lundi 30 juin 2025
Ido Fluk, Köln 75, 2025
dimanche 29 juin 2025
Isao Takahata, Pompoko, 1994
Les tanukis luttent contre les humains. Un conte transformiste lucide sur l’incontrôlable expansion anthropique au détriment de toutes les autres espèces sauvages et leur fatale adaptation.
samedi 28 juin 2025
Joseph Kosinski, F1, 2025
Un film comme les américains seuls savent le faire, au récit remplissant toutes les cases du scénario attendu efficace mais parfaitement réussi, un cinéma de sensation émouvant.
vendredi 27 juin 2025
Arab Nasser, Tarzan Nasser, Once upon a time in Gaza, 2025
Un ancien dealer, dont le partenaire a été tué sous ses yeux par un flic, se retrouve à jouer dans le tout premier film d’action gazaoui. Il recroise le policier meurtrier, le tue à son tour, puis est lui-même abattu sur le tournage : les armes n’étant pas chargées à blanc. Il y a un côté un peu miteux qui retranscrit assez bien le quotidien de la ville assiégée. Pour le reste, ce film de genre étriqué est désespérément dépourvu de tension. Prix de la mise en scène - Un Certain Regard 2025 : c’est un acte de résistance qui est salué, pas la grammaire filmique.
jeudi 26 juin 2025
Charlie Chaplin, La ruée vers l'or, 1925
Film d’aventures, huis-clos, comédie romantique, film catastrophe, social : il y a de tout ça dans La ruée vers l’or, film majeur de Chaplin et de l’histoire du cinéma, prodige d’inventivité et d’humour.
mercredi 25 juin 2025
Hélène Cattet, Bruno Forzani, Reflet dans un diamant mort, 2025
Il y a une tentative de faire se répondre et virevolter des motifs, débarrassés de toute progression : c’est la singularité de ce film, visuellement et rythmiquement riche — et sa limite : son piétinement, maniériste, fétichiste — et vain. Quelque part entre OSS 117 et Robbe-Grillet.
mardi 24 juin 2025
Nobuhiko Ōbayashi, House, 1977
Sept jeune filles (Belle, Kung Fu, Mach, Binocles, Fanta, Sweet, Melody) vont passer l’été chez la tante de l’une d’entre elles, dans une grande maison — avec un chat — et qui va les dévorer. Esthétique vaporeuse, stop motion, incrustation, arts martiaux, maison hanté, horreur, psychédélisme, etc., le film d’une inventivité constante est une merveille d’énergie, de débordement, d’auto-engendrement.
lundi 23 juin 2025
Tina Satter, Reality, 2023
Le FBI débarque au domicile de Reality Winner, traductrice du persan et du patcho. Ce récit d’une appréhension parle moins de leaks que de techniques d’aveu, et de la bascule — sur fond d’idéalisme politique — d’une situation professionnelle pleine de promesses à un auto-sabordage. Un peu artificiel parfois dans sa mise en attente et dans ses obturations référentielles, mais très anxiogène dans sa mise en scène de l’encerclement.
dimanche 22 juin 2025
Jonathan Demme, Stop making sense, 1984
Nul besoin d’être un fan de David Byrne pour goûter à l’extraordinaire énergie de ces concerts. Qu’est-ce que la musique ? C’est de la densité et des choix. Un concert : cette intensité externalisée.
samedi 21 juin 2025
Johann Dionnet, Avignon, 2025
Un comédien de boulevards, pendant le festival d’Avignon, prétend interpréter Le cid afin de séduire une jeune femme. Comédie romantique de réconciliation avec troupe, assez drôle au début.
vendredi 20 juin 2025
Rich Peppiatt, Kneecap, 2025
Biopic survitanimé sur un groupe de rap gaélique sur fond de combat linguistique.
jeudi 19 juin 2025
Danny Boyle, 28 ans plus tard, 2025
Il y a une certaine tension au début du film, les images alternent de la plus réussie à la plus laide, comme les effets multicaméra, du ridicule, au meilleur — un film entre les deux, entre le nul de mauvais goût et le réussi.
