samedi 4 mars 2023

Léa Mysius, Les 5 diables, 2022

Film de genre français, fantastique, avec une belle photographie et de beaux décors, de beaux paysages. Quelques scènes sont réussies, mais toute l'intrication familiale est ennuyeuse. Le point de départ fantastique n’est pas vraiment exploité et le drame amoureux prend le pas sur le reste, dommage parce que cette petite ville d’ennui en montagne, ces athlètes et leur chorégraphie, la nage dans l’eau glacée, les pouvoirs de la petite fille, le karaoké dans la boite de la ville, les acteurs, tout ça aurait pu faire un beau film de genre. Mais trop d'éléments qui ne s'emboitent pas dissipent entièrement le film : race, homosexualité, pouvoir, éloignement des villes. Beau film raté.

5 ⭐️

jeudi 2 mars 2023

William A. Wellman, Safe in Hell, 1931

Une prostituée tue accidentellement un de ses clients. Elle est contrainte de fuir avec son amant sur une île qui ne pratique pas l’extradition. Sur place, les hommes veulent coucher avec elle, elle refuse. À la fin du film, l’homme qu’elle croyait avoir tué ressurgi, il n’est pas mort mais il a touché l’assurance, et là accidentellement, elle le tue (vraiment). Finalement elle préfère la prison plutôt que de redevenir  une prostituée. Le scénario est faible, c'est un Wellman mineur mais même dans ses films ratés, il y a quelque chose : le début, les images de la Nouvelle Orléans et cette ambiance exotique avec les quatre malfrats dans leur chaise.

mercredi 1 mars 2023

Cedric Gibbons, Tarzan and his mate, 1934

Deuxième Tarzan avec Johnny Weissmuller. Un peu moins étrange que le premier, peut-être parce que les différents niveaux d’images y sont plus fondus, que l’idée de disparité y est volontairement moins manifeste, hormis dans la prise de son, on entend nettement l'acoustique du studio. Mais les scènes de lianes, la photographie, les décors, le cimetière des éléphants, le saut de Jane, le final, cet opéra de rugissements et ce foisonnement d’animaux, cette densité de fauves, l'ensemble laisse bouche bée. Immense film d’aventure.











mardi 28 février 2023

Charles Brabin, The Mask of Fu Manchu, 1932

Un docteur chinois est à la recherche du tombeau de Gengis Khan. Le film est composé principalement de plans fixes. Film d'une richesse et d'une inventivité visuelles et sonores hors norme (les décors, les effets spéciaux, la photo, la scène avec le rayon électrique dans l’air et sa mélodie de bruit (il y a également l'utilisation d'une rythmique industrielle au début du Docteur Mabuse sorti la même année.) qui lui confère une ambiance vénéneuse mystérieuse. The Mask of Fu Manchu est un précipité de sérial en une heure, sa substantifique moelle. Chef d’œuvre du film d’aventure (moralement inacceptable aujourd’hui : les tortures du docteur chinois sont terribles et Myrna Loy, qui interprète la fille sadique de Fu Manchu, est en extase quand elle fait fouetter un homme par deux noirs). Film de musées et d'explorations de tombeau, il a eu une influence majeure sur Hergé et Spielberg (araignée dans le crâne) et ce point de convergence montre très bien l'intérêt du second pour le premier.

9 ⭐️

lundi 27 février 2023

Louis Garrel, L’innocent, 2022

Comédie légère déprimante. Il y a une tentative de faire quelque chose d’aérien, d’un peu virevoltant, cocasse, avec une photographie saturée pas réaliste et très 70s, de faire un film sympathique, c’est raté. C’est un faux film de casse avec un casse qui est la seule partie réussie du film mais parasitée par son vrai objet : ses dialogues romantiques. Garrel n'arrive pas à faire un film de braquage, ni à dire quelque chose des classes populaires, il fait une sorte de comédie romantique et familiale avec un braquage mais constamment injectée de situations romantiques, des dialogues amoureux, dans un croisement mère/amant fils/nouvelle amoureuse meilleure copine de l’ex morte. Le filtre un peu pourri 70s ne suffit pas à feindre  le milieu prolo.

dimanche 26 février 2023

W. S. Van Dyke, Tarzan the ape man, 1932

Le premier Tarzan avec Johnny Weissmuller (et le premier Tarzan parlant). Le film coche à peu près toutes les cases de ce qui est moralement inacceptable aujourd'hui  : racisme, colonialisme, sexisme, spécisme, etc. 


