Film hybride, qui commence et se termine sur Ozu — entre les deux, quelques analyses barthésiennes sur le Japon, une réflexion intéressante sur le golf en salle comme « forme pure », et la visite d’un atelier de fabrication de sampuru. Rien sur Tokyo à proprement parler : c’est plutôt un film sur le Japon en général, avec un dialogue avec Herzog, quelques plans dans Shinjuku, et un non-rendez-vous avec Marker, croisé à La Jetée.
mardi 29 avril 2025
dimanche 27 avril 2025
Ryan Coogler, Sinners, 2025
Film cathartique de noirs, film d’horreur avec des vampires, film musical, récit de filiation noire par la musique : Sinnersmélange un peu de tout. Un nanar léché où quelques belles scènes — comme celle de la danse dans le tripot — côtoient le pire : le mélange transgénérationnel de musiciens. Entre naufrage ambitieux et patchwork indigeste.
lundi 21 avril 2025
The White Lotus 3, 2025
La série est amusante, mais elle ne fonctionne que par des effets qui tombent à l'eau, avec une artificialité systématique qui désamorce tout. Raté, dommage.
mardi 15 avril 2025
Philippe Mechelen, Le routard, 2025
La situation de départ et la structure alternée — un type du Routard teste des restaurants et hôtels, puis en fait le compte rendu à son patron, Christian Clavier, qui se trouve chaque fois dans une situation différente, dans des pastilles à la manière des Dupondt dans Le Temple du soleil — sont amusantes, mais restent inexploitées. La comédie vire très vite à une comédie d'aventure mal écrite.
lundi 14 avril 2025
De Palma, Les incorruptibles, 1987
samedi 12 avril 2025
Daren Aronovsky, Requiem for a dream, 2000
David Yarovesky, Piégé, 2025
Un homme pris au piège dans une voiture équipée d’un dispositif de torture/soumission. Film à milieu restreint sur un homme sadisé. Avec de nombreux plans extérieurs qui trahissent le dispositif. Anecdotique et narrativement trop faible, avec Anthony Hopkins dans le rôle du méchant.
Nelson Foix, Zion, 2025
Anti-carte postale de la Guadeloupe. Chris, amateur de roue arrière et d’herbe, hérite d’un nourrisson et d’une livraison le même jour. Le récit est un enchaînement de coïncidences et de déveines qui en ôtent toute crédibilité, maintenant constamment à distance, créant une sorte de fable/thriller social absurde. La photographie est très belle, la musique excellente, et la réalisation témoigne d’un talent certain.
mercredi 9 avril 2025
James Hawes, Amateur, 2025
Un cryptographe du FBI entreprend de traquer et de tuer les assassins de sa femme. Sans originalité, mais bien réalisé et prenant de bout en bout, avec pour chaque assassin un dispositif de meurtre original. Avec Rami Malek et Laurence Fishburne.
Jared Hess, Minecraft, 2025
Passée une mise en situation récapitulative un peu lourde, le début du film, avec son univers étrange, est un enchantement. Mais la suite, entre scènes de baston et protocoles de jeu, devient vite lassante. On regrette que les incursions des personnages du jeu dans le monde réel n’aient pas donné lieu à une trame plus développée. Un divertissement sympathique pour les enfants, mais ennuyeux.
mardi 8 avril 2025
Sam Peckinpah, Pat Garrett and Billy the Kid, 1973
Comment Pat Garrett a-t-il fini par tuer Billy the Kid ? De belles scènes, notamment la fin, et le passage furtif d’un radeau sur la rivière. On parle souvent de western crépusculaire ; c’est surtout un western violent, où les animaux sont maltraités.
lundi 7 avril 2025
Hugo Santiago, Invasion, 1969
Dans la ville d’Aquila (version morcelée de Buenos Aires), une milice menée par un homme buvant du maté et accompagné d’un chat tente d’empêcher un groupe d’envahisseurs de s’implanter. Le film est présenté comme une fusion entre Raoul Walsh et Bresson. C’est un thriller politique d’action déconstruit, à la photographie superbe, avec certains plans d’une grande beauté — comme celui de la jeune fille et du lion.
samedi 5 avril 2025
Alonso Ruizpalacios, The grill, 2025
Une journée dans les cuisines d’un restaurant à New York. Des immigrés sans papiers, la frénésie du service, une histoire d’amour, le soupçon d’un vol, un pétage de plomb. Un film parfois brillant, avec de beaux plans-séquences et un noir et blanc soigné.
