lundi 24 novembre 2025

Yasujirō Ozu, Bonjour (お早よう, Ohayō), 1959

Commérage, occcidentalisation et début de la société de consommation au Japon dans les années 50.

Alors que des soupçons d’une appropriation des cotisations par la présidente de l’association de quartier (afin de s’acheter une machine à laver) viennent suciter la méfiance chez les commères, deux enfants, agacés des codes sociaux et de ne pas avoir de télévision chez eux, entament une grève de la parole.

Comédie subtile — dont les plans évoquent l’abstraction géométrique et les compositions de Mondrian — au ton tatiesque.

Alain Cuny, L’annonce faite à Marie, 1991

Comment transposer la pièce de Claudel à l’écran. Une composition picturale, sophistiquée des images, une désynchronisation des acteurs et des voix, et des plans intercalaires sur la nature. Un film hors du temps majeur, par un jeune cinéaste de 80 ans.

dimanche 23 novembre 2025

mercredi 19 novembre 2025

Running man, 2025

Ni grand film d’action, ni fable politique, une bande dessinée trop longue avec beaucoup d’images clignotantes en second plan pour stimuler une possible attention défaillante et détourner les plus accrocs de leur téléphone pendant la séance. Le mélange de charge politique révolutionnaire et d’action peine à convaincre, le film
est fatiguant malgré un soin apporté à l’image.

lundi 17 novembre 2025

Simón Mesa Soto, Un poète, 2025

Un poète, père, vivant encore chez sa propre mère et complaisant, découvre l’œuvre d’une jeune poétesse issue d’un milieu défavorisé. À travers elle, il va tenter de compenser l’échec de sa carrière littéraire et de sa paternité. Un film brut, anti-glamour, naturaliste et assez drôle.


dimanche 16 novembre 2025

Alexe Poukine, Kika, 2025

Un film sur le deuil et la réparation, très juste notamment dans sa manière inaugurale, par touches — la suite est un peu plus démonstrative. Un film d’une grande sensibilité portée par une remarquable actrice.

Hong Sang-Soo, Ce que cette nature te dit, 2025

La maison sur la colline.

Première journée passée avec la belle-famille d’un poète — qui ne répondra pas aux espérances. Le film, brut, fait de plans fixes et de rares zooms, montre avec ironie cette épreuve d’abord présentée avec bienveillance. Très réjouissant dans son analyse des rapports de classe et des protocoles sociaux.




samedi 15 novembre 2025

Jean-Baptiste Thoret, The Neon People, 2025

Environ 2 000 personnes vivraient dans le labyrinthe de tunnels sous Las Vegas. Ce sont les portraits de quelques-uns d’entre eux que fait Jean-Baptiste Thoret. Certains — le blues à la guitare, l’homme et son chien — sont particulièrement émouvants. L’ensemble alterne plans sur les néons de la ville et les sans-abri, lampe au front ou assis sur des chaises roulantes dans les parties les plus basses des tunnels. La construction, faite de micro-acmés et de redémarrages, patine, à l’image de ces vies sans doute, mais manque d’une structure. La musique évoque celle de John Carpenter.



Kōsaku Yamashita, Lady Yakuza : Chronique des joueurs, 1969

Cinquième opus de la série Lady Yakuza.

Oryū, exilée suite à la mort d’un de ses hommes, cache sa condition de yakuza et vit normalement parmi des métayers travaillant au commerce de l’indigotier et soumis à des clans.

Assez vite, les relations entre les différents protagonistes deviennent incompréhensibles, sans pour autant dissiper le plaisir de l’histoire ; c’est une sorte de western nippon verbal, avec bastons sanglantes (sans goutte sur les tatamis), coups magiques de Lady Yakuza qui semblent ne pas y toucher et surtout des parties de cartes constamment passionnantes.

C’est la force de ce film, porté par une photographie magnifique et une belle musique, que de rester captivant en dépit de ce scénario fonctionnant pas à-coups.

vendredi 14 novembre 2025

Kon Ichikawa, L'Étrange Obsession, 1959

Un homme qui n’arrive plus à satisfaire sexuellement sa jeune femme découvre dans la jalousie une nouvelle forme de vigueur. Il manipule ainsi sa femme et le jeune médecin promis à sa fille afin qu’ils entament une liaison. Le film, formellement très sophistiqué (les cadres et la musique sont sublimes, la photographie de toute beauté), utilisent de métaphores sexuelles proches de celles qu’Hitchcock emploie au même moment dans La Mort aux trousses, et un humour un peu incongru dans ce type de récit. Adapté d’un roman de Tanizaki, Palme d’or ex æquo à Cannes en 1960 avec L’Avventura. Une étrange pièce dans la filmographie de l’immense Kon Ichikawa.



jeudi 13 novembre 2025

Dan Trachtenberg, Badlands Predator, 2025

Après le bon Prey, Badlands Predator perd en originalité dans sa poursuite de la série. Entre les sabres de Stars Wars, les rituels klingons, King Kong et Godzilla, le film emprunte beaucoup, et rate sa construction narrative. Au final, une quête basique avec constitution de l’équipe et meurtre du père. Restent une faune et une flore plaisante, dark version pauvre d’Avatar.

Yasujirō Ozu, Bonjour (お早よう, Ohayō), 1959

Commérage, occcidentalisation et début de la société de consommation au Japon dans les années 50. Alors que des soupçons d’une appropriation...