Un film sur le deuil. Jeanne (Blanche Gardin) part à Lisbonne vider l’appartement de sa mère qui vient de mourir et qu’elle veut/doit vendre. Les scènes sont entrecoupées de petits dessins animés qui sont la voix intérieure de Jeanne et qui commentent les actions, et contrebalance la tristesse/dépression du personnage qui n’affiche pas ses émotions. Jeanne rencontre un type, elle retrouve un ancien amant, elle vide la bibliothèque de l’appartement, elle reçoit des agents immobiliers, elle va à la plage, il ne se passe que de petites actions banales mais le ton est très juste pour parler de la mort et de comment continuer après.
jeudi 19 janvier 2023
Charles Barton, Abbott And Costello Meet Frankenstein, 1948
Dans le même genre, j’ai préféré Abbott and Costello meet the invisible man. Abbott And Costello Meet Frankenstein est un film idiot, avec un scénario basique. Ce n’est pas d’une grande précision dans le slapstick (par rapport à Buster Keaton par exemple), ça bave beaucoup mais le mélange entre ces monstres très connus et cet univers benêt est sympathique.
mardi 17 janvier 2023
Sidney Lanfield, Sherlock Holmes, le chien de baskerville, 1939
Premier des quatorze films mettant en scène Basil Rathbone et Nigel Bruce dans les rôles de Sherlock Holmes et du docteur Watson. Les décors, la brume, le château, le jeu des deux acteurs sont parfaits, l’enquête n’est pas très inventive mais ce n’est pas important. Une de mes adaptations préférées du personnage de Conan Doyle.
samedi 14 janvier 2023
Albert Serra, Pacifiction — Tourment sur les îles, 2022
Pacifiction met en scène une île et des personnages autour d'une figure, pivot : De Roller (interprété par Magimel) une sorte de consul comme dans Au dessous du volcan mais détaché. Il y a différents lieux, une boite de nuit, des maisons, la mer, des personnages : un trans, des marins, des indigènes, une sorte de carte-postale avec un fond un peu vénéneux, mais presque sans objet. Les amorces d’intrigue ne donnent aucune tension au film, c’est une sorte d’état stable, chamboulé par quelques scènes magnifiques (une danse, la mer) et unifié par la chromie de toute beauté du film. Grand film — mais dont j'ai attendu une scène très écrite, massive, à la manière du discours de Kurtz dans Apocalypse now, attente autant liée à l'état flottant que produit le film qu'au fantôme de Marlon Brando auquel on peut l'associer.
jeudi 12 janvier 2023
Charles Lamont,Abbott and Costello Meet the Invisible Man,1951,
Un film sympathique, assez idiot et très amusant avec quelques scènes remarquables comme le combat de boxe.
mercredi 11 janvier 2023
James Whale, The Invisible man, 1933
Quand il commence sa carrière cinématographique en 1930, James Whale a plus de 40 ans. Il la termine en 1941 après avoir réalisé vingt et un films dont trois très grand films fantastiques, Frankenstein en 1931 et sa suite La Fiancée de Frankenstein en 1935 et cette adaptation du roman de Wells, The Invisible Man en 1933. Photographie, éclairage, effets spéciaux, scénario, mise en scène, décor en carton-pâte sous la neige, auberge, traque finale et encerclement de la grange mise à feu, efficacité de l’action, folie du protagoniste, tout y est parfait.
jeudi 29 décembre 2022
Robert Lamoureux, Mais où est donc passée la 7ème compagnie ?,1973
Ce film patrimonial, vu et adoré dans l'enfance passe-t-il le cap si on essaie de s'abstraire de la nostalgie ?
Le film est un conte divisé en deux parties.
La première est une parenthèse merveilleuse, un moment suspendu : l'escapade de trois hommes, que les circonstances ont réuni et qui vont vivre ensemble, dans une forêt, des choses simples : chasser le lièvre, confectionner un abri, manger, dormir dehors, nager dans un étang. Une aventure d'hommes (parce que c'est la guerre) mais à hauteur de l'enfance.
