Un excellent film de procès, une comédie très drôle : Charles Laughton, son infirmière, Tyrone Power en séducteur ignoble, Marlen Dietrich en étrangère abusée.
samedi 5 juin 2021
vendredi 4 juin 2021
Raoul Walsh, High Sierra, 1941
Un excellent film de braquage avec Humphrey Bogart et Ida Lupino. Le braquage en lui-même n'arrive qu'à la fin du film. La traque du personnage m’a fait penser à la fin de First blood. L'ambiance est très réussie, avec ce chien dont il est dit dès le début qu’il porte malheur, le braquage qui foire, et tout ce qu’il y a à coté (la jeune fille dont s’éprend Bogart, qui a un pied bot et qui finalement l’envoie balader), la cabane avec le noir, etc. Un très beau film assez désespéré.
mardi 1 juin 2021
Sergio Leone, Il buono, il brutto, il cattivo, 1966
Le bon, la brute et le truand a une note de 8,8 sur IMDB, il est n°1 de l’année 1966 sur RYM et 6e au classement général des meilleurs films de tous les temps. Ai-je été à chaque fois que je l’ai vu dans de mauvaises conditions, mauvais siège, copie, salle, écran d'ordinateur poussiéreux, état personnel défavorable ? Le film est long, la cadrage n'est pas toujours réussi, la fin dans le cimetière me semble totalement ratée (alors que le décor est très beau). Est-ce qu'il a tellement été absorbé et régurgité par ce qui a suivi que sa singularité s'est atténuée, et que son effet tient ou a tenu au différentiel d'avec les westerns précédents ? que ses suites l'ont rétroactivement neutralisé ? J'ai vu les parodies qu'en a fait Gotlib avant de voir le film. Est-ce que la lecture d'une bande dessinée peut ruiner la vision d'un film ? Le bon, la brute et le truand est bon western avec des gueules, une musique entêtante — mais pas un des meilleurs films du monde.
mardi 25 mai 2021
Guy Ritchie, Wrath of Man, 2020
Un film d’action, de vengeance, assez sombre avec Jason Statham. Pourquoi est-il embarqué dans le braquage final, en cours de braquage ? Le type lui dit : ah tu sais je fais des trucs sur le côté, tu comprends ?
lundi 24 mai 2021
Edmund Goulding, Nightmare Alley, 1947
Un assistant forain ambitieux tue accidentellement un des membres d’un duo de voyance, il obtient de la partenaire restante le code (l’astuce qui leur permettait de faire leur numéro de divination) et qu’il va utiliser avec une autre partenaire.
Le début du film recrée une ambiance foraine des années 30 (qui est à peu près celle que mettra en scène la série Carnival). Cette ambiance change radicalement quand Tyrone Power rencontre la psychanalyste. Il y a d’un côté l’Amérique de la migration, des nomades, des spectateurs naïfs venus voir ces magiciens, ces monstres, ces forains et de l’autre, le monde urbain, sédentaire, moderne, analytique, manipulateur, incarné par cette femme, diplômée, indépendante qui a son cabinet. C’est un film sur la représentation, et sur la chute d’un homme habile qui trouve plus habile, plus manipulateur que lui.
Guillermon del Toro en a fait un remake en 2021.
8⭐️
dimanche 23 mai 2021
Otto Preminger, Where the Sidewalks End, 1950
Un homme est tué. Le père de la maitresse de cet homme est accusé à la place de Dixon, le flic qui l’a accidentellement tué. Le scénario n’est pas inoubliable mais c'est un film d'ambiance remarquable, sur la ville, les appartements d’où l’on voit la ville, et cette femme dans sa loge en contre-plongé.
jeudi 20 mai 2021
Mikio Naruse, Le grondement de la montagne, 1954
Un très beau film avec Setsuko Hara dans le rôle d’une belle femme délaissée et trompée par son mari et qui s’est attachée à son beau père. Naruse est moins formellement identifiable qu'Ozu, à qui on le compare à sa défaveur. Leurs sujets sont proches, mais les traitements sont bien différents.
mardi 18 mai 2021
Charles Chaplin, Limelight, 1952
J’ai entièrement détesté ce film. Je lui mets la note de 4/10 parce que c'est la révérence finale de Charlot mais pas pour le film lui-même. Le film est raté, les numéro de clowns sont difficiles à regarder, même la scène avec Buster Keaton et puis il y a ce rachat du vieil homme dont une jeune fille s’éprend et qui refuse son amour en favorisant celui d’un jeune homme, qui ressemble plus à une tentative de dédouanement personnel qu’à un biais narratif juste. Charlot est un personnage du cinéma muet, Chaplin est parvenu à la prolonger au-delà, mais Modern Time est déjà à mon avis moins intéressant que City Light ou The Gold Rush. Limelight bénéficie d’une indulgence cinéphilique comme testament de Charlot mais je lui préfère sans commune mesure Monsieur Verdoux. Et puis il y a ce regard caméra un peu haineux (dirigé contre qui ? le caméraman), pourquoi avoir gardé cette prise ?
