Irlande m, 1985, un charbonnier découvre une jeune fille maltraitée dans un couvent. Le film est rugueux, austère, alterne drame rétrospectif de cet homme (pauvreté, perte de sa mère jeune) et découverte de cette Maltraitance institutionnalisée. Il y a traitement du don, assez intéressant à trois reprises,
dimanche 25 mai 2025
samedi 24 mai 2025
Lawrence Valin, Little Jafna, 2025
L’infiltré. Thriller dans le 10ᵉ arrondissement avec une communauté jamais montrée au cinéma : les Tamouls. Il propose une réflexion sur le communautarisme et l’allégeance aux codes. Il y a un sens du mouvement, de beaux plans et une belle photographie. Un polar sur un Paris exotique, très réussi.
vendredi 23 mai 2025
Mourad Winter, L’amour c’est surcôté, 2025
Début d’une histoire d’amour entre deux personnages issus de milieux sociaux différents. La photographie est assez belle, le duo d’acteurs est bien choisi et quelques répliques sont assez drôles. Mais l’indigence narrative de ce récit, composé de vignettes non articulées, est affligeante.
jeudi 22 mai 2025
Amélie Bonnin, Partir un jour, 2025
Il faut sans doute un certain goût pour la chanson — pour les émotions artificielles qu’elle fabrique, le terroir, et une nostalgie de l’adolescence à la campagne — pour apprécier Partir un jour. On y trouve : transfuge de classe, maternité non désirée, retour d’un amour adolescent, routier et bord de route. Il y a un vrai soin dans les arrangements des réinterprétations, et Juliette Armanet déploie un charme certain dans quelques chansons. Une reprise lancée puis avortée de Cabrel constitue la seule idée cinématographique du film.
Mais Partir un jour n’en reste pas moins une sorte d’épisode musical de Plus belle la vie, consternant dans sa forme télévisuelle et la pauvreté de son récit. Que ce téléfilm à l’ambition au ras du sol ait pu faire l’ouverture du Festival de Cannes en dit long sur l’état des prétentions filmiques françaises en 2025.
mercredi 21 mai 2025
Christopher McQuarrie, Mission : Impossible – The Final Reckoning, 2025
Tintin et le mystère de l’IA. En dépit d’un prologue récapitulatif, citationnel et discursif parfaitement superflu (l’histoire est simple : Ethan doit récupérer la clé dans un sous-marin et désamorcer l’entité), MI 8 est un grand film d’aventures structuré par deux scènes (le sous-marin et l’avion) de toute beauté, tension, spectaculaires, et à couper le souffle.
mardi 20 mai 2025
Masahiro Shinoda, Fleur pâle, 1964
Un yakuza, qui vient de sortir de prison, s'éprend d'une femme dont on ne saura rien, qu'il fait pénétrer dans un cercle de jeu. La photographie, les plans, le noir et blanc (la ville, les tripots, la nuit), la musique sont de toute beauté. La violence y est extrêmement stylisée, très artificielle, affectée à l'image du film. Le récit est ténu, presque anecdotique. Un beau film de yakuza de la Nouvelle Vague japonaise.
lundi 19 mai 2025
Aitor Arregi, Jon Garaño, Marco, l’énigme d’une vie, 2025
Le président d’une association de victimes espagnoles de l’holocauste, qui s’est inventé cette biographie fictive, est démasquée. Un excellent biopic sur le mensonge comme vie, à la manière de L’adversaire de Carrère ou de la série Une amie dévouée avec Laure Calamy. Eduard Fernández, qui interprète le rôle de Marco est excellent.
dimanche 18 mai 2025
Giovanni Aloi, Le domaine, 2025
Faits divers criminel à Saint-Nazaire. Il y un a système d'opposition, entre les gueules (les excellents Patrick d’Assumçao et Lola Le Lann), et les lieux : le burger bon marché du port et le domaine, assez intéressant, mais il manque, à ce thriller par ailleurs singulier, une tension.
