samedi 15 juin 2024

Michel Blanc, Marche à l'ombre, 1984

Il y a eu, dans les années 80, une série de films français qui ont montré une certaine manière de la marginalité sociale  — notamment plusieurs comédies du Splendid : outre Marche à l’ombre, le film de Jugnot, Une époque formidable, ou encore le film de Leconte, Viens chez moi, j’habite chez une copine. Ces films mettaient en scène une certaine idée de la débrouille, du décloisonnement social, de la galère joyeuse, à rebours du parcours tragique, suicidaire, désespéré de la marginale tel que le proposait Varda au même moment dans Sans toit ni loi (1985). Dans ce film, le refus des règles sociales est un suicide. Le film de Varda est déplaisant — est-il plus lucide ?

Marche à l’ombre, Subway de Besson, ou 37,2 reposent sur une vision très romantique de l’art comme échappatoire, et de l’amour comme horizon, il reste toujours une forme d’espoir au creux de la galère. Une idée un peu adolescente de l’art salvateur. Dans l’excès films, on retrouve cette utopie douce où un musicien paumé séduit une belle danseuse et décroche, presque par magie, un plan pour s’en sortir.

Marche à l’ombre est une comédie typique des années 80, qui illustre bien cette marginalité sociale représentée non pas sur le mode du désespoir, mais comme une sorte de micro-utopie urbaine. Les personnages vivent dans des squats, s’en sortent toujours plus ou moins, couchent avec des filles très jolies, et traversent les galères avec une énergie farfelue. On est aux antipodes de la représentation suicidaire de la marginalité chez Varda. Le duo Lanvin/Blanc fonctionne très bien. La fin, patine un peu, perdant l’énergie vive du début.




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