La famille Kazami quitte la petite île d’Iōjima, à Nagasaki, pour s’installer comme paysans à Hokkaidō.
Le film suit leur voyage depuis l’île : les ferrys, les trains, les escales à Osaka et Tokyo, jusqu’à leur installation à Hokkaidō.
Le trajet est ponctué d’événements anecdotiques et émouvants : l’enfant à la gare, la berceuse Shimabara (島原の子守唄), la beauté des paysages vus par la fenêtre du train, et d’autres, plus tragiques. Mais rien ne parvient à démobiliser entièrement cette famille pauvre, catholique, assaillie par le drame. C’est une des gageures du film : ne pas s’appesantir, et montrer ce qu’on appelle aujourd’hui la résilience, sous un jour furtif.
Le film a valeur de témoignage, par ce qu’il montre d’un Japon en partie disparu (1970, l’Exposition universelle).
Outre Chieko Baishō, on retrouve un autre habitué du cinéma de Yōji Yamada : Chishū Ryū. La musique de Masaru Satō — entre western et veillée funèbre mexicaine — est remarquable.
Un grand film, sur l’exil, la famille, la douleur — entre drame social, film de train, film familial, film populaire et cinéma d’auteur.