Quentin Dupieux est prolixe et sa relecture du cinéma de genre me semblait — jusqu'à Au poste — passionnante, mais ce sont plutôt ses structures à enchâssement dont il semble faire la marque caractéristique désormais de son cinéma.
Le film est construit sur une série de travellings (on en verra les rails à la fin du film), mettant en scène quatre comédiens, dans différentes combinaisons.
Plusieurs fictions s'entremêlent, dont l'une d'elles les met en scène dans des rôles qui jouent de la confusion avec ce qu'ils sont dans la (vraie) vie. Le propos du film est un peu nébuleux, et les différents discours qui construisent ces scènettes, banals : les acteurs jouent un rôle, la société va mal, et le cinéma n'y peut pas grand chose… S'y ajoutent quelques touches sur l'IA et le consentement — mais qui donnent plus l'impression de ne pas vouloir passer à côté de certains sujets actuels que d'avoir quelque chose à en dire.
Quelques scènes amusantes (lorsque Léa Seydoux appelle sa mère chirurgienne qui lui fait part de sa honte face à son jeu médiocre, et lui rappelle qu'elle n'aurait pas dû choisir cette voie, et lorsque le figurant essaie de demander leur 06 à Vincent Lindon et Raphael Queunard) sauvent un peu le film de son procédé et de notre ennui.
Le deuxième acte est une sorte de relecture structurelle, sèche, de Sullivan’s Travels — dont le réalisateur aurait disparu sous l'IA.
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