Le film s’ouvre sur une salle, un décor, une pellicule, une citation de L’Arroseur arrosé : annonce d’un film méta. Suivent les incarnations d’un même personnage, le révoleur, dans diverses séquences : la prison, le temple, l’arnaqueur, l’amoureux et la vampire.
Dans la troisième partie est révélée l’astuce, si décevante, qui permet à un enfant de deviner une carte lors d’un tour : dédouanement et aveu de l’esbroufe du film. Le dernier segment — les docks et le karaoké —, avec son plan-séquence, est la seule partie qui propose quelques images.
Sorte de Sullivan’s Travels chinois du XXIᵉ siècle, ce film abscons et prétentieux, visuellement affreux, use d’analogies lourdes et lorgne davantage vers Cloud Atlas que vers les Histoire(s) du cinéma. Il confirme, après Sirât et Un simple accident, l’aveuglement du jury de Cannes 2025, qui confond le cinéma avec une idée de la morale. Résurrection ne produit aucune renaissance, mais s’aligne sur les images de l’IA — ce qui constitue sans doute une manière d’être contemporain.