dimanche 14 septembre 2025

Yasuzô Masumura, La bête aveugle, 1969

Un sculpteur aveugle enlève un modèle afin d’accomplir son œuvre. Peu à peu, elle s’éprend de lui. Farce de la cruauté, fétichiste, jusqu’au-boutiste, entre l'appartement surréaliste à la Dali, le pinku eiga et le nanar bataillien. Une curiosité daté, sur des problématiques œdipienne et de porosité entre l’artiste, le modèle et l’œuvre.

samedi 13 septembre 2025

John Woo, Hard Boiled, 1991

Pur film d’action dense. Il y a une virtuosité dans ce déferlement d’explosion, de tirs, de flingues, de tueries et quelques scènes sont remarquables. On peut aussi trouver l’ensemble grotesque, kitsch (saxophone, ralentis) et éreintant.

Genki Kawamura, Exit 8, 2025

Un homme reçoit un appel de son ex-petite amie : elle est enceinte. Va-t-elle garder l’enfant ? L’homme erre ensuite dans une boucle de couloir du métro à la recherche de la sortie 8. Le début — cette répétition du parcours dont il faut chercher les différences — est assez enthousiasmant, mais le film se distend très vite entre effets fantastiques gratuits et propos creux (sommes-nous des PNJ ? Nos vies répétitives ont-elles un sens ? etc.). Un navet, dont on ne peut sauver que le générique.

jeudi 11 septembre 2025

Petra Volpe, En première ligne, 2025

Une journée dans un hôpital, une infirmière. Le film, dénué de sensationnalisme, parvient à captiver, avec un ensemble de gestes banals : déballer une seringue, faire une perfusion, circuler d’une chambre à l’autre. Rien d’autre que le quotidien dans un hôpital. Une sorte de thriller, avec une belle lumière, sans l’argument du thriller. Le film s’achève et une question se pose : quel est le salaire des infirmières ?

mercredi 10 septembre 2025

Oliver Laxe, Sirāt, 2025

Film de route, survival, film de désert, film musical, film de freaks : soit une promesse cinématographique intense — entre Antonioni, SorcererMad Max et FreaksPourtant, dès la première minute, on sait que l'expérience ne sera pas au rendez-vous, quelque chose cloche tout de suite, ça sonne faux, cadre mal. Par la suite, les quelques rares beaux plans du film, des phares dans la nuit, seront immédiatement neutralisés par les scènes suivantes, avec acteurs et dialogues : non dirigées, mal chorégraphiées, mal rythmées. Quant au récit, il se nourrit de quelques micro-actions tragiques totalement gratuites, inféodées à la nécessité de la durée et jamais à son intrigue — comme dans ces films à milieu restreint contraints par l'exiguïté de leur espace à l'artificialité des événements, ce qui est un comble ici. Que dit le film : marginaux, réfugiez-vous dans d’autres zones, le réel vous rattrapera quand même. Comment ce nanar a-t-il pu susciter autant d'éloges ? Mystères de la critique… à laquelle sans doute quelques thématiques qui résonnent aujourd’hui : Maghreb, mutilés, techno, désert, marginalités — semble suffire à faire un film…

mardi 9 septembre 2025

Yang Li, Escape from the 21st Century, 2024

Trois adolescents, plongés dans des produits chimiques découvrent un moyen de voyager dans le futur. Le film parle du passage à l’âge adulte et de ce qu'il faut abandonner de l’adolescence. Objet pop d’une inventivité visuelle époustouflante, ultra rythmée, combinant bd, animation, jeu vidéo, glitch, l’ensemble est éprouvant — narrativement forcément en deçà de sa densité graphique extraordinaire. Je n’ai pas vraiment adoré mais c’est absolument singulier — ça évoque Everything Everywhere All at Once.

dimanche 24 août 2025

Luc Besson, Dracula, 2025

Drame amoureux romantique, mal écrit, articulant deux récits (si on veut…) : la recherche d’une femme par le comte et par le prêtre — le film saborde  systématiquement ses idées et est incapable de susciter la moindre émotion. Qu’est-ce que Besson a bien voulu faire ?

