jeudi 23 octobre 2025

Alexandre Astier, Kamelott 2, 2025

Le film ne parvient pas à retranscrire l’ampleur ni le caractère épique de l’aventure. Il souffre de déficits techniques dans la mise en scène, les cadrages, les prises de vue, la direction d’acteurs, —il y a quelque chose de très plan-plan, presque amateur, dans la réalisation — ce qui est étonnant c'est que les deux Astérix réalisés par Astier ne souffrent pas de ces défauts. Par ailleurs, certains arcs narratifs, celui de Lancelot en particulier, n’ont aucun intérêt et, au-delà, questionnent la pertinence de recourir à ce type d’effets spéciaux ici, artificiellement artificiel. Plus généralement, il y a une difficulté à faire cohabiter des registres différents : humour télévisuel, quête, drame. Cela dit, si l’on va au delà de la première heure laborieuse, on peut, peu à peu, se laisser prendre à son rythme bizarre.

mardi 21 octobre 2025

Jan Kounen, L’homme qui rétrécit, 2025

Fallait-il refaire une adaptation du roman de Richard Matheson et du film de Jack Arnold ? La perception des phénomènes physiques, la science ont bien changé en soixante-dix ans, et la naïveté du film original s’accordait à ses effets spéciaux.

Le film de Jan Kounen n’est pas vraiment un film d’aventures avec effets de gigantisme : il parle d’un homme qui s’éloigne — des siens, de la société, du monde — et qui est confronté à l’extrême solitude. Il y a une vraie dimension tragique, déjà présente dans le film d’Arnold, encore accentuée ici.
Le film joue sur plusieurs registres : la robinsonnade, le survival ; la séquence de la maison de poupée semble adapter un épisode de La Quatrième Dimension, la scène de l’aquarium est une sorte d’hommage à Méliès.
Les scènes d’affrontement ont la force de proposer un regard sur la nature perceptuelle des bêtes minuscules proche de nous, et à ce titre, je me serais sans doute plus satisfait d'un film d’aventures bourrin sur fond vert, plutôt que de cet entre deux.

dimanche 19 octobre 2025

Radu Jude, Dracula, 2025

Variations, suite de sketchs, autour de la figure de Dracula, et de l’empalement, du godemiché et du pénis. Une partie des séquences sont des films de genre assez kitsch et bas de gamme dans leur production (tous les effets spéciaux spectaculaires sont confiés à l’IA). Il y a une énergie et une prolixité. Certains segments se rattachent in extremis à l’ensemble, sans proposer quelque chose de vraiment décalé. Le film dure presque trois heures : c’est inégal, parfois lourd, parfois réjouissant, un peu décousu.

samedi 18 octobre 2025

Kristen Stewart, Chronology of water, 2025

Une jeune fille, nageuse est abusée par son père, elle se marie, accouche d’un enfant mort-né, puis devient écrivain. Il y a une belle maîtrise du montage et du son. Mais ce premier essai, tourné en pellicule, ne s’affranchit pas d’un certain dolorisme romantico-arty, à la fois adolescent et caricatural (Kim Gordon en maîtresse BDSM).

vendredi 17 octobre 2025

Orson Welles, La soif du mal, 1958

Le film de Welles est une succession de séquences (dont certaines, la séquence inaugurale notamment, à forte réputation) liées par un scénario un peu défaillant. Le ton du film oscille entre la tragédie et le grotesque, le jeu des acteurs entre le naturalisme et l'outrance (la direction d'acteurs est étrange, comme si les intentions de jeu avaient différé d'un comédien à l'autre). La photographie en noir et blanc est contrastée, les décors sont superbes et les thématiques denses (frontière, attentat, drogue, couple interethnique, pétrole, etc.), mais l’ensemble donne l'impression d’un manque de liant.

