jeudi 27 novembre 2025
Yórgos Lánthimos, Bugonia, 2025
mardi 25 novembre 2025
Eric Besnard, Jean Valjean, 2025
Il faut du temps pour rentrer dans ce film, théâtral, artificiel, trop déférent vis-à-vis du roman. La partie centrale, dans la carrière de marbre est la plus réussie — la beauté chromatique y est pour beaucoup (c’est le troisième film de l’année après The Brutalist et L’inconnu de la Grande Arche à s’y dérouler partiellement). Des acteurs, c’est Isabelle Carré qui s’en sort le mieux ; l'interprétation de Jean Valjean, taiseux contenu, n'est pas vraiment convainquante et celle de la bonne de l'évêque, catastrophique. Pour le reste, pourquoi avoir choisi cet épisode ? d'autres sont infiniment plus cinématographiques. L’adaptation des Misérables est un genre cinématographique en soi, et un genre difficile.
lundi 24 novembre 2025
Yasujirō Ozu, Bonjour (お早よう, Ohayō), 1959
Commérage, occcidentalisation et début de la société de consommation au Japon dans les années 50.
Alors que des soupçons d’une appropriation des cotisations par la présidente de l’association de quartier (afin de s’acheter une machine à laver) viennent suciter la méfiance chez les commères, deux enfants, agacés des codes sociaux et de ne pas avoir de télévision chez eux, entament une grève de la parole.
Comédie subtile — dont les plans évoquent l’abstraction géométrique et les compositions de Mondrian — au ton tatiesque.
Alain Cuny, L’annonce faite à Marie, 1991
Comment transposer la pièce de Claudel à l’écran. Une composition picturale, sophistiquée des images, une désynchronisation des acteurs et des voix, et des plans intercalaires sur la nature. Un film hors du temps majeur, par un jeune cinéaste de 80 ans.
dimanche 23 novembre 2025
Stéphane Demoustier, L’inconnu de la Grande Arche, 2025
C’est l’histoire d’un projet architectural et d’une intransigeance éprouvés par le politique, l’argent et l’amour. Une belle reconstitution des années 80, mais sans aspérité.
mercredi 19 novembre 2025
Running man, 2025
lundi 17 novembre 2025
Simón Mesa Soto, Un poète, 2025
Un poète, père, vivant encore chez sa propre mère et complaisant, découvre l’œuvre d’une jeune poétesse issue d’un milieu défavorisé. À travers elle, il va tenter de compenser l’échec de sa carrière littéraire et de sa paternité. Un film brut, anti-glamour, naturaliste et assez drôle.
dimanche 16 novembre 2025
Alexe Poukine, Kika, 2025
Hong Sang-Soo, Ce que cette nature te dit, 2025
La maison sur la colline.
Première journée passée avec la belle-famille d’un poète — qui ne répondra pas aux espérances. Le film, brut, fait de plans fixes et de rares zooms, montre avec ironie cette épreuve d’abord présentée avec bienveillance. Très réjouissant dans son analyse des rapports de classe et des protocoles sociaux.
samedi 15 novembre 2025
Jean-Baptiste Thoret, The Neon People, 2025
Environ 2 000 personnes vivraient dans le labyrinthe de tunnels sous Las Vegas. Ce sont les portraits de quelques-uns d’entre eux que fait Jean-Baptiste Thoret. Certains — le blues à la guitare, l’homme et son chien — sont particulièrement émouvants. L’ensemble alterne plans sur les néons de la ville et les sans-abri, lampe au front ou assis sur des chaises roulantes dans les parties les plus basses des tunnels. La construction, faite de micro-acmés et de redémarrages, patine, à l’image de ces vies sans doute, mais manque d’une structure. La musique évoque celle de John Carpenter.
Kōsaku Yamashita, Lady Yakuza : Chronique des joueurs, 1969
Cinquième opus de la série Lady Yakuza.
Oryū, exilée suite à la mort d’un de ses hommes, cache sa condition de yakuza et vit normalement parmi des métayers travaillant au commerce de l’indigotier et soumis à des clans.
Assez vite, les relations entre les différents protagonistes deviennent incompréhensibles, sans pour autant dissiper le plaisir de l’histoire ; c’est une sorte de western nippon verbal, avec bastons sanglantes (sans goutte sur les tatamis), coups magiques de Lady Yakuza qui semblent ne pas y toucher et surtout des parties de cartes constamment passionnantes.