Subway, son meilleur film, articulait une histoire très simple (un type veut monter un groupe de rock), un univers singulier (une société à part composée de marginaux et de représentants de l’ordre), un lieu étrange (le métro), un casting hors-norme : en quelque sorte du Mocky, avec un scénario enfantin, filmé et réalisé avec une certaine vitesse et une forme clinquante (ce que les américains ont appelé le cinéma du look). Il avait trouvé sa formule, qu’il a sacrifié pour viser un cinéma international, il aurait dû la garder.

samedi 23 août 2025

James Gunn, Superman, 2025

En dépit de deux idées, de l’ordre du décor (le globule attaquée derrière la vitre et les scènes de vitesse horizontales), le film, qui utilise des ressorts narratifs médiocres, est raté

vendredi 22 août 2025

Jianjie Lin, Brief History of a Family, 2025

Dans un appartement désincarné, impersonnel, bourgeois. Un couple adopte un camarade de leur fils, orphelin. Issu d’un milieu populaire, il semble pourtant mieux correspondre à leurs aspirations que leur propre fils biologique. Va-t-il le remplacer ? Une version désamorcée de La Servante ou de Parasites, avec un beau travail sonore et une certaine rigueur de composition. Mais un peu vain.


jeudi 21 août 2025

Olivier Schneider, Les Orphelins, 2025

Bastons, poursuites en bagnoles et explosions. Un film d'action français décontracté, réalisé à la truelle, médiocre dans toute sa mise en place mais efficace et sympathique dans ses chorégraphies.

mercredi 20 août 2025

Julia Ducorneau, Alpha, 2025

Dans une époque indéterminée, un virus transforme les humains en statues de marbre.

Une adolescente qui, vit seule avec sa mère, revient, après une soirée, avec un tatouage. A-t-elle été contaminée par l’aiguille ? Puis un frère, drogué et malade, débarque. L’épidémie sert de cadre à ce double récit : chronique de l’adolescence, des premiers amours, de sa place dans le groupe, et décrépitude d’une fin de vie.

Héritage familial, faux souvenirs, croyances, culpabilité, présence des morts : Alpha est l’histoire d’un deuil qui s’éternise et qui empêche le présent.

Alpha est inégal. Certains de ses dialogues didactique sonnent faux, sa direction d’acteurs est parfois bancale, et la densité de ses thématiques déborde et aurait gagné à être resserrée mais le film contient aussi quelques-unes des images les plus saisissantes du cinéma de 2025 (la tempête sur l’échafaudage, la cité de terre rouge).

Le meilleur film de Julia Ducournau après le raté Titane et l’inégal Grave.

lundi 18 août 2025

Freaky Friday 2, 2025

Quatre femmes d’une famille recomposée (grand-mère, mère, fille et belle-fille) échangent accidentellement de corps pendant quelques jours : le potentiel comique de ce high-concept est évacué au profit d’une histoire de liens familiaux bien sage. 

dimanche 17 août 2025

Aurélien Peyre, L’épreuve du feu, 2025

Un été, une île, un jeune bourgeois qui y a une maison de famille et des amis du passé, et sa petite amie, une esthéticienne. Le groupe va tester cet amour. Un film sur la cruauté des rapports de classe, des histoires d’amour, et de l’appartenance au groupe.

samedi 16 août 2025

Timo Tjahjanto, Nobody 2, 2025

Bastons et explosions mal écrites. Ni la sympathie que suscite le personnage interprété par Bob Odenkirk, ni la présence de Sharon Stone ne sauve de l’inintérêt absolu ce numéro 2.

vendredi 15 août 2025

Ari Aster, Eddington, 2025

Eddington parle de pandémie, évoque Black Live Matter, les fake news — dans un mélange de western, de film politique et d’enquête sabordée.

Le propos est d’une telle confusion, qu’il semble simplement accompagner l’indécision générique formelle du réalisateur, ayant plongé, au petit bonheur la chance, quelques problématiques contemporaines dans un shaker, avec l’espoir qu’il en ressortirait, magiquement, l’esprit du temps.

jeudi 14 août 2025

Junta Yamaguchi, En boucle, 2025

Un ryokan, dans les montagnes au nord de Kyoto, clients et employés revivent une boucle de 2 minutes et s’adaptent. Comment infléchir les choses ? Comédie fantastique, grotesque, avec un argument de sf cheap.


Akiva Schaffer, Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?, 2025

Suite des films de ZAZ. Le film est plaisant, sans être jamais hilarant. Liam Neeson fait le job — comme on dit, Pamela Anderson était bien meilleure dans un rôle plus proche d'elle-même (The Last showgirl).

mardi 12 août 2025

Peter Weir, Master and Commander, 2003

Un grand film d’aventure populaire, ménageant ses effets et nos émotions, et quelques plans de toute beauté.

lundi 11 août 2025

Mizoguchi, Les amants crucifiés, 1954

Mélodrame amoureux qui contient certains des plus beaux plans de l’histoire du cinéma.

La grande salle de l’UGC presque pleine un 11 août.

dimanche 10 août 2025

Michael Philippou et Danny Philippou, Substitution - Bring Her Back, 2025

Deux enfants orphelins, un garçon et une fille malvoyante sont accueillis par une femme. Deuil impossible et manipulation, un film d’horreur correct avec les balises du genre.

Alexandre Astier, Kamelott 2, 2025

Le film ne parvient pas à retranscrire l’ampleur ni le caractère épique de l’aventure. Il souffre de déficits techniques dans la mise en scè...