samedi 17 mai 2025
Vladimir Rodionov, Anges & Cie, 2025
Road-movie de deux âmes pas sœurs, avec anges gardiens qui interfèrent. Le début cette comédie très légère est réussi, drôle et dynamique ; la suite tombe dans un sentimentalisme ennuyeux. Bonne distribution mais déficit d’écriture.
vendredi 16 mai 2025
Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar, 2025
Ascension et chute d’un duo musical phénomène de la fin des années 1980, porté aux nues avant d’être anéanti lorsqu’on découvrit qu’il ne chantait aucune de ses chansons. Un biopic solide et émouvant sur la cruauté de l’industrie musicale.
jeudi 15 mai 2025
Zach Lipovsky, Adam B. Stein, Destination finale, 2025
La scène inaugurale, stupéfiante de tension et d’humour, déploie ses possibles engrenages avec une jubilation constante. Les suivantes font un peu pâle figure, leur intérêt allant decrescendo — comme si tout avait déjà été donné. Mais le film reste très drôle.
mercredi 14 mai 2025
Michael Mann, La forteresse noire, 1983
Des nazis débarquent dans un village de Roumanie où trône une étrange forteresse, gardée par un homme et ses fils. Malgré leurs mises en garde, des soldats allemands arrachent des croix des murs, libérant une force maléfique.
Entre nanar kitsch, expérience opératique, film fantastique aux effets datés et objet singulier, le troisième long métrage de Michael Mann (qu’il a renié) est une curiosité (à peu près inregardable) et par ailleurs difficilement rattachable à la suite de sa filmographie, mais l’on y trouve quelques beaux plans extérieurs et des séquences avec la musique de Tangerine Dream — qui annoncent parfois ce que Lynch fera plus tard avec Badalamenti.
mardi 13 mai 2025
Ingmar Bergman, Persona, 1966
Une actrice devient mutique. Une infirmière l’accompagne dans une villa au bord de la mer et s’expose en lui racontant une aventure sexuelle. Plus tard, elle découvre que l’actrice révèle cette anecdote intime dans une lettre. Le film le plus expérimental de Bergman. Mal aimable, austère, abscons — d’une beauté sidérante. Lynch s’en souviendra dans Twin Peaks et Mulholland Drive.
lundi 12 mai 2025
Guy Maddin, Evan Johnson, Galen Johnson, Rumours, 2025
Entre le conte fantastique et le faux récit allégorique, ce film étrange et brumeux ne ressemble à rien d’autre. Les membres du G7, soudain seuls, sous un carrousel, avancent dans une forêt.
On serait tenté de voir dans ces figures une personnification du pays qu’elles dirigent : le Canada, bel homme viril et séducteur, aurait le beau rôle ; la Grande-Bretagne et l’Allemagne succombant à ses charmes ; la France, invalide ; le Japon, mutique ; les États-Unis, âgés et assoupis ; l’Italie, anecdotique. Et d’y lire une critique de l’inanité des discours.
Mais ce serait sans doute une erreur. Le film est un conte, où le Petit Chaperon rouge et le loup ont été remplacés par des figures exemplaires contemporaines. Ce n’est pas une satire du politique. C’est un film sur l’errance face à ce qui dépasse l’humanité : notre impuissance face au réel, face à un capitalisme plus fort que tout.
