vendredi 14 mars 2025

Soderbergh, The Insider, 2025

Un bon thriller d’espionnage sur la manipulation d’un couple d’espions sophistiqués à Londres, avec Cate Blanchett, Michael Fassbender et Pierce Brosnan.

jeudi 13 mars 2025

John McTiernan, Die Hard, 1998

Bruce Willis dans une tour infernale : des terroristes, une prise d’otages, des explosions. Le film est passionnant au début, avec son exploration des gaines techniques de cette immense tour encore en construction. Quelques scènes, comme la chute dans le vide de Hans Gruber ou le saut de John McClane avec le tuyau de refoulement, sont très spectaculaires. Le film est rythmé, mais finit par devenir lassant.

mardi 11 mars 2025

Guan Hu, Black Dog, 2025

Deux parias se lient dans un monde de déserts et de constructions abandonnées. Libération animale et monde post-cataclysmique, un beau film singulier dans des décors superbes, parmi les meutes de chiens, oscillant entre Mad Max et Carnivàle, et qui n’est pas sans rappeler mon roman Futur fleuve.

Deux parias se lient dans un monde de déserts et de constructions abandonnées. Libération animale et monde post-cataclysmique : un beau film singulier, dans des décors superbes, parmi les meutes de chiens, oscillant entre Mad Max et Carnivàle, et qui n’est pas sans rappeler mon roman Futur fleuve.

Boris Lojkine, L'histoire de Souleymane, 2024

Deux jours filmés comme un documentaire : un travailleur guinéen sans-papiers doit jongler entre location de compte Deliveroo, appel au 115 chaque matin pour avoir un lit le soir, bus sociaux et intermédiaires qui se sucrent au passage — avant un entretien pour être régularisé.

Un bon film, tendu comme un thriller.

lundi 10 mars 2025

James Mangold, Un parfait inconnu, 2025

L’arrivée à New York d’un jeune musicien, son ascension jusqu’au concert électrique au Newport Folk Festival, ses histoires amoureuses — dont celle avec Joan Baez — et la dissension qui a suivi son virage électrique, problématique qui paraît un peu étrange aujourd’hui.

C’est un bon biopic, à la réalisation fluide, mais loin de la réussite majeure de Mangold : Logan.

John McTiernan, Predator. 1987

La jungle, un hélicoptère crashé, un commando de forces spéciales et un ennemi invisible. Survival, horreur, science-fiction : bien construit, avec de belles images de jungle et de l’humour.

samedi 8 mars 2025

Bong Joon Ho, Mickey 17, 2025

Le film articule plusieurs trames : la conquête dictatoriale, la prédation anthropique et la réduplication des corps serviables — la chair à canon. C’est trop long, un peu burlesque. La trame des remplaçables n’exploite presque rien de cette idée, et la prédation anthropique est réduite à une caricature.

Film de science-fiction burlesque, singulier mais décevant, très loin de OkjaMemories of Murder et Parasite.

Duvivier, David Golder, 1931

Adapté d’un roman d’Irène Némirovsky, premier film parlant de Duvivier. Chute et mort d’un homme qui a réussi. Le récit est ennuyeux, mélodramatique, et le jeu des acteurs, outré.

Mais le film est passionnant dans ses scènes en marge de l’intrigue proprement dite, qui jouent sur des tentatives formelles : superpositions sonores, cadrages, découpage — comme le début magnifique de cette scène finale sur le bateau, avec le chant des immigrés juifs et la sirène du navire.

Un film remarquable, très inégal.

jeudi 6 mars 2025

Sogo Ishii, Crazy family, 1984

La famille Kobayashi devient enfin propriétaire après des années passées en logement social. La découverte d’un termite et l’arrivée du grand-père SDF vont perturber le rêve pavillonnaire, le transformant en cauchemar.

Un jeu de massacre jubilatoire, mais trop long — le film ayant déjà donné à peu près tout ce qu’il avait à offrir dans sa première heure. La musique, créditée à 1984, est géniale.

mardi 4 mars 2025

Lou Ye, Suzhou River, 2000

Deux hommes, deux femmes, la rivière Suzhou. Le mélange de genres — histoire d’amour, crime, mystère, fantastique — est intrigant, et les images, filmées comme un documentaire, de la rivière et de ses berges industrielles sont très belles. Un film singulier, flottant dans son récit.

Julien Duvivier, Les cinq Gentlemen maudits, 1931

À bord d’un paquebot, en route vers le Maroc, cinq gentlemen, dont un millionnaire. Le film utilise un cadre presque ethnographique pour y couler un récit fantastique et mystérieux. Le mélange est absolument réussi : séquences musicales documentaires de toute beauté, poursuite finale de type slapstick, quelques échos du cinéma muet, et la splendeur des villes marocaines.

