samedi 27 septembre 2025

Kenji Misumi, Le sabre, 1964

Un dojo, un maître, des élèves, un entraînement. Dévotion, ascèse, honneur, culpabilité. Le film traite de  de la psyché japonaise et de l’américanisation de la société par l’utilisation d’éléments du cinéma pop américain. Un très beau film qui mérite une autre place dans l’histoire du cinéma.

vendredi 26 septembre 2025

Lucile Hadžihalilović, La tour de glace, 2025

Une jeune orpheline fugue de son foyer et atterri sur le tournage d’une adaptation de la reine des neiges, elle noue une relation avec la star du film : une diva prédatrice. Le film est plastiquement très beau. Narrativement,  si le début tient bien le cap, le suite piétine, faute d’un scénario vraiment solide, qui se contente de délayer ses thèmes : le rêve et la réalité, la prédation, l’emprise, le cinéma, l’identification.

Kenji Misumi, 斬る, Kiru (Tuer !), 1962

Un samouraï aux origines tragiques voit les femmes qu’il devait protéger mourir, il se met au service d’un shogun. Chambara de série b, au scénario (de Kaneto Shindō) extrêmement simple. Tuer ! trouve un ton très juste, entre le comique un peu involontaire (la botte secrète, les combats et les coups jamais portés) et une très grande élégance formelle.

jeudi 25 septembre 2025

Pierre Schoeller, Rembrandt, 2025

Une ingénieure en nucléaire a une révélation devant un tableau de Rembrandt et se mue en lanceuse d’alerte : « attention, il peut y avoir un emballemenf climatique qui produirait un emballement nucléaire ». Incomprise, elle s’éloigne du monde. Les acteurs sont assez bons, la photographie est belle, mais la révélation est si ridicule qu'elle n’est pas à la hauteur de ce qu’elle suscite (donc du film), quand aux tableaux de Rembrandt, déclencheurs, ils sont greffés artificiellement sur le récit, lui conférant une fausse profondeur. Une belle forme parfois appuyée (notamment dans sa musique) pour un propos neuneneu. 

mercredi 24 septembre 2025

Yann Gozlan, Dalloway, 2025

Thriller high-tech paranoïaque avec IA qui prend le contrôle. Dans une résidence d’artiste, une écrivaine hantée par la culpabilité, essaie de finir d’écrire un livre sur la mort de son fils. Ça voudrait évoquer sans doute Shutter Island et un peu 2001. Ce n’est pas déplaisant, il y a un savoir faire technique, mais c'est trop faible scénaristiquement.

mardi 23 septembre 2025

Akira Kurosawa, Chien enragé, 1949

Un flic se fait voler son flingue et traque celui qui, balle après balle, l’utilise. Polar bifurquant vers une sorte d’errance/quête — d’une beauté formelle et d’une inventivité constantes. Film majeur de Kurosawa.

lundi 22 septembre 2025

Gregg Araki, The Doom Generation, 1995

Voyage dans la nuit d’un couple qui embarque avec lui un troisième larron. Le début du film semble, avec son hétérogénéité très cartoonesque, promettre une certaine énergie, un peu grotesque, et une forme de cartographie de l'adolescence : sexe, drogue, rock’n roll et junk food. Mais ce road-movie queer revendiqué abandonne en cours de route ses quelques amorces pour s’achever dans un plan à trois avorté et punitif. The Doom Generation est au final un film fainéant, mal écrit et bien dans les clous.

dimanche 21 septembre 2025

Chris Miller, Les Schtroumpfs le film, 2025

Trappes, rayons magiques, portes d’entrée dimensionnelles, etc. : tout ce qui dispense d’une vraie construction narrative est ici convoqué pour faire avancer le récit. La seule bonne idée du film, mais le procédé a déjà été utilisé dans un épisode des Simpson, tient à l'utilisation, lors des brèves séquences des techniquemes différentes, suggérant le passage d’une dimension à une autre. Une chanson de Rihanna, Anyone (qui ressemble par ailleurs à Halo de Beyoncé) peut aussi être sauvée. Tout le reste témoigne d’une fainéantise d’écriture et d’un défaut d’ambition.

samedi 20 septembre 2025

Michael Angelo Covino, Libre échange, 2025

Deux couples qui se séparent et des variations. Drôle, sans plus, feignant une certaine outrance pour un propos convenu.

vendredi 19 septembre 2025

Kurosawa, Les bas-fonds, 1957

Théâtral (un unique décor), braillard, grotesque, relâché — bien loin de la rigueur compositionelle de ses grands films. Seule la fin, très drôle, sauve cet aparté mineur de la filmographie de Kurosawa.

jeudi 18 septembre 2025

Lucas Belvaux. Les tourmentés, 2025

Chasse à l’homme désamorcée qui se meut en drame sentimental neuneu de réparation, plombée et toujours au bord du ridicule.

mercredi 17 septembre 2025

Shih-Ching Tsou, Left-Handed Girl, 2025

Chronique familiale, à Taipei, dans un marché de nuit. Un film, d’une grande justesse, subtilité, composition — avec une belle photographie, d’excellentes actrices, qui parvient à parler du statut des femmes taiwanaises, de la famille — par son scénario, de manière non didactique. Première réalisation solo de Shih-Ching Tsou. Un des meilleurs films de l’année.