Rumours est un beau conte fantastique qui parle de notre perte — et qui pourtant ne fait pas peur aux enfants.
dimanche 11 mai 2025
Kim Jee-Woon, A bittersweet life, 2006
Récits de vengeance — entre film de baston violent et film de gangster décontracté, la structure est assez répétitive, mais l’ensemble reste suffisamment original pour congédier tout ennui.
samedi 10 mai 2025
Kon Ichikawa, La harpe de Birmanie, 1956
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des soldats japonais prisonniers en Birmanie errent. L’un des leurs, harpiste, est présumé mort ; ils croient le recroiser, en bronze, avec un perroquet sur l’épaule. Pas de grand récit ici : le groupe, les vaincus, cherche un disparu, occupé à faire réparation aux morts. Entre la beauté des temples birmans, l’horreur des cadavres, les perroquets, et le quotidien d’une « petite mère » et son panier de fruits, le film déploie une très grande beauté plastique. Ses chants intradiégétiques en font parfois une étrange comédie musicale. Un grand film d’errance et d’attente, qui rappelle à la fois Fires on the Plain et The Lost Patrol.
vendredi 9 mai 2025
Christopher Landon, Drop game, 2025
Thriller, survival en milieu restreint. Un rendez-vous amoureux dans un restaurant luxueux ne se passe pas comme prévu : la femme reçoit sur son téléphone des injonctions de tuer son rencard, sous peine de voir un tueur s’en prendre à son fils. Le récit avance dès le départ sans logique ni rigueur psychologique, selon une invraisemblance narrative qu’il faut accepter d’emblée.
À l’heure de la déconstruction, il met en scène la tolérance délirante de la gent masculine face à l’indécision féminine, tout en transformant son héroïne — veuve, mère, rendue insupportable par les événements — en brillante super-héroïne du quotidien.
Carencé sur le plan narratif, le film est pourtant étonnamment captivant et réussi, notamment grâce à son excellent final.
Débile et brillant.
jeudi 8 mai 2025
David F. Sandberg, Until dawn : la mort sans fin, 2025
Des adolescents coincés dans une maison infernale meurent chaque nuit d’une manière différente, puis se réveillent pour revivre le cauchemar et mourir à nouveau. Petit film d’horreur à dispositif, sans aucun intérêt.
Jake Schreier, Thunderbolts, 2025
Sans enjeu, sans récit, inregardable, à l’exception — à la rigueur — de deux scènes : l’ascension d’un puits, amusante, et la destruction de la ville, déjà vue partout ailleurs. Les tentatives d’humour sont gênantes, et les héros semblent choisis pour leur absence totale de charisme. Consternant de nullité.
mercredi 7 mai 2025
Edward Berger , Conclave, 2024
Le récit est énorme (manigances, attentat, révélation finale), mais le film est solidement construit. Dans le genre du thriller en milieu restreint à rebondissements, il fonctionne très bien. La représentation des rituels, la beauté des intérieurs, les cadrages, les acteurs — tout concourt à faire de ce thriller un excellent film.
mardi 6 mai 2025
Giulio Callegari, Un monde merveilleux, 2025
Comédie sentimentale de science-fiction à petit budget. Une mère cherche à récupérer sa fille, accompagnée de son robot de compagnie. Sentimentalisme neuneu, réflexion creuse sur les IA. Le film le plus insipide, amateur et gênant de 2025.
lundi 5 mai 2025
Danny Boyle, Slumdog millionaire, 2008
Conte mélodramatique à dispositif gratuit. Un monument de kitsch et de pénibilité, chromatique, photographique et narrative. Une bouillie inregardable couronnée de huit Oscars.
dimanche 4 mai 2025
Martin Scorsese, Cap fear, 1991
Un film un peu à part dans la filmographie de Scorsese (mais il y en a beaucoup dans le filmographie de Scorcese) — entre vengeance horrifique et bouffonnerie. Le montage et la photographie sont remarquables, la performances des acteurs aussi.
jeudi 1 mai 2025
Cronenberg, Les linceuls, 2025
Les Linceuls est un film fascinant, hypnotique et raté. Pur objet cronenbergien, dérangé, il souffre d’un vrai problème d’écriture. Il explore plusieurs pistes digressives qu’il ne développe pas et qui paraissent gratuites. Reste un très beau film, troublant, sur le deuil, la décomposition et l’abandon du corps.
Tu ne mentiras point, 2025
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