mercredi 14 septembre 2022

David Leitch, Bullet train, 2022

Une comédie qui lorgne vers Tarantino pour les dialogues et un certain cool (mais sans y arriver), visuellement très pop (ça fait penser au bonbon acidulé de Speed racer) ; le film se passe entièrement dans le Shinkansen, j'adore les films de train et le Shinkansen mais ça n'a pas suffi.

4⭐️

vendredi 2 septembre 2022

Scott Mann, Fall, 2022

Film de survie ultra stressant, confiné dans un espace restreint ouvert, dans la lignée de LifeboatPhone gameOxygène. Sorte de négatif vertigineux de 47 meter down. Deux amies entreprennent l'ascension d'une tour de transmission et évidemment ça ne va pas se passer comme prévu, elles se retrouvent coincées, sur le minuscule plateau à 600 mètres de hauteur. À la différence de Buried, contraint par son exiguité à une surenchère de relances narratives, Fall parvient à rester plutôt minimaliste en péripéties, son relatif alignement aux topos du genre contourné par l'emprunt aux grimpeurs de l’extrême de leurs vertigineuses images d’iphone sur drone. Pur cinéma de sensations, pour peu qu'on ne s'attache pas au réalisme : un petit chef d'œuvre.





dimanche 14 août 2022

Karl Freund, Mad love, 1933

Le début est génial mais la deuxième partie se transforme en film d’horreur avec tous les clichés gothiques, est beaucoup moins intéressante.

 

Jean-Pierre Mocky, Les compagnons de la Marguerite, 1967

Un faussaire en écriture propose, afin d’échapper aux coûts de l'administration de falsifier les certificats de mariage afin de changer d’époux ou d’épouse. Un inspecteur, afin de le prendre sur le fait, échange sa femme. Un bon Mocky, avec un scénario et des acteurs qui n'en font pas trop (le jeu de Serrault est sobre). 

 

W. S. Van Dyke, The thin man, 1934

Film à haute réputation et assez sympathique mais ce n’est pas le chef d’œuvre attendu pour moi. Un couple de dilettante fortuné enquête sur une disparition. Le volet policier est moyen. C’est enlevé, sympathique, vif, léger mais sans plus.

Philippe de Broca, Le magnifique, 1973

Un grand film farfelu, une sorte de bande dessinée filmée avec un procédé intéressant de va et vient entre la vie du romancier et l'histoire qu'il raconte.

Jérôme Salle, Kompromat, 2022

Gilles Lellouche n'est pas crédible en directeur de l’alliance française en Sibérie. Et puis il y a cette intrigue à la Jason Bourne mais qui en même temps veut dénoncer. Et comme si ça ne suffisait pas, s'y adjoint en plus, une romance. Un ratage entier. 

Jean-Pierre Mocky, L’ibis rouge, 1975

Autour du canal Saint-Martin gravitent des personnages excentriques : Michel Simon tient un kiosque à journaux, Jean Le Poulain est restaurateur, Michel Galabru doit de l’argent, il y a aussi des invalides militaires, des femmes et un tueur en série à l'écharpe rouge (Michel Serrault). Le montage est étrange sans qu'on sache si ça tient du je m’en foutisme ou du sabordage à la Mocky, ou du choix esthétique . Le fil conducteur est ténu mais la réussite du film tient à son ambiance sans pareille (une version 70's d'Hôtel du Nord)Et il y a cette mélancolie d'un Paris qu'on ne reconnait pas, le canal Saint-Martin a bien changé, ses abords ici ressemble à une ville de province. C'est le dernier rôle de Michel Simon. Un excellent film de Mocky.



vendredi 22 avril 2022

Josiane Balasko, Sac de nœuds, 1985

Le premier film de Josiane Balasko réalisatrice est traversé de quelques scènes poétiques (un cheval en ville qui s'enfuit, des enfants sur la plage), d'acteurs (dont Coluche) au service d'une représentation de l'échec social typique des années 80 (comme l'ont montré Michel Blanc avec Marche à l'ombre et Jugnot avec Une époque formidable) qui n'était pas pour autant le signe d'un désespoir absolu.  

mardi 22 mars 2022

François Leterrier, Tranches de vie, 1985

Série de sketchs inégaux mais avec notamment certains acteurs du Splendid. Celui avec Martin Lamotte incapable de choisir entre ses deux épouses et Les âmes mortes avec Jugnot rendant visite à son cousin en Russie sont très réussis. 

samedi 5 mars 2022

Jacques Besnard, C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule…, 1975

Le film est un peu laborieux, mais le titre anti-wittgensteinien et le dispositif, presque expérimental (un lieu unique : des toilettes publiques creusées à tour de rôle par les mêmes personnages sous différents déguisements) en font une curiosité. Les trois acteurs principaux, Blier, Lefebvre et Serrault sont en roue libre. L'idée du film est créditée à Clavier, Jugnot et Lhermitte qu'on entrevoit dans le film. Il y a un côté bon enfant et un passage de relai entre deux générations.