Les deux premiers tiers du film sont constitués uniquement de cette promenade bonhomme, pleine de camaraderie, simple, où rien n’est remis en cause, avec maintien des codes sociaux et militaires, les uns redoublés par les autres. C’est un moment soustrait aux bruits et aux horreurs de la guerre, un rêve, un monde de chemins de campagne, sans voiture, de maison près des bois, la traversée d'une forêt féérique, frugale mais dans laquelle on trouve tout.
Cette première partie s'achève dans la maison de deux femmes — où les hommes vont trouver, après la robinsonnade sylvestre : la jeunesse, la beauté, la nourriture riche.
Au petit matin, un prisonnier échappé, quitte la maison du curé sur un vélo, dévale un chemin, produisant un son étrange comme celui d'une voix ; à partir de ce moment-là, de cette mécanique et de ce chant, le temps reprend son cours, rapide, avec les chars, les routes goudronnées, les avions, les allemands.
À la première partie féerique et champêtre, suit la guerre, la petitesse humaine (le commerçant français faible qui se courbe devant les allemands mais refuse de donner à manger aux français). Et puis le sauvetage de la septième compagnie, ni vu ni connu.
Le film n'est pas jamais vraiment drôle, il est désuet, la réalisation est invisible, pourtant le vert de la forêt est assez beau et un certain charme opère toujours.
dimanche 25 décembre 2022
Guillermo del Toro, Nightmare alley, 2021
Remake du film d’Edmund Goulding avec Tyrone Power que j’avais préféré de beaucoup, peut-être parce que le film original réalisé dans les années 40 se déroule à cette même époque et que cette proximité-là est gage d'une vérité ou au moins d'une illusion de vérité à capter quelque chose du temps et surtout dans sa première partie, dans le monde des forains, et beaucoup dans sa deuxième qui articule crédulité et modernité.
Roger Avary, Killing Zoe, 1993
Le film vu une première fois au début des années 90 m’avait laissé une forte impression, qui ne s’est pas reproduite (décembre 2022). Le début est un road-movie dans Paris mais on ne voit rien de Paris, c’est cadré assez serré, la photographie n’est pas géniale. Il y a quelques scènes qui viennent rappeler que Avary a co-écrit les premiers (les meilleurs) Tarantino : un dialogue à propos de Star Trek, une scène avec Cecilia Peck. Pour le reste, c’est un casse parfaitement débile qui masque difficilement le côté foutoir de la réalisation. Mais Anglade est excellent, en mec foufou, défoncé, survolté, constamment en train de remettre ses cheveux (il aura vraiment incarné entre Subway, 37°2 et Killing Zoe quelque chose des années 80-90).
vendredi 2 décembre 2022
Otto Preminger, River of No Return, 1954
Un film magnifique avec Marylin, hors norme, à la guitare, seule, sur une table en bois, magnétisant l'auditoire par sa voix, son émotion, sa beauté. Quelques scènes étranges, en studio, d'autres en décor naturels sublimes et la violence dérangeante du personnage de Robert Mitchum.
Ruben Östlund, Sans filtre, 2022
Bien meilleur que The Square, plus inégal que Snow Therapy, Sans filtre fonctionne par le contraste de ses séquences : les plus outrancières valorisant les plus sobres. Le début du film est le plus réussi.
dimanche 16 octobre 2022
c
La filmographie de Dupieux est constitué d'excellents films (Wrong, Réalité, Le daim) et, de plus en plus souvent, depuis Au poste, de films anecdotiques.
Incroyable mais vrai propose un dispositif (repris du Portrait de Dorian Gray) dupliquée de deux manières (le rajeunissement et la prothèse électronique) : un travers fantastique, un travers technologique.
