vendredi 17 octobre 2025

Orson Welles, La soif du mal, 1958

Le film de Welles est une succession de séquences (dont certaines, la séquence inaugurale notamment, à forte réputation) liées par un scénario un peu défaillant. Le ton du film oscille entre la tragédie et le grotesque, le jeu des acteurs entre le naturalisme et l'outrance (la direction d'acteurs est étrange, comme si les intentions de jeu avaient différé d'un comédien à l'autre). La photographie en noir et blanc est contrastée, les décors sont superbes et les thématiques denses (frontière, attentat, drogue, couple interethnique, pétrole, etc.), mais l’ensemble donne l'impression d’un manque de liant.

Un grand film théorique mais un peu raté.

mercredi 15 octobre 2025

Cédric Jimenez, Chien 51, 2025

Chien 51 part de l’idée la plus simpliste et la plus rabâchée qui soit sur l’intelligence artificielle — impossible de faire moins inventif. À partir de cet archétype, le film rate absolument tout : la représentation du Paris futuriste, les scènes de reformulation des crimes, les personnages, l’intrigue et même ses scènes d’action. Tout y est étriqué, gênant (le karaoké, la scène finale). Une sorte d’épisode de Dark Angel — mais bâclé, vieillot et sans intérêt.

lundi 13 octobre 2025

dimanche 12 octobre 2025

Vinciane Millereau, C’était mieux demain, 2025

Un couple caricatural des années 50 propulsé aujourd'hui et confronté au progrès et donc à sa propre remise en cause. Mal écrit et sans rythme. Une énième comédie française fainéante reposant sur un acteur  comique de très grand talent (Didier Bourdon) ayant relégué toute ambition depuis plus de 30 ans. Comment peut-on passer des chefs d'œuvre des Inconnus à ça ?

Le moins bon (Stephanie de Monaco) côtoyait le meilleur (Cinéma Cinémas, Avis de recheche, etc.) mais ça fonctionnait toujours plus ou moins parce que ça reposait sur le pastiche, sur quelque chose de préexistant. Bourdon était un pasticheur de génie, plus qu'un grand acteur.

Démangeaison aux mains en sortant du cinéma, ce dimanche 12 octobre 2025, vers 22 heures, après avoir passé une très belle après-midi à marcher sur les quais, avec un ciel entièrement dégagé, un très beau soleil et des températures autour de 18-20°. Puis,aux pieds, arrivée de l’automne et sans doute de l’air sec, je n’ai pas;souvenir d’avoir ressenti déjà cette sensation de sécheresse aupar    vatnt.

samedi 11 octobre 2025

Joachim Rønning, Tron: Ares, 2025

Un long clip de NIN avec des super héros à moto très rapide et des traînées numériques rouge orange. Il y avait pourtant beaucoup à faire de ce va et vient entre numérisation du réel et réalisation du numérique.

vendredi 10 octobre 2025

Radu Jude, N’attendez pas trop de la fin du monde, 2022

Une journée d'Angela Raducanu, allant en voiture filmer des entretiens avec des ouvriers handicapés — destinés à la production d’un film d’entreprise commandé par l'entreprise pour redorer son image.

Ces séquences en noir et blanc granuleux alternent avec des extraits de vidéos qu’Angela publie sur Instagram, où elle se met en scène sous les traits d’un avatar outrancier ultra vulgaire et des found-footage, un film des années 1970 ou 1980, où apparaît l’un des protagonistes de ces entretiens.

Après une série de plans fixes montrant quelques-unes des six cents croix qui jalonnent une des routes les plus dangereuses de la région, le film se referme sur le tournage du film lui-même.

Le film sur le cynisme du capitalisme qui mêle plusieurs registres d’images et de discours, très drôle et inventif.

jeudi 9 octobre 2025

Vasílis Kekátos, Nos jours sauvages, 2025

Robins des bois tatoués, en camping-car, avec effets d’intensité : musique pompière qui monte, soleil et hurlements lupins.

mercredi 8 octobre 2025

Richard Linklater, Nouvelle vague, 2025

Le tournage d’À bout de souffle, filmé de la même manière. Biopic cinématrographiquement anecdotique et en même temps toujours réjouissant.

William Friedkin, French connection, 1971

Traque et course-poursuite très spectaculaire à New York. Une espèce d'exercice de style assez radical dans sa manière de réduction du polar.

mardi 7 octobre 2025

Jafar Panahi, Un simple accident, 2025

Iran. Récit de vengeance puis de pardon. On peut sauver le dernier plan — sa fin en tension. Pour le reste c'est un film mineur. Une Palme d’or donnée pour des raisons non cinématographiques — le problème c'est qu'on se dit comment juger un film comme ça ? de quel droit le juger ?

dimanche 5 octobre 2025

Neo Sora, Happyend, 2025

Un Japon légèrement futuriste, un peu plus sous contrôle, un lycée et une esquisse de révolte par un groupe d'amis. Film sur l'adolescence et le passage à l'âge adulte, dont certaines scènes sont assez réussies, l'ensemble un peu plat. Manque une forme d'aspérité, peut-être une séquence très écrite.

samedi 4 octobre 2025

Francis Lawrence, Marche ou crève, 2025

Navet bonhomme qui rate tout : ses dialogues (interminable), ses personnages,  la marche elle-même si mal filmée, la route et ses paysages. Il y avait beaucoup à faire à partir de cette idée, de ce roman de Stephen King et rien n'a été fait.