Le film commence avec des scènes d’Afrique filmées et projetées sur une toile en fond, donnant la curieuse impression que les protagonistes blancs, Jane et son père, sont là devant un étal s'apprêtant à faire leur marché, ou à regarder un spectacle de foire. C'est ce qui va se passer pour nous spectateurs, nous allons voir des superpositions, des strates.

 

Dès le début de l’expédition, aux décors peints s’ajoute l’imprécision des bords de l’image elle-même, ses contours un peu flous, une forme de dissipation, comme si la limite entre le film et l'écran n'était pas nette et s'estompait. Une invitation à la confusion.


Les projections en surimpression derrière les acteurs, les prises de studio, les images de documentaires, les décors en carton-pâte, les fonds peints, les faux arbres, les fausses oreilles des éléphants (de grosses oreilles parce que ce sont des éléphants d'Asie et qu'il faut leur conférer une africanité), les faux singes (les humains déguisés) jouant avec des vrais chimpanzés, la tribu des nains peints en noir pour représenter une tribut de pygmées : le film déploie toute une esthétique du faux, du rapiéçage, du patchwork, de l’hétérogène, de la conjointure, de l’hybridation, de la bizarrerie, du vrai/faux — ce que Frankenstein ou Island of lost soul, sortis presque en même temps explorent également. Comme la métaphore de ce qui doit composer avec ses singularités et faire bonne figure, en dépit de toute vraisemblance, pour atténuer ses aspérités. Chef d’œuvre.






William A. Wellman, A star is born, 1937

Mélodrame méta dont trois nouvelles versions auront été tournées depuis, la dernière de et avec Bradley Cooper (et Lady Gaga). C'est Janet Gaynor au visage naïf et enfantin qui incarne la provinciale émerveillée. Son arrivée à Hollywood sera rejouée quasiment telle quelle par Naomi Watts dans Mullholland drive. Le film est encadré de deux monologues pénibles (de la grand-mère). C'est un des films les plus connus de Wellman, et qui participe de mythologie d'Hollywood mais pour autant c'est un de ses films, me semble-t-il, les plus anecdotiques. À l'exception néanmoins de deux scènes, le tournage dans le studio et surtout cette scène de génie : l’altercation dans l’hôtel entre Maine qui arrête de boire et l’autre type et cette foule soudaine et bruyante qui envahit l’espace après la bagarre, et qui valent à elles seules de voir ce film. 

 





samedi 25 février 2023

William A. Wellman, The public enemy, 1931

Ascension et chute d’un malfrat. Sur la même thématique que Little Caesar, sorti la même année mais le film de Wellman est plus inventif. Plusieurs scènes sont géniales : la première séquence quand les deux truands sont encore enfants, la scène du vol de la distillerie, celle de la livraison de charbon et la toute fin quand on le « ramène » à sa famille, très cruelle. 


William A. Wellman, Night Nurse, 1931

Film d’intérieur encadré de deux séquences extérieures : l’arrivée rapide en caméra subjective, d’une ambulance à l’hôpital. La première demie-heure est remarquable : les débuts du travail d’infirmière, l’opération, le bizutage, les filles qui se déshabillent et qu'on regarde. Mais quand survient l’histoire des deux fillettes, des alcooliques et du méchant (Clark Gable), le film perd son intérêt, les dialogues avec les alcooliques sont longs et donnent l’impression de n’être là que pour rallonger le métrage.

 


 

 

mercredi 22 février 2023

Colin Trevorrow, Safety not guaranteed

Des journalistes partent à la recherche d’un type qui a laissé une annonce saugrenue dans laquelle il cherche un acolyte pour aller dans le passé. Ça se transforme en histoire d’amour, le journaliste retourne voir son premier amour dont il retombe amoureux et Aubrey Plazza tombe amoureuse du type qui a laissé l’annonce. Et finalement oui il y a bien une machine à remonter dans le temps. Pas mal pas inoubliable malgré un postulat de départ intéressant.