Le passage pour rajeunir se double d’un saut en avant et d'une bascule de l'espace — mais dont il n’est fait rien d’autre que de souligner le décalage entre la femme qui s’adonne à son botox magique et son mari qui reste dans la vie chronologique.
Le propos est longtemps différé et les dialogues sont moyens.
C'est du Dupieux un peu je m'en foutiste et mineur.
mercredi 14 septembre 2022
David Leitch, Bullet train, 2022
Une comédie qui lorgne vers Tarantino pour les dialogues et un certain cool (mais sans y arriver), visuellement très pop (ça fait penser au bonbon acidulé de Speed racer) ; le film se passe entièrement dans le Shinkansen, j'adore les films de train et le Shinkansen mais ça n'a pas suffi.
vendredi 2 septembre 2022
Scott Mann, Fall, 2022
Film de survie ultra stressant, confiné dans un espace restreint ouvert, dans la lignée de Lifeboat, Phone game, Oxygène. Sorte de négatif vertigineux de 47 meter down. Deux amies entreprennent l'ascension d'une tour de transmission et évidemment ça ne va pas se passer comme prévu, elles se retrouvent coincées, sur le minuscule plateau à 600 mètres de hauteur. À la différence de Buried, contraint par son exiguité à une surenchère de relances narratives, Fall parvient à rester plutôt minimaliste en péripéties, son relatif alignement aux topos du genre contourné par l'emprunt aux grimpeurs de l’extrême de leurs vertigineuses images d’iphone sur drone. Pur cinéma de sensations, pour peu qu'on ne s'attache pas au réalisme : un petit chef d'œuvre.
dimanche 14 août 2022
Karl Freund, Mad love, 1933
Le début est génial mais la deuxième partie se transforme en film d’horreur avec tous les clichés gothiques, est beaucoup moins intéressante.
Jean-Pierre Mocky, Les compagnons de la Marguerite, 1967
Un faussaire en écriture propose, afin d’échapper aux coûts de l'administration de falsifier les certificats de mariage, pour changer d’époux ou d’épouse. Un inspecteur, afin de le prendre sur le fait, échange sa femme. Un bon Mocky, avec un scénario et des acteurs qui n'en font pas trop (le jeu de Serrault est sobre).
W. S. Van Dyke, The thin man, 1934
Film à haute réputation et assez sympathique — mais ce n’est pas le chef d’œuvre attendu. Un couple de dilettante fortuné enquête sur une disparition. Le volet policier est moyen. C’est enlevé, sympathique, vif, léger mais sans plus.
Philippe de Broca, Le magnifique, 1973
Un grand film farfelu, une sorte de bande dessinée filmée avec un procédé intéressant de va et vient entre la vie du romancier et l'histoire qu'il raconte.
Jérôme Salle, Kompromat, 2022
Gilles Lellouche n'est pas crédible en directeur de l’alliance française en Sibérie. S'y ajoute une intrigue à la Jason Bourne qui en même temps aurait des prétentions à dénoncer… Et à laquelle s'ajoute, comme si ça ne suffisait pas, une romance. Un ratage total.
Jean-Pierre Mocky, L’ibis rouge, 1975
Autour du canal Saint-Martin gravitent des personnages excentriques : Michel Simon tient un kiosque à journaux, Jean Le Poulain est restaurateur, Michel Galabru doit de l’argent, il y a aussi des invalides militaires, des femmes et un tueur en série à l'écharpe rouge (Michel Serrault). Le montage est étrange sans qu'on sache si ça tient du je m’en foutisme (du sabordage à la Mocky) ou d'un choix esthétique. Le fil conducteur est ténu mais la réussite du film tient à son ambiance sans pareille (une version 70's d'Hôtel du Nord). Et il y a cette mélancolie d'un Paris qu'on ne reconnait pas, le canal Saint-Martin a bien changé, ses abords ici ressemble à une ville de province. C'est le dernier rôle de Michel Simon. Un excellent film de Mocky.
Jean Renoir, Les bas fonds, 1936
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