, film d’horreur avec des vampires, film musical, récit de filiation noire par la musique : Sinners mélange un peu de tout. Quelques belles scènes — comme celle de la danse dans le tripot — côtoient le pire : le mélange transgénérationnel de musiciens. Entre naufrage ambitieux, nanar léché et patchwork indigeste.
Danny Boyle, 28 ans plus tard, 2025
Il y a une certaine tension au début du film, les images alternent de la plus réussie à la plus laide, comme les effets multicaméra, du ridi...
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