C’est la force de ce film, porté par une photographie magnifique et une belle musique, que de rester captivant en dépit de ce scénario fonctionnant pas à-coups.
vendredi 14 novembre 2025
Kon Ichikawa, L'Étrange Obsession, 1959
Un homme qui n’arrive plus à satisfaire sexuellement sa jeune femme découvre dans la jalousie une nouvelle forme de vigueur. Il manipule ainsi sa femme et le jeune médecin promis à sa fille afin qu’ils entament une liaison. Le film, formellement très sophistiqué (les cadres et la musique sont sublimes, la photographie de toute beauté), utilisent de métaphores sexuelles proches de celles qu’Hitchcock emploie au même moment dans La Mort aux trousses, et un humour un peu incongru dans ce type de récit. Adapté d’un roman de Tanizaki, Palme d’or ex æquo à Cannes en 1960 avec L’Avventura. Une étrange pièce dans la filmographie de l’immense Kon Ichikawa.
jeudi 13 novembre 2025
Dan Trachtenberg, Badlands Predator, 2025
Après le bon Prey, Badlands Predator perd en originalité dans sa poursuite de la série. Entre les sabres de Stars Wars, les rituels klingons, King Kong et Godzilla, le film emprunte beaucoup, et rate sa construction narrative. Au final, une quête basique avec constitution de l’équipe et meurtre du père. Restent une faune et une flore plaisante, dark version pauvre d’Avatar.
jeudi 30 octobre 2025
Rob Reiner, Misery, 1990
Un écrivain, qui vient d'achever son dernier roman, un tournant dans son œuvre, dans un chalet, isolé, sous la neige, a un accident de voiture, il est sauvé par une de ses fans, infirmière, qui va le séquestrer, et lui demander d'infléchir le destin de son héroïne — adorée. Thriller d'horreur, tout y est évident et limpide : de la caractérisation minimale de ses quelques personnages (notamment secondaires) à sa construction narrative et sa gestion du suspense. Un film sur le fanatisme, le pouvoir de la littérature, la solitude, l’isolement — tendu et simple.
Carpenter, The Ting,
Double, terrien, froid, blanc d’Alien. Pourtant, et si plastiquement et d’un point de vue de la réalisation le film de Carpenter rivalise avec celui de Ridley Scott, ce n’est pas le cas, du point de vue du récit.
jeudi 23 octobre 2025
Alexandre Astier, Kamelott 2, 2025
Le film ne parvient pas à créer l’ampleur, le caractère épique qu’une telle aventure requiert.
Plus généralement il soufre de faiblesses techniques dans : sa mise en scène, ses cadrages, ses prises de vue et sa direction d’acteurs.
Par ailleurs, certains arcs narratifs — celui de Lancelot en particulier — n’ont aucun intérêt et interrogent la pertinence du recours à ce type d’effets spéciaux (ce budget) dans un tel cadre.
Le film peine à faire cohabiter ses registres hétérogènes : scènettes comiques d’inspiration télévisuelle, quête, drame, mythe.
Une forme d’amateurisme dans la réalisation. Astier est un réalisateur de sketchs télé, pas de cinéma (ou de dessinés animés, ses deux Astérix ne présentaient pas ces défauts).
Cela dit, passée la première heure laborieuse, éprouvante, gênante, on peut, peu à peu, se laisser prendre au rythme étrange de ce navet.
mardi 21 octobre 2025
Jan Kounen, L’homme qui rétrécit, 2025
Fallait-il refaire une adaptation du roman de Richard Matheson et du film de Jack Arnold ? La perception des phénomènes physiques a bien changé en soixante-dix ans, et la naïveté du propos original s’accordait à ses effets spéciaux.
Le film de Jan Kounen n’est pas vraiment un film d’aventures : il parle d’un homme qui s’éloigne — des siens, de la société, du monde — et qui est confronté à l’extrême solitude. Il y a une vraie dimension tragique, déjà présente dans le film d’Arnold. Le film joue sur plusieurs registres : la robinsonnade, le survival ; la séquence de la maison de poupée semble adapter un épisode de La Quatrième Dimension, tandis que la scène de l’aquarium est un hommage à Méliès.
Les scènes d’affrontement, de gigantisme insectes sont intéressantes pour ce qu’elles nous rapprochent d’une forme de perception (anthropocentrée) des bêtes minuscules , celà dit je me serais sans doute mieux satisfait d'un film d’aventures bourrin sur fond vert, que de cet entre-deux.
dimanche 19 octobre 2025
Radu Jude, Dracula, 2025
samedi 18 octobre 2025
Kristen Stewart, Chronology of water, 2025
Jean Renoir, Les bas fonds, 1936
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