vendredi 3 octobre 2025

James Cameron, Avatar : La Voie de l'eau, 2022

J'avais vu Avatar (le 1) sur mon ordi au début des années 2010, et j'avais trouvé le spectacle franchement navrant (alors que j'avais adoré, dans les mêmes conditions, Titanic). Mais je me souviens aussi avoir entendu Godard raconter être allé voir Titanic et y avoir vu des choses intéressantes. Sa ressortie au cinéma m'a donné envie d'y aller, et je n'ai pas été déçu. Le spectacle est au rendez-vous ; les scènes sous-marines, les scènes de combat sont extraordinaires et notamment dans cette indistinction entre les acteurs et l'animation. Le scénario est enfantin, les problématiques aussi, le tout début est une sorte de visite de presque documentaire de la planète. James Cameron reste le maître du très grand spectacle populaire.

jeudi 2 octobre 2025

Radu Jude, Kontinental 25, 2025

Une huissière de justice et un sdf delogé — qui se suicide lors de l'intervention. Son mari et ses enfants qui partent en Grèce, elle se retrouve seule avec sa culpabilité et quelques rendez-vous : une amie, sa mère, un ancien élève, un prêtre. Le dispositif : des plans fixes filmes à l’iPhone 15, un aspect brut. Une comédie amère sans fioriture, assez réussie.

John M. Stahl, Péché mortel (Leave her to Leaven), 1945

L’amour d’Helen est exclusif, et son dessein se dévoile peu à peu. Filmé dans un Technicolor magnifique, dans un décor de western. Un beau mélodrame vénéneux.

mercredi 1 octobre 2025

Johan Grimonprez, Bande-son pour un coup d’état, 2025

L’indépendance du Congo et l’assassinat de Patrice Lumumba. La CIA, les mines d’uranium, un concert de Louis Armstrong, Khrouchtchev, la famille royale belge. Ce documentaire au montage dense et assez virtuose, entremêle le jazz (Max Roach, Duke Ellington, Nina Simone) comme moteur du récit mais aussi comme matériau rythmique de composition, et forme d’émancipation formelle.

mardi 30 septembre 2025

Joachim Trier, Sentimental value, 2025

À la mort de leur mère, leur père revient vivre dans la maison familiale. Il est réalisateur, l’une des filles est comédiennes, l’autre est universitaire, il veut faire un nouveau film dans la maison, avec sa fille. Réparation familiale, grande maison chargée, poids du passé ; un beau film sur les liens familiaux difficiles — avec d’excellentes actrices et acteurs.

dimanche 28 septembre 2025

Paul Thomas Anderson, Une bataille après l’autre, 2025

Le film est passionnant pour au moins deux scènes qui témoignent d’une maitrise technique et d'un sens du rythme exceptionnels — à elles seules, elles valent le coup : la circulation à l’intérieur de la maison/ville du sensei (toute l’exfiltration de Bob) et la poursuite finale en voiture.

Les 2h50 du film passent à toute allure, sans temps mort. Le film est une farce, grotesque, presque un cartoon — dans lequel la révolution, et le métissage sont des motifs qui ne me semblent pas avoir de portée politique. Anderson n'en dit rien. Les personnages sont caricaturaux. Les méchants blancs sont des membres d'une sorte de KKK du XXIe, et la révolutionnaire noire est sexuelle et traitresse.

Ce qui intéresse Paul Thomas Anderson dans le film c'est comme dans There will be blood qu'il repose sur un secret de paternité dévoilé comme un twist. Tout ça pour ça.

(notes du 17 octobre : la réception critique de Sirat et de Une bataille après l'autre témoigne de la crispation idéologique qui entache les analyses de film aujourd'hui. Magrebh, techno, camions et freaks suffisant pour certains à faire un film sur la déterritorialisation. Et personnage métisse suffisant à injecter de la défiance dans tous les discours révolutionnaires. Le film de PTA repose sur un petit twist comme dans There Will be Blood qui lui permet de boucler son assemblage de séquences, c'est l'impression qu'il donne ; de concevoir des séquences formelles (et deux d'entre elles sont remarquables et de construire une histoire à partir de ça, le principe est intéressant mais il fait un flop).

Je pense que Paul Thomas Anderson est un technicien brillant mais je ne suis vraiment pas sur qu'il soit un grand réalisateur.

Kenji Misumi, La lame diabolique, 1965

Hanpei, un vassal fils d’une femme et dit-on d’un chien, travaille pour un seigneur, il est jardinier, il fait pousser des fleurs. De son origine, il tire une grande vitesse. Il tue des espions dans des combats dont, les les coups portés, ce sont les conventions du genre sont toujours à côté. Un chambara de série b, un peu dispersé dans son récit, beaucoup moins captivant que les deux autres films de Misumi présentés.

samedi 27 septembre 2025

Darren Aronofsky, Pris au piège, 2025

Une sorte de Dude et un enchaînement de problèmes, c’est énergique drôle et loin de effets tapageurs d’Aronofsky, moins singulier sans doute mais assez sympathique 

Alexandre Astier, Kamelott 2, 2025

Le film ne parvient pas à retranscrire l’ampleur ni le caractère épique de l’aventure. Il souffre de déficits techniques dans la mise en scè...