Entre le conte fantastique et le faux récit allégorique, ce film étrange et brumeux ne ressemble à rien d’autre. Les membres du G7, soudain seuls, sous un carrousel, avancent dans une forêt.
On serait tenté de voir dans ces figures une personnification du pays qu’elles dirigent : le Canada, bel homme viril et séducteur, aurait le beau rôle ; la Grande-Bretagne et l’Allemagne succombant à ses charmes ; la France, invalide ; le Japon, mutique ; les États-Unis, âgés et assoupis ; l’Italie, anecdotique. Et d’y lire une critique de l’inanité des discours.
Mais ce serait sans doute une erreur. Le film est un conte, où le Petit Chaperon rouge et le loup ont été remplacés par des figures exemplaires contemporaines. Ce n’est pas une satire du politique. C’est un film sur l’errance face à ce qui dépasse l’humanité : notre impuissance face au réel, face à un capitalisme plus fort que tout.
Rumours est un beau conte fantastique qui parle de notre perte — et qui pourtant ne fait pas peur aux enfants.
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