Un grand film théorique mais un peu raté.

mercredi 15 octobre 2025

Cédric Jimenez, Chien 51, 2025

Chien 51 part de l’idée la plus simpliste et la plus rabâchée qui soit sur l’intelligence artificielle — impossible de faire moins inventif. À partir de cet archétype, le film rate absolument tout : la représentation du Paris futuriste, les scènes de reformulation des crimes, les personnages, l’intrigue et même ses scènes d’action. Tout y est étriqué, gênant (le karaoké, la scène finale). Une sorte d’épisode de Dark Angel — mais bâclé, vieillot et sans intérêt.

lundi 13 octobre 2025

dimanche 12 octobre 2025

Vinciane Millereau, C’était mieux demain, 2025

Un couple caricatural des années 50 propulsé aujourd'hui et confronté au progrès et donc à sa propre remise en cause. Mal écrit et sans rythme. Une énième comédie française fainéante reposant sur un acteur  comique de très grand talent (Didier Bourdon) ayant relégué toute ambition depuis plus de 30 ans. Comment peut-on passer des chefs d'œuvre des Inconnus à ça ?

Le moins bon (Stephanie de Monaco) côtoyait le meilleur (Cinéma Cinémas, Avis de recheche, etc.) mais ça fonctionnait toujours plus ou moins parce que ça reposait sur le pastiche, sur quelque chose de préexistant. Bourdon était un pasticheur de génie, plus qu'un grand acteur.

Démangeaison aux mains en sortant du cinéma, ce dimanche 12 octobre 2025, vers 22 heures, après avoir passé une très belle après-midi à marcher sur les quais, avec un ciel entièrement dégagé, un très beau soleil et des températures autour de 18-20°. Puis,aux pieds, arrivée de l’automne et sans doute de l’air sec, je n’ai pas;souvenir d’avoir ressenti déjà cette sensation de sécheresse aupar    vatnt.

samedi 11 octobre 2025

Joachim Rønning, Tron: Ares, 2025

Un long clip de NIN avec des super héros à moto très rapide et des traînées numériques rouge orange. Il y avait pourtant beaucoup à faire de ce va et vient entre numérisation du réel et réalisation du numérique.

vendredi 10 octobre 2025

Radu Jude, N’attendez pas trop de la fin du monde, 2022

Une journée d'Angela Raducanu, allant en voiture filmer des entretiens avec des ouvriers handicapés — destinés à la production d’un film d’entreprise commandé par l'entreprise pour redorer son image.

Ces séquences en noir et blanc granuleux alternent avec des extraits de vidéos qu’Angela publie sur Instagram, où elle se met en scène sous les traits d’un avatar outrancier ultra vulgaire et des found-footage, un film des années 1970 ou 1980, où apparaît l’un des protagonistes de ces entretiens.

Après une série de plans fixes montrant quelques-unes des six cents croix qui jalonnent une des routes les plus dangereuses de la région, le film se referme sur le tournage du film lui-même.

Le film sur le cynisme du capitalisme qui mêle plusieurs registres d’images et de discours, très drôle et inventif.

jeudi 9 octobre 2025

Vasílis Kekátos, Nos jours sauvages, 2025

Robins des bois tatoués, en camping-car, avec effets d’intensité : musique pompière qui monte, soleil et hurlements lupins.

mercredi 8 octobre 2025

Richard Linklater, Nouvelle vague, 2025

Le tournage d’À bout de souffle, filmé de la même manière. Biopic cinématrographiquement anecdotique et en même temps toujours réjouissant.

William Friedkin, French connection, 1971

Traque et course-poursuite très spectaculaire à New York. Une espèce d'exercice de style assez radical dans sa manière de réduction du polar.

mardi 7 octobre 2025

Jafar Panahi, Un simple accident, 2025

Iran. Récit de vengeance puis de pardon. On peut sauver le dernier plan — sa fin en tension. Pour le reste c'est un film mineur. Une Palme d’or donnée pour des raisons non cinématographiques — le problème c'est qu'on se dit comment juger un film comme ça ? de quel droit le juger ?

dimanche 5 octobre 2025

Neo Sora, Happyend, 2025

Un Japon légèrement futuriste, un peu plus sous contrôle, un lycée et une esquisse de révolte par un groupe d'amis. Film sur l'adolescence et le passage à l'âge adulte, dont certaines scènes sont assez réussies, l'ensemble un peu plat. Manque une forme d'aspérité, peut-être une séquence très écrite.