mercredi 18 juin 2025
Thomas Ngingol, Indomptables, 2025
Yaoundé, un commissaire enquête sur le meurtre d’un autre policier. L’enquête sert plutôt à ce qui s’y narre, entremêlée, sa vie personnelle : une fille issue d’un premier mariage, des enfants, une nouvelle grossesse de sa femme, un collègue malhonnête. Porté par une certaine mélancolie et la beauté de ses images, son exotisme, le film tient aussi sa singularité d’une opposition marquée entre le jeu assez réaliste de ses acteurs périphériques et celui de Thomas Ngingol — évoquant, par exemple, le cinéma de Bruno Dumont.
mardi 17 juin 2025
Mike Flanagan, Life of chuck, 2025
La vie partiellement tragique d’un homme, racontée en trois chapitres dans l’ordre inverse de leur chronologie. L’enjeu d’un tel film et les critiques dithyrambiques qu’il a suscitées laissent sans voix. Ce qu’il dit : la vie de chacun est un univers en soi ; la mort n’efface pas les répercussions que l’on a eues sur les autres de son vivant ; choisis un métier rationnel, mais ta passion — transmise par ta grand-mère — ressurgira comme une madeleine au soir de ta vie.
lundi 16 juin 2025
Mikio Naruse, Nuages flottants, 1955
C’est une histoire d’amour entre un homme et une femme qui se sont rencontrés et aimés en Indochine, et qui peinent à se retrouver après la guerre. Un film sur l’inconstance de cet homme, et la difficulté de se reconstruire. Mélodrame sans pathos, tragédie amoureuse, composé de plans brefs, d’une grande modernité, on sort de la séance avec l’impression d’avoir été terrassé.
dimanche 15 juin 2025
Dean DeBlois, Dragons, 2025
samedi 14 juin 2025
Marcel Pagnol, Merlusse, 1935
vendredi 13 juin 2025
Stéphan Archinard, François Prévôt-Leygonie, Vacances forcées, 2025
Version, en dure, de Camping : cohabitation forcée dans une villa de différentes classes sociales avec remise en cause des préjugés de chacun. Portée par un excellente distribution (Aure Atika, Pauline Clément, Laurent Stocker, Bertrand Usclat, Clovis Cornillac) cette comédie adaptée d'un film italien, souffre de ses effets scénaristiques trop artificiels, et de certains arcs négligés — pour pourvoir embarquer entièrement.
jeudi 12 juin 2025
Hur Jin-ho, A Normal Family, 2025
Deux frères. L’aîné est avocat, riche, veuf, remarié, père d’un jeune enfant et d’une adolescente née d’un premier mariage. Le cadet est médecin, marié, père d’une adolescente. Une affaire les conduit à ce que l’un soigne une victime dont l’agresseur est défendu par l’autre. Puis un fait divers survient : leurs enfants passent à tabac un SDF. Le film est articulé autour d’une série de dîners chics. En dépit de son décorum, et de son argument coréens (la grand-mère qui n’a pas encore été mise en maison de retraite), A Normal Family, utilise les ressorts d'un boulevard, sophistiqué, un peu cynique — dont il faut accepter les fonctionnements, au mépris de toute logique psychologique ou narrative.
mercredi 11 juin 2025
Edward Yang, Yi Yi, 2000
Chronique familiale et sentimentale composée principalement de plans fixes, et qui évoque — à sa manière, Fanny et Alexandre. Edward Yang a une capacité certaine à capter quelque chose d’une vérité dans ses plans. Un film sobre et captivant.
lundi 9 juin 2025
Kiyoshi Kurosawa, Cloud, 2025
Un revendeur sur le net est démasqué par ceux qu’il a arnaqués. Le film commence comme une chronique de l’e-économie, se transforme en Délivrance, puis en film de traque et enfin en western dans un bâtiment industriel. Cloud est trop long et donne souvent l’impression de bifurquer génériquement par épuisement de ses formes. La dernière séquence, inattendue, artificielle mais très réussie, décadre encore le film vers autre chose. Une singularité qui mérite le détour.
dimanche 8 juin 2025
Martin Scorcese, Taxi driver, 1976
Un vétéran reconverti en chauffeur de taxi cherche une manière de se réintégrer dans le monde, puis de réparer le monde. Il échoue et reprend une vie normale. Un film d’errance urbaine, formellement riche, mais surévalué par rapport à d’autres œuvres de la filmographie de Scorsese.