Vincent Maël Cardona, Le roi soleil, 2025

Un bar PMU, des habitués, un ticket gagnant, un drame. Le début du film propose plusieurs points de vue — mais le dispositif est finalement abandonné au profit d'un simple jeu de massacre moral (voler c'est mal). Une sorte d'Amélie Poulain dépressive, renfermée, aux images poisseuses. Totalement raté.

lundi 15 septembre 2025

Akira Kurosawa, Entre le ciel et l’enfer, 1963

Suite de séquences formelles, picturales, rythmiques, narratives structurant les trois parties d’une intrigue policière : la négociation, la rançon, l'enquête. Film majeur de Kurosawa et de toute l'histoire du cinéma. 

 

dimanche 14 septembre 2025

Yasuzô Masumura, La bête aveugle, 1969

Un sculpteur aveugle enlève un modèle afin d’accomplir son œuvre. Peu à peu, elle s’éprend de lui. Farce de la cruauté, fétichiste, jusqu’au-boutiste, entre l'appartement surréaliste à la Dali, le pinku eiga et le nanar bataillien. Une curiosité daté, sur des problématiques œdipienne et de porosité entre l’artiste, le modèle et l’œuvre.

samedi 13 septembre 2025

John Woo, Hard Boiled, 1991

Pur film d’action dense. Il y a une virtuosité dans ce déferlement d’explosion, de tirs, de flingues, de tueries et quelques scènes sont remarquables. On peut aussi trouver l’ensemble grotesque, kitsch (saxophone, ralentis) et éreintant.

Genki Kawamura, Exit 8, 2025

Un homme reçoit un appel de son ex-petite amie : elle est enceinte. Va-t-elle garder l’enfant ? L’homme erre ensuite dans une boucle de couloir du métro à la recherche de la sortie 8. Le début — cette répétition du parcours dont il faut chercher les différences — est assez enthousiasmant, mais le film se distend très vite entre effets fantastiques gratuits et propos creux (sommes-nous des PNJ ? Nos vies répétitives ont-elles un sens ? etc.). Un navet, dont on ne peut sauver que le générique.

jeudi 11 septembre 2025

Petra Volpe, En première ligne, 2025

Une journée dans un hôpital, une infirmière. Le film, dénué de sensationnalisme, parvient à captiver, avec un ensemble de gestes banals : déballer une seringue, faire une perfusion, circuler d’une chambre à l’autre. Rien d’autre que le quotidien dans un hôpital. Une sorte de thriller, avec une belle lumière, sans l’argument du thriller. Le film s’achève et une question se pose : quel est le salaire des infirmières ?

mercredi 10 septembre 2025

Oliver Laxe, Sirāt, 2025

Film de route, survival, film de désert, film musical, film de freaks : soit une promesse cinématographique intense — entre Antonioni, SorcererMad Max et FreaksPourtant, dès la première minute, on sait que l'expérience ne sera pas au rendez-vous, quelque chose cloche tout de suite, ça sonne faux, cadre mal. Par la suite, les quelques rares beaux plans du film, des phares dans la nuit, seront immédiatement neutralisés par les scènes suivantes, avec acteurs et dialogues : non dirigées, mal chorégraphiées, mal rythmées. Quant au récit, il se nourrit de quelques micro-actions tragiques totalement gratuites, inféodées à la nécessité de la durée et jamais à son intrigue — comme dans ces films à milieu restreint contraints par l'exiguïté de leur espace à l'artificialité des événements, ce qui est un comble ici. Que dit le film : marginaux, réfugiez-vous dans d’autres zones, le réel vous rattrapera quand même. Comment ce nanar a-t-il pu susciter autant d'éloges ? Mystères de la critique… à laquelle sans doute quelques thématiques qui résonnent aujourd’hui : Maghreb, mutilés, techno, désert, marginalités — semble suffire à faire un film…

mardi 9 septembre 2025

Yang Li, Escape from the 21st Century, 2024

Trois adolescents, plongés dans des produits chimiques découvrent un moyen de voyager dans le futur. Le film parle du passage à l’âge adulte et de ce qu'il faut abandonner de l’adolescence. Objet pop d’une inventivité visuelle époustouflante, ultra rythmée, combinant bd, animation, jeu vidéo, glitch, l’ensemble est éprouvant — narrativement forcément en deçà de sa densité graphique extraordinaire. Je n’ai pas vraiment adoré mais c’est absolument singulier — ça évoque Everything Everywhere All at Once.

Alexandre Astier, Kamelott 2, 2025

Le film ne parvient pas à retranscrire l’ampleur ni le caractère épique de l’aventure. Il souffre de déficits techniques dans la mise en scè...