samedi 4 octobre 2025

Francis Lawrence, Marche ou crève, 2025

Navet bonhomme qui rate tout : ses dialogues (interminable), ses personnages,  la marche elle-même si mal filmée, la route et ses paysages. Il y avait beaucoup à faire à partir de cette idée, de ce roman de Stephen King et rien n'a été fait.

vendredi 3 octobre 2025

James Cameron, Avatar : La Voie de l'eau, 2022

J'avais vu Avatar (le 1) sur mon ordi au début des années 2010, et j'avais trouvé le spectacle franchement navrant (alors que j'avais adoré, dans les mêmes conditions, Titanic). Mais je me souviens aussi avoir entendu Godard raconter être allé voir Titanic et y avoir vu des choses intéressantes. Sa ressortie au cinéma m'a donné envie d'y aller, et je n'ai pas été déçu. Le spectacle est au rendez-vous ; les scènes sous-marines, les scènes de combat sont extraordinaires et notamment dans cette indistinction entre les acteurs et l'animation. Le scénario est enfantin, les problématiques aussi, le tout début est une sorte de visite de presque documentaire de la planète. James Cameron reste le maître du très grand spectacle populaire.

jeudi 2 octobre 2025

Radu Jude, Kontinental 25, 2025

Une huissière de justice et un sdf delogé — qui se suicide lors de l'intervention. Son mari et ses enfants qui partent en Grèce, elle se retrouve seule avec sa culpabilité et quelques rendez-vous : une amie, sa mère, un ancien élève, un prêtre. Le dispositif : des plans fixes filmes à l’iPhone 15, un aspect brut. Une comédie amère sans fioriture, assez réussie.

John M. Stahl, Péché mortel (Leave her to Leaven), 1945

L’amour d’Helen est exclusif, et son dessein se dévoile peu à peu. Filmé dans un Technicolor magnifique, dans un décor de western. Un beau mélodrame vénéneux.

mercredi 1 octobre 2025

Johan Grimonprez, Bande-son pour un coup d’état, 2025

L’indépendance du Congo et l’assassinat de Patrice Lumumba. La CIA, les mines d’uranium, un concert de Louis Armstrong, Khrouchtchev, la famille royale belge. Ce documentaire au montage dense et assez virtuose, entremêle le jazz (Max Roach, Duke Ellington, Nina Simone) comme moteur du récit mais aussi comme matériau rythmique de composition, et forme d’émancipation formelle.

mardi 30 septembre 2025

Joachim Trier, Sentimental value, 2025

À la mort de leur mère, leur père revient vivre dans la maison familiale. Il est réalisateur, l’une des filles est comédiennes, l’autre est universitaire, il veut faire un nouveau film dans la maison, avec sa fille. Réparation familiale, grande maison chargée, poids du passé ; un beau film sur les liens familiaux difficiles — avec d’excellentes actrices et acteurs.

dimanche 28 septembre 2025

Paul Thomas Anderson, Une bataille après l’autre, 2025

Le film est passionnant pour au moins deux scènes qui témoignent d’une maitrise technique et d'un sens du rythme exceptionnels — à elles seules, elles valent le coup : la circulation à l’intérieur de la maison/ville du sensei (toute l’exfiltration de Bob) et la poursuite finale en voiture.

Les 2h50 du film passent à toute allure, sans temps mort. Le film est une farce, grotesque, presque un cartoon — dans lequel la révolution, et le métissage sont des motifs qui ne me semblent pas avoir de portée politique. Anderson n'en dit rien. Les personnages sont caricaturaux. Les méchants blancs sont des membres d'une sorte de KKK du XXIe, et la révolutionnaire noire est sexuelle et traitresse.

Ce qui intéresse Paul Thomas Anderson dans le film c'est comme dans There will be blood qu'il repose sur un secret de paternité dévoilé comme un twist. Tout ça pour ça.

(notes du 17 octobre : la réception critique de Sirat et de Une bataille après l'autre témoigne de la crispation idéologique qui entache les analyses de film aujourd'hui. Magrebh, techno, camions et freaks suffisant pour certains à faire un film sur la déterritorialisation. Et personnage métisse suffisant à injecter de la défiance dans tous les discours révolutionnaires. Le film de PTA repose sur un petit twist comme dans There Will be Blood qui lui permet de boucler son assemblage de séquences, c'est l'impression qu'il donne ; de concevoir des séquences formelles (et deux d'entre elles sont remarquables et de construire une histoire à partir de ça, le principe est intéressant mais il fait un flop).