4⭐️
Alexandre Aja, Oxygène, 2021
Une femme se réveille dans un caisson bientôt à court d'oxygène. Le film est bien mené compte tenu de l’exiguïté du décor et de son unique actrice. Mais comme dans Buried, l'occupation du temps contraint à des ressorts narratifs artificiels, les coups de fil au départ aux flics et même à elle-même n’ont aucun sens, c'est un peu dommage.
vendredi 14 mai 2021
Delmer Daves, Dark passage, 1947
Un des quatre films qu'ont tourné ensemble Humphrey Bogart et Lauren Bacall. Le scénario est anecdotique mais le film est singulier pour ses plans et sa première partie, l'évasion tournée en caméra subjective. Le film alterne des plans intérieurs dans les appartements, en mouvement (dans les véhicules) et des compositions dans les rues de San Francisco presque vide, des ponts, des escaliers, de collines, un beau travail de cadrage sur la ville qui lui confère une sorte de rigueur architecturale et qui fournit un contrepoint à la naïveté narrative.
Michael Curtiz, Casablanca, 1942
Pendant la guerre, le patron d’une boite de nuit retrouve accidentellement une femme qu'il a connue dont le mari fait partie de la résistance, il a en sa possession des laisser-passer qui pourrait sauver cet homme dont il a aimé et dont il aime toujours la femme. Un très beau classique.
mercredi 12 mai 2021
Richard Fleischer, The narrow margin, 1952
Un flic escorte la femme d’un criminel qui risque d’être éliminée. Un huis-clos parfait et un grand film de train.
Lumière, Méliès, Hitchcock, Maurice Tourneur (Night of the Demon), Melville, Godard, etc. le train est là au début du cinéma, parce qu'il est à la fois un motif cinématographique mais aussi parce qu'il fonctionne comme métaphore du cinéma, les fenêtres comme des photogrammes, et bien avant qu'on aille dans les salles voir des films, le voyage en train propose déjà l'expérience du défilement rapide des images.
8 ⭐️
dimanche 9 mai 2021
Zack Snyder, Army of the dead, 2021
Le début du film est prometteur, un condensé avant l'action, un film dans le film : la constitution de l’équipe mais par la suite les personnages sont insuffisamment typés, ils sont tous quasiment interchangeables, et l'intrigue n'en fait pas grand chose. Les alphas ne servent à rien sauf à ajouter de la laideur et de la sauvagerie humaine inutile, et la relation père-fille est nulle. Dommage, c'est bien réalisé, les décors sont beaux (les ruines du capitalisme) mais ça reste un gros film de zombies ennuyeux.
jeudi 6 mai 2021
Akira Kurosawa, La forteresse cachée, 1958
Film d’aventures à fort capital de sympathie. On y suit un groupe constitué de deux villageois un peu idiots, d’un samouraï et d’une princesse qui convoient le trésor qu’ils ont trouvé. De nombreux éléments du films sont marquants : le comique de deux villageois, la vallée de pierres, les pierres qui tombent, la jolie princesse en short dynamique, la scène de combustion par les villageois, la mare avec l’or — cette dernière rappelle le marais de Yoda. Le film a été présenté par George Lucas comme une des sources d'inspiration de Star Wars. La musique du film évoque aussi celle de Star Wars, un mouvement des bras de la princesse évoque C-3PO. Un film assez décontracté de Kurosawa, qui n'a pas la réputation de ses films portés par des dispositifs plus conceptuels ou plus spectaculaires commes les 7 samouraïs ou Rashomon mais qui n'a pas vieilli.
Seijun Suzuki, La jeunesse de la bête, 1963
On se perd un peu parfois dans les personnages, et dans l’intrigue pourtant assez basique de ce film : un type cherche à retrouver le meurtrier d’un de ses amis, il infiltre le milieu des yakuzas.
