jeudi 29 décembre 2022

Robert Lamoureux, Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?,1973

Ce film patrimonial, vu et adoré dans l'enfance passe-t-il le cap si on essaie de s'abstraire de la nostalgie ?


Le film est un conte divisé en deux parties.


La première est une parenthèse merveilleuse, un moment suspendu : l'escapade de trois hommes, que les circonstances ont réuni et qui vont vivre ensemble, dans une forêt, des choses simples : chasser le lièvre, confectionner un abri, manger, dormir dehors, nager dans un étang. Une aventure d'hommes (parce que c'est la guerre) mais à hauteur de l'enfance.


Les deux premiers tiers du film sont constitués uniquement de cette promenade bonhomme, pleine de camaraderie, simple, où rien n’est remis en cause, avec maintien des codes sociaux et militaires, les uns redoublés par les autres. C’est un moment soustrait aux bruits et aux horreurs de la guerre, un rêve, un monde de chemins de campagne, sans voiture, de maison près des bois, la traversée d'une forêt féérique, frugale mais dans laquelle on trouve tout. Cette première partie s'achève dans la maison de deux femmes où les hommes vont trouver, après la robinsonnade sylvestre : la jeunesse, la beauté et la nourriture riche.


Au petit matin, un prisonnier échappé, quitte la maison du curé sur un vélo, dévale un chemin, produisant un son étrange comme une voix, à partir de ce moment là, de cette mécanique et de ce chant, le temps suspendu reprend son cours, rapide, avec ses chars, ses routes goudronnées, ses avions, les allemands.


À la première partie féerique et champêtre, suit la guerre. La petitesse (le commerçant français faible qui se courbe devant les allemands mais refuse de donner à manger aux français). Et puis le sauvetage de la septième compagnie, ni vu ni connu.

 

Le film n'est pas jamais vraiment drôle, il est ringard, la réalisation est invisible, pourtant le vert de la forêt est assez beau et un certain charme opère toujours.


dimanche 25 décembre 2022

Guillermo del Toro, Nightmare alley, 2021

Remake du film d’Edmund Goulding avec Tyrone Power que j’avais préféré de beaucoup, peut-être parce que le film original réalisé dans les années 40 se déroule à cette même époque et que cette proximité-là est gage d'une vérité ou au moins d'une illusion vérité à capter quelque chose du temps et surtout dans sa première partie, dans le monde des forains, et beaucoup dans sa deuxième qui articule crédulité et modernité.


Roger Avary, Killing Zoe, 1993

Le film vu une première fois au début des années 90 m’avait laissé une forte impression, qui ne s’est pas reproduite (décembre 2022). Le début est un road-movie dans Paris mais on ne voit rien de Paris, c’est cadré assez serré, la photographie n’est pas géniale. Il y a quelques scènes qui viennent rappeler que Avary a co-écrit les premiers (les meilleurs) Tarantino : un dialogue à propos de Star Trek, une scène avec Cecilia Peck. Pour le reste, c’est un casse parfaitement débile qui masque difficilement le côté foutoir de la réalisation. Mais Anglade est excellent, en mec foufou, défoncé, survolté, constamment en train de remettre ses cheveux (il aura vraiment incarné entre Subway37°2 et Killing Zoe quelque chose des années 80-90). 






















vendredi 2 décembre 2022

Otto Preminger, River of No Return, 1954

Un film magnifique avec Marylin, hors norme, à la guitare, seule, sur une table en bois, magnétisant l'auditoire par sa voix, son émotion, sa beauté.

Quelques scènes étranges, en studio, d'autres en décor naturels sublimes et la violence dérangeante du personnage de Robert Mitchum.

Ruben Östlund, Sans filtre, 2022

Bien meilleur que The Square, plus inégal que Snow Therapy, Sans filtre fonctionne par le contraste de ses séquences : les plus outrancières valorisant les plus sobres. Le début du film est le plus réussi.

The grill, 2025

Une journée dans les cuisines d’un restaurant à New York, des immigrés, une histoire d’amour, le soupçon d’un vol et un pétage de plomb. Ent...