Je pense que Paul Thomas Anderson est un technicien brillant mais je ne suis vraiment pas sur qu'il soit un grand réalisateur.

Kenji Misumi, La lame diabolique, 1965

Hanpei, un vassal fils d’une femme et dit-on d’un chien, travaille pour un seigneur, il est jardinier, il fait pousser des fleurs. De son origine, il tire une grande vitesse. Il tue des espions dans des combats dont, les les coups portés, ce sont les conventions du genre sont toujours à côté. Un chambara de série b, un peu dispersé dans son récit, beaucoup moins captivant que les deux autres films de Misumi présentés.

samedi 27 septembre 2025

Darren Aronofsky, Pris au piège, 2025

Une sorte de Dude et un enchaînement de problèmes, c’est énergique drôle et loin de effets tapageurs d’Aronofsky, moins singulier sans doute mais assez sympathique 

Kenji Misumi, Le sabre, 1964

Un dojo, un maître, des élèves, un entraînement. Dévotion, ascèse, honneur, culpabilité. Le film traite de  de la psyché japonaise et de l’américanisation de la société par l’utilisation d’éléments du cinéma pop américain. Un très beau film qui mérite une autre place dans l’histoire du cinéma.

vendredi 26 septembre 2025

Lucile Hadžihalilović, La tour de glace, 2025

Une jeune orpheline fugue de son foyer et atterri sur le tournage d’une adaptation de la reine des neiges, elle noue une relation avec la star du film : une diva prédatrice. Le film est plastiquement très beau. Narrativement,  si le début tient bien le cap, le suite piétine, faute d’un scénario vraiment solide, qui se contente de délayer ses thèmes : le rêve et la réalité, la prédation, l’emprise, le cinéma, l’identification.

Kenji Misumi, 斬る, Kiru (Tuer !), 1962

Un samouraï aux origines tragiques voit les femmes qu’il devait protéger mourir, il se met au service d’un shogun. Chambara de série b, au scénario (de Kaneto Shindō) extrêmement simple. Tuer ! trouve un ton très juste, entre le comique un peu involontaire (la botte secrète, les combats et les coups jamais portés) et une très grande élégance formelle.

jeudi 25 septembre 2025

Pierre Schoeller, Rembrandt, 2025

Une ingénieure en nucléaire a une révélation devant un tableau de Rembrandt et se mue en lanceuse d’alerte : « attention, il peut y avoir un emballemenf climatique qui produirait un emballement nucléaire ». Incomprise, elle s’éloigne du monde. Les acteurs sont assez bons, la photographie est belle, mais la révélation est si ridicule qu'elle n’est pas à la hauteur de ce qu’elle suscite (donc du film), quand aux tableaux de Rembrandt, déclencheurs, ils sont greffés artificiellement sur le récit, lui conférant une fausse profondeur. Une belle forme parfois appuyée (notamment dans sa musique) pour un propos neuneneu. 

mercredi 24 septembre 2025

Yann Gozlan, Dalloway, 2025

Thriller high-tech paranoïaque avec IA qui prend le contrôle. Dans une résidence d’artiste, une écrivaine hantée par la culpabilité, essaie de finir d’écrire un livre sur la mort de son fils. Ça voudrait évoquer sans doute Shutter Island et un peu 2001. Ce n’est pas déplaisant, il y a un savoir faire technique, mais c'est trop faible scénaristiquement.

mardi 23 septembre 2025

Akira Kurosawa, Chien enragé, 1949

Un flic se fait voler son flingue et traque celui qui, balle après balle, l’utilise. Polar bifurquant vers une sorte d’errance/quête — d’une beauté formelle et d’une inventivité constantes. Film majeur de Kurosawa.