C’est magnifique, d’une très grande inventivité plastique : les cadrages, les plans, le ton général du film, les couleurs, la musique, les intérieurs très 60s et très pop, et le visage extraordinaire de Jo Shishido. C’est une merveille.
mercredi 5 mai 2021
Ishiro Honda, Ghidrah, le monstre à trois têtes, 1964
Il y a plusieurs intrigues/protagonistes dans Le monstre à trois têtes : une princesse en avion venue se réfugier momentanément au Japon, et dont l’avion explose en vol, cette même princesse mais sans bracelet qu’on retrouve à Tokyo, annonçant des catastrophes et se disant venir de Vénus, des hommes qui la recherchent et qui veulent la tuer, son garde du corps, les deux fées qui doivent repartir chez elles dans l’île de Mothra et qui finalement ne repartent pas, Mothra, Godzilla et Rodan qui décident de s’unir contre le monstre à trois têtes. Plastiquement, le film est très beau, dans une tonalité bien différente du premier Godzilla, Godzilla et Mothra se battent comme dans un match de ping-pong, il n’y a plus rien de la tragédie, c’est un film décontracté, bon enfant, enfantin, avec de la fantasy et du fantastique.
vendredi 30 avril 2021
Ishiro Honda, Mothra, 1960
Narrativement le film est indigent. Le personnage principal, offre par son allure étronesque, une sorte de contrepoids dans sa simili-reptation avec tous les autres monstres qui devrait permettre des juxtapositions de mouvements, de postures, une sorte de danse — mais qui n'est jamais exploitée. Le début sur l’île est féérique, on pense à Meliès, à un monde perdu, il y a quelques chansons, c’est très léger, les couleurs sont belles. Mais il faut attendre la dernière demie-heure du film pour retrouver quelque chose du talent et de la singularité d’Ishiro Honda : dans les scènes d’incendies, la nuit, avec les tanks, quand Mothra arrive à Tokyo et détruit la tour ou à New York, c'est-à-dire les scènes où se mélangent les maquettes de la ville, des véhicules, les camions jaunes qui roulent sur la piste et les prises de vue réelles avec les acteurs et la marionnette, c’est là que le film est passionnant, dans cette combinaison, dans ses images hybrides. Ishiro Honda est un grand metteur en scène de la stratification des images et du chaos.
vendredi 23 avril 2021
Yoshitarô Nomura, Le vase des sables, 1974
Une enquête, un mort sans motif, la reconstitution de l’enquête, on découvre l'homme qui avait adopté un garçon, devenu musicien star et dont le père était lépreux.
Le début, toute la première moitié est réussie. La deuxième partie, à partir du récital, la vie de l’enfant et son père, muet, est affreuse.
mardi 13 avril 2021
Toshio Matsumoto, 薔薇の葬列 Bara no sōretsu (Les funérailles de Rose), 1969
Œdipe roi transposé dans le Tokyo des années 60 et dans le milieu des travestis. Le film est un objet queer, expérimental, pop, marqué par la nouvelle vague française. Il y a une citation de Le Clézio. Kubrick lui a emprunté au moins deux éléments pour Orange mécanique (le maquillage et l’accélération). La photographie est belle, la narration est déconstruite, le sujet est transgressif mais le film est démonstratif.
jeudi 1 avril 2021
Alfred Machin, Maudite soit la guerre, 1914
Un des premiers films de guerre (une guerre fictive, le film est tourné en 1913). Il y a beaucoup des plans fixes, notamment dans un salon, et des discussions, comme si le fait que le film soit muet n’était pas pris en compte, il y a une gestuelle théâtrale expressive et quelques regards caméra.
La fiction romantique du film n’a pas beaucoup d’intéret mais elle permet de jeter un œil à l’intérieur des villas d’un autre temps, aux costumes, aux attitudes des gens : les images émouvantes d’un monde ancien et disparu et tourné quelques temps avant les bombes.
Mais le film est surtout remarquable pour ses plans aériens, ses images des premiers avions de guerre, des aérostats, les champs de bataille — et une utilisation de la couleur (les photogrammes coloriés à la main) distinguant le paysage, les vêtements, les explosions, etc.
Le film est court (50 minutes), je l’ai vu dans une version sans musique.
Mark L. Lester, Commando, 1985
John Matrix a 11 heures pour délivrer sa fille des mains du général Arius. Comédie d'action rythmée très réussie.
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