Preston Sturges, Sullivan’s Travels, 1941

Un étrange film méta sur le cinéma, qui commence comme du screwball et qui finit dans le chef d'œuvre de Merlin LeRoy I Am a Fugitive from a Chain Gang. Un réalisateur de films part sur la route pour se confronter à la misère. En chemin il rencontre une jeune femme aspirante actrice, Veronica Lake. Le propos du film n’est pas d’une grande clarté mais le film vaut le coup pour son sujet un peu insaisissable : le cinéma lui-même, l'histoire du cinéma, Veronica Lake, la crise, l’errance, les classes sociales, l’injustice.

mardi 21 février 2023

Judd Apatow, La bulle, 2022

Pendant le confinement, un film est tourné en vase clôt dans une grande demeure, avec un certain nombre d’archétypes : la tiktokeuse, le comédien indien, etc. Légèrement amusant mais peu inspiré.

lundi 20 février 2023

John Hamburg, I love you man, 2009

Un film de potes à partir d'une situation « inversée », un mec qui n’a jamais eu de meilleur ami se met au défi d’en trouver un ce qui va perturber son couple. Anecdotique pas si mal.

dimanche 19 février 2023

Danny Leiner, Harold & Kumar Go to White Castle, 2004

La quête du burger par deux potes, anodin et amusant.

Alfred E. Green, Baby face, 1933

Baby face (Barbara Stanwyck) travaille dans un bistrot minable tenu par son père. Un homme l’invite à lire Nietzsche, à sortir de ce milieu et à accéder à d’autres strates de la société. Elle part à New York, avec Chico, une employée noire. Elle trouve un emploi dans une banque dont elle monte peu à peu les échelons en utilisant graduellement les hommes et leur poste dans l’entreprise. L’utilisation de la sexualité comme moyen d’ascension sociale y est montrée frontalement. On peut y voir déjà une représentation de la sororité et légèrement ambiguë : Baby face ne ne sépare jamais de Chico, même quand les hommes le lui demandent mais Chico reste néanmoins toujours à sa place : une subalterne. Film direct sans fioriture, excellent à l’exception d’une fin qui sauve in extremis la morale. 






samedi 18 février 2023

Cédric Jimenez, Novembre, 2022

Un film plat sur les attentats du Bataclan sauvé in extremis par une dernière séquence d’assaut.

vendredi 17 février 2023

jeudi 16 février 2023

Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin, Jack Mimoun & les secrets de Val Verde, 2022

Porté par un bon casting (François Damiens et Jérôme Commandeur s'en sortent le mieux), des paysages magnifiques et une situation narrative pleine de promesses (la recherche d’un trésor perdu sur une île), ce film, monté de manière amateur, dépourvu de tension, de toute image, de toute scène, de tout cinéma — ne suscite aucun rire et se vautre entièrement dans sa nullité.

Patricia Mazuy, Bowling saturne, 2022

Deux frères, le premier fils légitime est un commissaire, il hérite à la mort du père d'un établissement de bowling le second, le bâtard, n'hérite de rien, mais son frère, le fils légitime lui confie la gestion du bowling. Leur père, ancien chasseur de fauves y avait ses habitudes, des repas s'y déroulent toujours célébrant le grand chasseur qu'il était. Tandis que le fils commissaire s’éprend d’une activiste pour l'environnement opposée à la chasse, le fils bâtard, prédateur, utilise le bowling pour attraper ses proies.

Le film choisit d'évacuer le réalisme et de se tourner vers un modèle des films noir à la manière de Tourneur mais aujourd'hui et dans une tentative de ne surtout rien rater du train en marche de tous les aspects de la « masculinité toxique ».

C'est entièrement raté, mal filmé, mal cadré et parfaitement ridicule

4 ⭐️

mercredi 15 février 2023

William A. Wellman, Héros à vendre, 1933

Un film très resserré qui commence dans les tranchées et qui se finit au moment de la crise de 29 et qui raconte l’histoire d’un type, dépossédé d’un fait d’arme par les événements, devenu dépendant à la morphine qui va s’en sortir, lancer la mécanisation d’une usine dont les propriétaires vont changer laissant tout le monde à la rue, sa femme meurt dans la foule, lui est condamné pour sédition et finit comme un hobo, c’est très dense, ça raconte dix années des États-Unis, c’est sec, rapide, sans fioriture. Encore un grand film de William Wellman.


Superstore, saison 1, 2015

Le quotidien d'employés d'un supermarché Cloud9. La série n'a pas la finesse et la charge de The Office , à laquelle elle ressem...