lundi 22 septembre 2025

Gregg Araki, The Doom Generation, 1995

Voyage dans la nuit d’un couple qui embarque avec lui un troisième larron. Le début du film semble, avec son hétérogénéité très cartoonesque, promettre une certaine énergie, un peu grotesque, et une forme de cartographie de l'adolescence : sexe, drogue, rock’n roll et junk food. Mais ce road-movie queer revendiqué abandonne en cours de route ses quelques amorces pour s’achever dans un plan à trois avorté et punitif. The Doom Generation est au final un film fainéant, mal écrit et bien dans les clous.

dimanche 21 septembre 2025

Chris Miller, Les Schtroumpfs le film, 2025

Trappes, rayons magiques, portes d’entrée dimensionnelles, etc. : tout ce qui dispense d’une vraie construction narrative est ici convoqué pour faire avancer le récit. La seule bonne idée du film, mais le procédé a déjà été utilisé dans un épisode des Simpson, tient à l'utilisation, lors des brèves séquences des techniquemes différentes, suggérant le passage d’une dimension à une autre. Une chanson de Rihanna, Anyone (qui ressemble par ailleurs à Halo de Beyoncé) peut aussi être sauvée. Tout le reste témoigne d’une fainéantise d’écriture et d’un défaut d’ambition.

samedi 20 septembre 2025

Michael Angelo Covino, Libre échange, 2025

Deux couples qui se séparent et des variations. Drôle, sans plus, feignant une certaine outrance pour un propos convenu.

vendredi 19 septembre 2025

Kurosawa, Les bas-fonds, 1957

Théâtral (un unique décor), braillard, grotesque, relâché — bien loin de la rigueur compositionelle de ses grands films. Seule la fin, très drôle, sauve cet aparté mineur de la filmographie de Kurosawa.

jeudi 18 septembre 2025

Lucas Belvaux. Les tourmentés, 2025

Chasse à l’homme désamorcée qui se meut en drame sentimental neuneu de réparation, plombée et toujours au bord du ridicule.

mercredi 17 septembre 2025

Shih-Ching Tsou, Left-Handed Girl, 2025

Chronique familiale, à Taipei, dans un marché de nuit. Un film, d’une grande justesse, subtilité, composition — avec une belle photographie, d’excellentes actrices, qui parvient à parler du statut des femmes taiwanaises, de la famille — par son scénario, de manière non didactique. Première réalisation solo de Shih-Ching Tsou. Un des meilleurs films de l’année.

Vincent Maël Cardona, Le roi soleil, 2025

Un bar PMU, des habitués, un ticket gagnant, un drame. Le début du film propose plusieurs points de vue — mais le dispositif est finalement abandonné au profit d'un simple jeu de massacre moral (voler c'est mal). Une sorte d'Amélie Poulain dépressive, renfermée, aux images poisseuses. Totalement raté.

lundi 15 septembre 2025

Akira Kurosawa, Entre le ciel et l’enfer, 1963

Suite de séquences formelles, picturales, rythmiques, narratives structurant les trois parties d’une intrigue policière : la négociation, la rançon, l'enquête. Film majeur de Kurosawa et de toute l'histoire du cinéma. 

 

dimanche 14 septembre 2025

Yasuzô Masumura, La bête aveugle, 1969

Un sculpteur aveugle enlève un modèle afin d’accomplir son œuvre. Peu à peu, elle s’éprend de lui. Farce de la cruauté, fétichiste, jusqu’au-boutiste, entre l'appartement surréaliste à la Dali, le pinku eiga et le nanar bataillien. Une curiosité daté, sur des problématiques œdipienne et de porosité entre l’artiste, le modèle et l’œuvre.

samedi 13 septembre 2025

John Woo, Hard Boiled, 1991

Pur film d’action dense. Il y a une virtuosité dans ce déferlement d’explosion, de tirs, de flingues, de tueries et quelques scènes sont remarquables. On peut aussi trouver l’ensemble grotesque, kitsch (saxophone, ralentis) et éreintant.