mercredi 23 février 2022

Luc Besson, Subway, 1987

Les films de Besson qui ont suivi Subway ne m’avaient pas incité à le revoir (je l’avais adoré, adolescent, à sa sortie). À tort. L’ambiance du film, son lieu (la station de métro qui tient de la ville souterraine, de la gare, du centre commercial, du squat), sa société étrange, ses personnages singuliers, sa distribution : Adjani, Galabru, Anglade, Jean Reno, Bacri, Christophe Lambert, Bohringer, Jean Bouise. Tout cet ensemble crée une utopie, sans équivalent dans le cinéma français, qui serait peut-être une sorte de version branchée de L'ibis rouge de Mocky. Le scénario est enfantin (un type veut monter un groupe de rock), et c’est la limite du film, d'être un assemblage de vignettes, avec des personnages peu développés. Mais on peut vraiment regretter que Besson ait abandonné toute volonté auteuriste par la suite, pour diluer son cinéma dans un cinéma mondialisé (américain), alors qu’il avait là un genre, un style absolument à lui. Son meilleur film.






samedi 19 février 2022

Allan Dwan, Silver Lode (Quatre étranges cavaliers), 1954

Le film raconte l’histoire d’un homme accusé le jour de son mariage de l’assassinat d’un autre et de lui avoir dérobé 20 000 dollars. Le film se consacre à débusquer le faux émissaire. Western urbain très atypique et remarquable notamment pour la présence de ses deux belles et rares actrices : Dolorès Moran et Lizabeth Scott.




jeudi 30 décembre 2021

Kenji Mizoguchi, Miss Oyu, 1951

Un homme s’éprend de la sœur de la femme à laquelle il est destiné. Cette femme, mère et veuve ne peut pas s'émanciper de sa belle-famille. L'homme épouse donc celle qu'il n'aime pas. Lorsque le fils de la femme aimée meurt, elle est répudié par sa belle-famille et elle part. Quelques années plus tard, l'épouse légitime accouche d’un enfant puis meurt, l’homme confie l’enfant à la sœur, la femme aimée — sans la voir.

Le résumé de ce mélodrame, où s'entrecroise un amour impossible dans une société codifiée, et des deuils croisés, ne dit pas grand-chose du film, de sa photographie, de la perfection du cadre, de la composition des plans, de leur construction stratiforme, de leur profondeur comme dans un théâtre de papier.


Une scène : les personnages sur la terrasse dehors, la femme qui vient de mourir dans la pièce à côté hors champ, le bébé dans les bras, le train au loin qui passe : un instant qui tient du miracle de la mise en scène.


Un des plus beaux films du monde.




mardi 29 juin 2021

Méandre

Voici un film abyssalement stupide et d’une consternante nullité. Le film n’assume pas entièrement son concept simple : une fille coincée dans des tubes est sadisée, sans raison. Le réalisateur, lucide sans doute de son déficit d’écriture, va donc encombrer son métrage d’un prologue et d’un épilogue fantastico-new age et mimant l’idée que se fait le réalisateur de la notion de profondeur, espérant peut-être berner un spectateur plus stupide que lui en allongeant légèrement son métrage d’une morale.

jeudi 17 juin 2021

John Ford, Drums along the Mowaks, 1939

Le scénario est faible, le film est un peu ennuyeux, mais en technicolor, sauvé par des scènes (la poursuite finale) de toute beauté.




mardi 15 juin 2021

Cecil B. Demille, Unconquered, 1947

Paulette Goddard, très maquillée tout le temps (le film est en technicolor) est condamnée à purger sa peine (elle est en anglaise) en étant vendue comme esclave aux États-Unis : on la retrouve malmenée, tour à tour, attachée à un poteau, vendue, martyrisée, etcLe film est joliment ennuyeux. Mais il y a cette étrange conquête d'un territoire tourné en studio, et une belle errance finale.

lundi 14 juin 2021

Jean-Jacques Beineix, 37,2, 1986

La photographie est belle et l'image n’a pas vieilli. Le récit se déroule dans des lieux soustraits du monde (la village sur la plage, la maison à Paris, le magasin de piano dans le village) et met en scène l'amour fou d'un artiste raté et d'une femme qui sombre dans la folie. C'est très romantique.


John Ford, The Hurricane, 1937

L'essentiel du film est consacré à l’acharnement d’un homme occidental contre le héros (le « sauvage »), à sa condamnation injuste et à ses évasions multiples. Le volet catastrophique attendu ne survient qu'à la fin. L'attente est un longue, mais vaut le coup. John Ford pouvait tout faire.


Marcel Carné, Les portes de la nuit, 1946

Le scénario de Prévert a très peu d’intérêt, le personnage du destin est ridicule, Yves Montand et Nathalie Nattier jouent vraiment mal. Mais les décors sont beaux, la photographie est belle, il y a des très belles images de Paris juste à l’après-guerre (Montmartre, la Rotonde, le bassin de la villette, Jaurès, au tout début du film), les chansons de Kosma et Prévert et une certaine ambiance.

Star Wars : Skeleton Crew, 2024

Quatre enfants d'une banlieue pavillonnaire embarquent accidentellement dans un vaisseau qui les emmène loin de chez eux. Les voici donc...