samedi 7 juin 2025
Victor Vu, Inspecteur Kien, 2025
XIXe siècle, un village dans la montagne, des cadavres décapités retrouvés dans la rivière, un fantôme monstrueux, l’inspecteur enquête. Effets maximaux pour une intrigue minimale, mais on se laisse emporter par cette enquête fantastico-horrifique enfantine, son Sherlock Holmes vietnamien, ses décors et sa langue exotiques.
vendredi 6 juin 2025
Damien Chazelle, Lalaland, 2016
Conte, comédie musicale —deux artistes qui espèrent une forme d’accomplissement, se croisent, s’aiment puis prennent des chemins différents. C’est très beau, émouvant, bien interprété, mais superficiel et caricatural.
jeudi 5 juin 2025
Jean-Luc Godard, Scénario, 2024
Scénario, le dernier film inachevé de Godard, est précédé d’un documentaire dans lequel Godard explique à ses assistants, à partir d’une « brochure » qui tient lieu de storyboard, la manière dont le film pourrait se dérouler.
De ces idées, il ne reste pas grand-chose dans la version réalisée et montrée du film.
Cette articulation entre les indications de tournage et le film lui-même compose une sorte de variations des formes qu’il aurait pu prendre — un statut entre l’ébauche et la finalisation.
Dans le film : des images fixes, des extraits d’autres films : Week-end, Only Angels Have Wings…, des parasitages sonores, et le final, une minute de Godard lui-même, assis sur son lit, chemise ouverte, lisant, la veille de sa mort volontaire. Sa voix, parfois chevrotante dans de plus anciennes interventions, ne l’est pas ici. Il n’y a pas une once de morbidité ni de vieillesse dans ces images.
Comment évaluer ce geste, un peu abscons, témoignant de la maîtrise absolue d’une vie qui se conjugue avec l’histoire du cinéma ?
Shinji Sômai, Le jardin d’été, 1994
L’été, un terrain vague au milieu des constructions modernes, une maison délabrée, un jardin envahi, et un vieil homme. Trois gamins intrigués par cet homme vont finalement l’aider à reprendre pied. Un film d’une luminosité et d’une beauté sidérantes par un réalisateur majeur. Passionnant, qu’il montre le débroussaillage d’un jardin ou qu’il s’attarde sur une scène immobile dans une piscine (et qui aurait presque pu se passer de toute autre intrigue). Un très grand film solaire.
Fabienne Godet, Le répondeur, 2025
Un écrivain engage un imitateur pour répondre au téléphone à sa place, afin de dégager du temps pour écrire. Comédie un peu anecdotique, mais qui déjoue habilement les attendus qu’elle semble mettre en place (la révélation de la supercherie), pour glisser vers le terrain beaucoup plus subtil des entrelacs amoureux, sexuels, professionnels. Avec les excellents Denis Podalydès et Aure Atika.
mardi 3 juin 2025
Kei Ishikawa, Lumière pâle sur les collines, 2025
Royaume-Uni, 1982, une femme japonaise, veuve d’un soldat anglais, s’apprête à vendre sa maison. Sa fille, journaliste à Londres, vient l’interroger sur ce qu’elle a vécu après Nagasaki. Le film utilise ces deux époques pour évoquer l’exil, les traumatismes de la guerre, la vie quittée, ce qui se télescope, les affabulations, les séparations, les deuils. S’ouvrant et se fermant sur Ceremony de New Order, porté par une belle photographie et des décors dénaturalisants — à la limite du fantastique, d’excellents acteurs et des plans qui en évoqueront d’autres de l’histoire du cinéma japonais (Mizoguchi, Kaneto Shindō) ce film, d’un grand classicisme et d’une grande sobriété dans sa réalisation, est un enchantement mélancolique.
dimanche 1 juin 2025
Thibault Emin, Else, 2025
Puisant ses influences dans Delicatessen, chez Cocteau et Cronenberg, ce trip minéral sur l’asphyxie du couple et les corps composites agrégés à la matière est en deçà de tout amateurisme ; aucun plan (ce qui n’arrive jamais au cinéma) ne peut en être sauvé. Le scénario déficient, tente de pallier ses lacunes par une distension « poétique » des scènes, ses effets spéciaux sont pauvres, ses cadrages approximatifs, sa prise de son défaillante et sa direction d’acteurs hésitante. Aucune grille de lecture ne peut s’appliquer à un tel objet, qui suscite malgré tout une question : comment a-t-il pu trouver un producteur et un distributeur ?
The big lebowski
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