Genki Kawamura, Exit 8, 2025

Un homme reçoit un appel de son ex-petite amie : elle est enceinte. Va-t-elle garder l’enfant ? L’homme erre ensuite dans une boucle de couloir du métro à la recherche de la sortie 8. Le début — cette répétition du parcours dont il faut chercher les différences — est assez enthousiasmant, mais le film se distend très vite entre effets fantastiques gratuits et propos creux (sommes-nous des PNJ ? Nos vies répétitives ont-elles un sens ? etc.). Un navet, dont on ne peut sauver que le générique.

jeudi 11 septembre 2025

Petra Volpe, En première ligne, 2025

Une journée dans un hôpital, une infirmière. Le film, dénué de sensationnalisme, parvient à captiver, avec un ensemble de gestes banals : déballer une seringue, faire une perfusion, circuler d’une chambre à l’autre. Rien d’autre que le quotidien dans un hôpital. Une sorte de thriller, avec une belle lumière, sans l’argument du thriller. Le film s’achève et une question se pose : quel est le salaire des infirmières ?

mercredi 10 septembre 2025

Oliver Laxe, Sirāt, 2025

Film de route, survival, film de désert, film musical, film de freaks : soit une promesse cinématographique intense — entre Antonioni, SorcererMad Max et FreaksPourtant, dès la première minute, on sait que l'expérience ne sera pas au rendez-vous, quelque chose cloche tout de suite, ça sonne faux, cadre mal. Par la suite, les quelques rares beaux plans du film, des phares dans la nuit, seront immédiatement neutralisés par les scènes suivantes, avec acteurs et dialogues : non dirigées, mal chorégraphiées, mal rythmées. Quant au récit, il se nourrit de quelques micro-actions tragiques totalement gratuites, inféodées à la nécessité de la durée et jamais à son intrigue — comme dans ces films à milieu restreint contraints par l'exiguïté de leur espace à l'artificialité des événements, ce qui est un comble ici. Que dit le film : marginaux, réfugiez-vous dans d’autres zones, le réel vous rattrapera quand même. Comment ce nanar a-t-il pu susciter autant d'éloges ? Mystères de la critique… à laquelle sans doute quelques thématiques qui résonnent aujourd’hui : Maghreb, mutilés, techno, désert, marginalités — semble suffire à faire un film…

mardi 9 septembre 2025

Yang Li, Escape from the 21st Century, 2024

Trois adolescents, plongés dans des produits chimiques découvrent un moyen de voyager dans le futur. Le film parle du passage à l’âge adulte et de ce qu'il faut abandonner de l’adolescence. Objet pop d’une inventivité visuelle époustouflante, ultra rythmée, combinant bd, animation, jeu vidéo, glitch, l’ensemble est éprouvant — narrativement forcément en deçà de sa densité graphique extraordinaire. Je n’ai pas vraiment adoré mais c’est absolument singulier — ça évoque Everything Everywhere All at Once.

dimanche 24 août 2025

Luc Besson, Dracula, 2025

Drame amoureux romantique, mal écrit, articulant deux récits (si on veut…) : la recherche d’une femme par le comte et par le prêtre — le film saborde  systématiquement ses idées et est incapable de susciter la moindre émotion. Qu’est-ce que Besson a bien voulu faire ?

Subway, son meilleur film, articulait une histoire très simple (un type veut monter un groupe de rock), un univers singulier (une société à part composée de marginaux et de représentants de l’ordre), un lieu étrange (le métro), un casting hors-norme : en quelque sorte du Mocky, avec un scénario enfantin, filmé et réalisé avec une certaine vitesse et une forme clinquante (ce que les américains ont appelé le cinéma du look). Il avait trouvé sa formule, qu’il a sacrifié pour viser un cinéma international, il aurait dû la garder.

samedi 23 août 2025

James Gunn, Superman, 2025

En dépit de deux idées, de l’ordre du décor (le globule attaquée derrière la vitre et les scènes de vitesse horizontales), le film, qui utilise des ressorts narratifs médiocres, est raté

vendredi 22 août 2025

Jianjie Lin, Brief History of a Family, 2025

Dans un appartement désincarné, impersonnel, bourgeois. Un couple adopte un camarade de leur fils, orphelin. Issu d’un milieu populaire, il semble pourtant mieux correspondre à leurs aspirations que leur propre fils biologique. Va-t-il le remplacer ? Une version désamorcée de La Servante ou de Parasites, avec un beau travail sonore et une certaine rigueur de composition. Mais un peu vain.


jeudi 21 août 2025

Olivier Schneider, Les Orphelins, 2025

Bastons, poursuites en bagnoles et explosions. Un film d'action français décontracté, réalisé à la truelle, médiocre dans toute sa mise en place mais efficace et sympathique dans ses chorégraphies.

mercredi 20 août 2025

Julia Ducorneau, Alpha, 2025

Dans une époque indéterminée, un virus transforme les humains en statues de marbre.

