Juho Kuosmanen, Les Contes de Kokkola – Une trilogie finlandaise, 2024

Trois contes maniéristes évoquant Mélies, Chaplin et dont la bande annonce semblait convoquer Karel Zeman. J’ai bien du mal à saisir l’enjeu, pourquoi ?? Le résultat est un ensemble imprécis mal rythmé, peut-être simplement un travail de jeunesse de Juho Kuosmanen, auteur du très bon Compartiment n°6.

Dan Berk et Robert Olsen, Novocaine, 2025

Variation sur le corps supplicié dans une comédie horrifique idiote mais assez radicale et jusqu’au boutiste.

Alfred Hitchcock, Rebecca, 1940

La jeune mariée à Manderlay souffre de la présence prégnante de l’ex-Mrs de Winter. Le récit est un peu long, il commence comme une comédie romantique (un aristocrate fortuné s'éprend d'une jeune fille pauvre), se poursuit en film de présence fantomatique, pour s'achever en polar. Pas mon Hitchcock préféré mais la réalisation du maître est hors-norme.

Marc Webb, La Blanche neige, 2025

Les nains n'ont pas été supprimés, ils ne sont simplement pas interprétés par des acteurs en chair et en os. Il y a une foule bigarrée, un prince Robin des bois bien fade, l'actrice qui joue Blanche Neige est fade à côté de Gad Galot. Les effets finaux de dissolution de la reine dissout l’imaginaire joyeux naïf bon enfant vers Harry Potter. le problème n'est pas la moulinette woke, le problème est que le film est mauvais. Que le prisme idéologique pour faire un film n'est peut-être pas toujours une super bonne idée.

Kazuya Shiraishi, Le joueur de go, 2025

Jeu de go, samouraïs, honneur, calligraphie, mont Fuji : le nippophile y trouvera tout le folklore qu'il souhaite. Le joueur de go, en dépit d’une réalisation sans identité, d’effets un peu kitschs et d’une direction d’acteurs caricaturale, est bien construit et passionnant de bout en bout. Un excellent film.

Barry Levinson, Alto knights, 2025

Un beau film de gangster, presque intimiste avec de Niro dans les deux rôles des frères ennemis amis, je ne suis pas certain que ce dispositif soit vraiment indispensable, mais hormis ce gadget c'est une sorte de film de mafieux, final, décontracté, amusé.

Shinji Somai, Typhoon Club, 1985

Un film très singulier sur l’adolescence qui prend son temps, qui parle de violence, de sexe, de vie et de mort. Étrangement construit avec des scènes de violence répétitive, un ballet chanté, l’étrange ballet de deux danseurs. Le film m'a beaucoup fait penser à Rivette dans sa construction. Le fil se déroule dans un lycée pendant un typhon. C'est une sorte de robinsonnade intérieure.

Thierry Frémaux, Lumière l’aventure continue, 2025

Un film magnifique composé de 120 films de 50 secondes réalisés entre 1895 à 1902 par les frères Lumière et qui montre qu’il ne s’agit pas là seulement de l’invention d'une forme mais d’une affirmation esthétique : de nombreux films sont sublimes.

Colin Eggleston, The Long weekend, 1978

Survival dans le bush australien. Le début du film avec toute se mise en place est subjugante, la suite est un peu répétitive et certains éléments (le lamantin) sont superflus. Mais c’est un bon film de genre, d’ozploitation sur ce que la propagation de sapiens partout fait endurer aux autres espèces.

Shiori Itō, Black box diaries, 2025

Tout au service de son propos (la réparation) le film déploie pourtant un vrai récit cinématographique d’images et de son. Un excellent documentaire à la première personne d’une journaliste victime d’un viol par un proche de Shinzō Abe.

Tsui Hark, Legend of the Condor Heroes: The Gallants, 2025

Heroic-fantasy et western chinois avec Gengis Khan et histoire d'amour contrariée. Dans les années 90, le nom de Tsui Hark évoquait une singularité, et une certaine virtuosité, il n’en reste pas grand chose dans cette Légende des condors, qui ne distingue plus vraiment de toutes les productions mondialisées avec background patrimonial.

Drew Hancock, Companion, 2025

Petite comédie horrifique cumulative avec des robots de compagnie piratés afin qu’ils échappent au contrôle.

Gia Coppola, The last showgirl, 2025

Une danseuse à Vegas dont le show s’achève. Une mélancolie, une fête triste, quelque chose qui s'estompe — portée par la fragilité et la tenue, la beauté de Pamela Anderson qui magnétise tout, entourée des pourtant charismatiques Jamie Lee Curtis et Dave Bautista — et Kiernan Shipka. Cadré assez serré, la photographie est belle. Un beau portrait d'une (très belle) femme.

Michael Morris, Bridget Jones : folle de lui, 2025

Entre la comédie romantique et le conte. Bridget Jones, veuve, revient sur le marché de l'amour. Certaines scènes sont amusantes mais le film est trop long et tire-larmes.

Soderbergh, The Insider, 2025

Un bon thriller d’espionnage, sur la manipulmation d'un couple d’espions, sophistiqués, à Londres —avec Cate Blanchett, Michael Fassbender et Pierce Brosnan.

John McTiernan, Die Hard, 1998

Bruce Willis dans une tour infernale, des terroristes, une prise d’otages, des explosions. Le film est passionnant au début, dans son exploration des gaines techniques de cette immense tour encore en construction, et quelques scènes, la chute dans le vide de Hans Gruber ou le saut de John McClane avec le tuyau de refoulement sont très spectaculaires, le film est rythmé mais lassant.

Guan Hu, Black Dog, 2025

Deux parias se lient dans un monde de déserts et de constructions abandonnées. Libération animale et monde post-cataclysmique, un beau film singulier dans de décors superbes parmi les meutes de chiens, entre Mad Max et Carnivale.

Boris Lojkine, L'histoire de Souleymane, 2024

Deux jours filmés comme un documentaire d'un travailleur guinéen sans papier qui doit jongler entre location de compte deliveroo, appel au 115 tous les matins pour avoir un lit le soir, bus social, et intermédiaires qui se sucrent au passage — avant un entretien pour être régularisé. Un bon film tendu comme un thriller.

James Mangold, Un parfait inconnu, 2025

L’arrivée à New York d’un jeune musicien, son ascension jusqu’au concert électrique au Newport Folk Festival, ses histoires amoureuses dont avec Joan Baez. Et la dissension qui a suivi son virage électrique, problématique qui apparaît un peu étrange aujourd’hui. C’est un bon biopic à la réalisation fluide mais loin de la réussite majeure de Mangold : Logan.

John McTiernan, Predator. 1987

La jungle, un hélicoptère crashé, un commando de forces spéciales et un ennemi invisible. Survival, horreur, sf, bien construit, avec de belles images de jungle, et de l’humour.