C’est l’un des premiers films de Robert Le Vigan. Les Cinq Gentlemen maudits est une parfaite synthèse entre un formalisme hérité des avant-gardes et une narration populaire. Un très grand film de Duvivier, et de l’histoire du cinéma, injustement méconnu.

Martin Scorcese, After hours, 1985

Une nuit à New York : des sollicitations amoureuses, de l’art contemporain, des bars, des vols et des poursuites. Un conte farfelu, drôle, porté par le ton très juste de Griffin Dunne. Une parenthèse légère dans la filmographie du grand Martin Scorsese.

Ozu, Printemps tardif, 1949

Un film d’une infinie délicatesse sur la séparation d’une jeune femme en âge de se marier de son père veuf. La famille, les conventions, les jeux de rôles sociaux. L’un des films les plus simples et les moins hiératiques d’Ozu. Tout ici est bouleversant.

vendredi 28 février 2025

Wong Kar-wai, 2046, 2004

Le film est traversé de beaux moments et d’au moins une scène sublime, quelques secondes dans un tripot. Il y a la beauté de ses deux acteur·rice·s, des vêtements, coiffures, maquillages, de la musique de Delerue — tout cela sauve un peu le film.

Mais le récit est distendu, et son roman de SF enchâssé, inutile. Le pire, peut-être, c’est que, tout en étant si attaché à ses images et à une imagerie des années 60, il ne parvient pas vraiment à retranscrire quoi que ce soit de la mélancolie amoureuse qu’il met en scène.

Un très beau film raté.

jeudi 27 février 2025

Wuershan, Creation of the Gods 2, 2025

Le film est beaucoup trop long et ne sait pas comment s’arrêter (trois scènes post-génériques…). Il a un problème manifeste de structure, de construction, de rythme. Par ailleurs, les dynamiques d’alliance entre les différents protagonistes et leur bestiaire sont à peu près incompréhensibles.

Si l’on passe outre, c’est un film mythologique entre le kitsch et les CGI flashy, jalonné de quelques bonnes scènes de baston/poursuite.

mercredi 26 février 2025

Robert Bresson, Quatre nuits d’un rêveur, 1971

Un jeune homme interrompt une jeune fille qui s’apprête à sauter du Pont-Neuf. Paris, la nuit, la Seine, les bateaux-mouches, des femmes longilignes très belles, la musique des années 70, les cheveux longs des garçons et le sentiment amoureux.

Le maniérisme de Bresson a trouvé, dans un certain cinéma de genre, son accomplissement formel : PickpocketUn condamné à mort s’est échappé. Ici, dépourvu de toute tension narrative, il montre certaines de ses limites, entre la grâce et le ridicule.

dimanche 23 février 2025

David Lynch, Twin peaks missing pieces, 2014

Récit parallèle au film, prolongeant certaines scènes, mettant en scène des acteurs de la série qui n’apparaissent pas dans le montage final du film.

mardi 18 février 2025

James Whale, La fiancée de Frankenstein, 1935

Le récit est loufoque et hasardeux, mais son artificialité répond parfaitement à celle de sa créature et de ses décors (magnifiques), ainsi qu’à son tournage en studio : la lande, la foule, le laboratoire, la machine — la fiancée du titre n’apparaissant qu’à la toute fin.

On y retrouve tout l’esprit des extraordinaires films fantastiques des années 1930 : Les Poupées du diable de Tod Browning, Le Testament du docteur Mabuse de Fritz Lang, The Mask of Fu Manchu, et d’autres films de James Whale.

Andreas Hartmann, Arata Mori, Jōhatsu (Evaporés), 2024

80 000 personnes s’évanouissent au Japon chaque année. La plupart réapparaissent, mais certains disparaissent pour de bon. Ce documentaire dresse le portrait de quelques-uns de ces évaporés et de leur passeuse — ceux qui ont accepté de témoigner après avoir disparu et refait leur vie ailleurs, afin d’échapper à leur femme, leur patron, la mafia, des dettes, etc.

Le film survole le phénomène — peut-être limité par la nécessaire confidentialité de ses témoignages. Aucun point technique, quelques belles images du Japon.

lundi 17 février 2025

Toshiharu Ikeda, La légende de la sirène, 1984

Un couple de pêcheurs d’ormeaux est attaqué par des yakuza, l’homme est tué. Accusée du meurtre, la femme trouve refuge sur une petite île, dans un bordel. Et elle va se venger.

Le film est singulier dans sa construction : il emprunte à la chronique insulaire, à la fable, au film aquatique, au pinku eiga, au grotesque et au film d’horreur sanglant. C’est à la fois un récit de vengeance maritale et celui d’une sauvage naïade contre le capitalisme.

Film de genre(s) extrêmement bien réalisé, aux images magnifiques.

Mike Flanagan, Life of chuck, 2025

La vie partiellement tragique d’un homme, racontée en trois chapitres dans l’ordre inverse de leur chronologie. L’enjeu d’un tel film et les...