Une adolescente qui, vit seule avec sa mère, revient, après une soirée, avec un tatouage. A-t-elle été contaminée par l’aiguille ? Puis un frère, drogué et malade, débarque. L’épidémie sert de cadre à ce double récit : chronique de l’adolescence, des premiers amours, de sa place dans le groupe, et décrépitude d’une fin de vie.

Héritage familial, faux souvenirs, croyances, culpabilité, présence des morts : Alpha est l’histoire d’un deuil qui s’éternise et qui empêche le présent.

Alpha est inégal. Certains de ses dialogues didactique sonnent faux, sa direction d’acteurs est parfois bancale, et la densité de ses thématiques déborde et aurait gagné à être resserrée mais le film contient aussi quelques-unes des images les plus saisissantes du cinéma de 2025 (la tempête sur l’échafaudage, la cité de terre rouge).

Le meilleur film de Julia Ducournau après le raté Titane et l’inégal Grave.

lundi 18 août 2025

Freaky Friday 2, 2025

Quatre femmes d’une famille recomposée (grand-mère, mère, fille et belle-fille) échangent accidentellement de corps pendant quelques jours : le potentiel comique de ce high-concept est évacué au profit d’une histoire de liens familiaux bien sage. 

dimanche 17 août 2025

Aurélien Peyre, L’épreuve du feu, 2025

Un été, une île, un jeune bourgeois qui y a une maison de famille et des amis du passé, et sa petite amie, une esthéticienne. Le groupe va tester cet amour. Un film sur la cruauté des rapports de classe, des histoires d’amour, et de l’appartenance au groupe.

samedi 16 août 2025

Timo Tjahjanto, Nobody 2, 2025

Bastons et explosions mal écrites. Ni la sympathie que suscite le personnage interprété par Bob Odenkirk, ni la présence de Sharon Stone ne sauve de l’inintérêt absolu ce numéro 2.

vendredi 15 août 2025

Ari Aster, Eddington, 2025

Eddington parle de pandémie, évoque Black Live Matter, les fake news — dans un mélange de western, de film politique et d’enquête sabordée.

Le propos est d’une telle confusion, qu’il semble simplement accompagner l’indécision générique formelle du réalisateur, ayant plongé, au petit bonheur la chance, quelques problématiques contemporaines dans un shaker, avec l’espoir qu’il en ressortirait, magiquement, l’esprit du temps.

jeudi 14 août 2025

Junta Yamaguchi, En boucle, 2025

Un ryokan, dans les montagnes au nord de Kyoto, clients et employés revivent une boucle de 2 minutes et s’adaptent. Comment infléchir les choses ? Comédie fantastique, grotesque, avec un argument de sf cheap.


Akiva Schaffer, Y a-t-il un flic pour sauver le monde ?, 2025

Suite des films de ZAZ. Le film est plaisant, sans être jamais hilarant. Liam Neeson fait le job — comme on dit, Pamela Anderson était bien meilleure dans un rôle plus proche d'elle-même (The Last showgirl).

mardi 12 août 2025

Peter Weir, Master and Commander, 2003

Un grand film d’aventure populaire, ménageant ses effets et nos émotions, et quelques plans de toute beauté.

lundi 11 août 2025

Mizoguchi, Les amants crucifiés, 1954

Mélodrame amoureux qui contient certains des plus beaux plans de l’histoire du cinéma.