Noémie Saglio, Natacha (presque) hôtesse de l'air, 2025
Le personnage de la bande dessinée de Walthéry, avant qu’elle ne devienne hôtesse de l’air. Il y a une certaine énergie, une reconstitution intéressante des années 60 et des moyens, mais le récit reste vraiment faible.
jeudi 3 avril 2025
Lionel Baier, La cache, 2025
Le bel appartement d’une famille bourgeoise rue de Grenelle pendant mai 68, sa mythologie, ses générations, la judéité du grand-père, et une visite incongrue. Un beau dernier film pour Michel Blanc, un conte pop plein des années 60 (bandes dessinées, slogans, couleurs, Week-end de Godard).
dimanche 30 mars 2025
Juho Kuosmanen, Les Contes de Kokkola – Une trilogie finlandaise, 2024
Trois contes maniéristes évoquant Méliès, Chaplin, et dont la bande-annonce semblait convoquer Karel Zeman. J’ai eu du mal à en saisir l’enjeu. Le résultat est un ensemble imprécis, mal rythmé — peut-être simplement un travail de jeunesse de Juho Kuosmanen, l’auteur du très bon Compartiment n°6.
samedi 29 mars 2025
Dan Berk et Robert Olsen, Novocaine, 2025
Variation sur le corps supplicié dans une comédie horrifique de super-héros (normal), idiote mais assez radicale et jusqu’au-boutiste.
vendredi 28 mars 2025
Alfred Hitchcock, Rebecca, 1940
La jeune mariée à Manderley souffre de la présence prégnante de l’ex-Mrs de Winter. Le récit, un peu long, commence comme une comédie romantique (un aristocrate fortuné s’éprend d’une jeune fille pauvre), se poursuit en film à présence fantomatique, et s’achève en polar. Pas mon Hitchcock préféré, mais la mise en scène du maître reste hors norme.
Marc Webb, La Blanche neige, 2025
Les nains n’ont pas été supprimés : ils ne sont simplement plus incarnés par des acteurs en chair et en os, relégués à des figures numériques ou symboliques, comme si la question de leur représentation embarrassait au point d’être escamotée. Ce choix, loin de proposer une lecture audacieuse du conte, reflète surtout une forme de prudence désincarnée. Le reste du film oscille entre caricature et fadeur : une foule bigarrée, un prince sans consistance façon Robin des Bois, et surtout une Blanche-Neige dont l’apparence physique, dans une histoire qui repose pourtant sur le motif de la rivalité de beauté avec la Reine, ne suscite jamais l’effet escompté. Face à la puissance visuelle et au charisme de Gal Gadot, le déséquilibre est flagrant, presque cruel.
Les effets finaux, où la Reine se dissout dans un déchaînement visuel, parachèvent la mue du conte vers une fantasy lissée, plus proche d’un imaginaire à la Harry Potter que du merveilleux ambigu des frères Grimm.
Le problème n’est pas la fameuse « moulinette woke », mais une incapacité à penser véritablement la mise à jour d’un mythe. L’intention idéologique, en soi respectable, ne suffit pas à faire récit. On ne réécrit pas impunément une structure archétypale sans en interroger profondément les fondements : ici, on corrige sans comprendre, on adapte sans incarner. Le résultat est un film à la fois sursignifiant et creux, où la modernisation tourne court faute de nécessité symbolique.
Jean-Luc Godard, Scénario, 2024
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