La grande salle de l’UGC presque pleine un 11 août.

dimanche 10 août 2025

Michael Philippou et Danny Philippou, Substitution - Bring Her Back, 2025

Deux enfants orphelins, un garçon et une fille malvoyante sont accueillis par une femme. Deuil impossible et manipulation, un film d’horreur correct avec les balises du genre.

samedi 9 août 2025

Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti, Confidente, 2025

Une opératrice de téléphone rose, reçoit, après un tremblement de terre, un appel d’un jeune homme coincé sous les décombres. Thriller à milieu restreint, avec imbroglio scénaristique, d’une nullité et d'une prétention abyssales.

vendredi 8 août 2025

Guillaume de Fontenay, BADH, 2025

Une agence secrète française échappe à une tentative d’élimination après une mission. Film d’action assez réussi dans ses scènes musclées et dans sa manière d’appréhender l’espace architectural lors des poursuites. Pour le reste, le scénario est trop ténu pour captiver. Il manque par ailleurs quelque chose à la caractérisation du personnage de BADH pour incarner cette idée de vengeance. L’intéret majeur du film réside dans le choix de son actrice, Marine Vacth, fragile, sèche, sobre et sans artifice et dont l’extraordinaire beauté subjugue à chaque plan.

jeudi 7 août 2025

Zach Cregger, Weapons, 2025

17 enfants d’une classe disparaissent. Que s’est-il passé ? Le film adopte successivement les points de vu de ses différents protagonistes pour faire avancer l’enquête. Thriller, film d’horreur, mais aussi film pavillonnaire, Weapons raconte les peurs de l’Amérique, de manière non didactique. Le film n’est pas dénué d’humour, ses acteurs sont remarquables, comme sa musique, sa réalisation et son montage. Le deus ex machina de la résolution finale (la sorcière) et son apparat clownesque en sont les deux éléments convenus, faciles.

Francis Galluppi, Last stop : Yuma county, 2025

La station-service-restaurant isolée, motif de la mythologie américaine. Archie Mayo en avait fait un très beau film, La forêt pétrifiée — celui-ci en constitue une sorte de remake, dont il reproduit aussi le défaut de construction : situation captivante et résolution bâclée. Ce qui est mis en place, dans ses personnages (la restauratrice, le représentant, les bandits, le couple, etc.) n'est pas vraiment exploité — ce sont des figures, presque interchangeables. Le film n'est pas déplaisant mais, ses auspices post-Tarentino, laissait présager autre chose qu’une petite série B.

lundi 4 août 2025

The big lebowsk

C’est l’été, j’ai l’impression d’avoir vu beaucoup des films diffusés en salle en ce moment et ceux qui restent (Dracula, Superman…) ne m’affolent pas. The Big Lebowski je l’ai déjà vu au moins trois fois, trois c’est le nombre à partir duquel je peux vraiment hésiter à revoir un film. C’est une des meilleures comédies des années 90, pe le meilleur film des frères Coen en tous pièces majeures ; comedy’s feel good comme on dit ; lis anglers et une certaine désinvolture. La distribution est parfaite : Jeff Bridge, John Goodman (encore obèse, à vrai dire je le préfère obèse plutôt que maintenant…), xxxx, 

dimanche 3 août 2025

Les 4 fantastiques, 2025

Sauver le bébé mutant ou la terre, les 4 fantastiques se refusent à choisir. Dans des sixties fantasmés, une comédie sans intérêt, en dépit de la magnétique surfeuse d’argent sacrificielle (Julia Garner).

mercredi 30 juillet 2025

KEFF, Gangs of Taiwan, 2025

Une cantine à Taïwan, tenue par un couple et leur fils adoptif muet, qui traîne avec des malfrats. Le film développe trois intrigues : familiale, mafieuse et amoureuse. Les deux premières sont bien entremêlées ; la troisième, accessoire, reste en retrait. Les images sont belles, le début est très réussi, mais l’ensemble est trop long.

mardi 29 juillet 2025

Raphael Queunard, I love Pérou, 2025

Autofiction narcissique, qui commence sur un ton bouffon et feint de se conclure par une méditation sur la solitude. Anecdotique et pas drôle.

Sean Byrne, Dangerous animals, 2025

Le dangereux animal, c’est l’homme. Excellent survival, film de requin, thriller, body-horror. Avec une héroïne qui n’a pas froid aux yeux. C’est la princesse charmante, désormais, qui sauve le prince.

lundi 28 juillet 2025

Sophie Letourneur, L’aventura, 2025

Une famille, des vacances en Sardaigne.
Ce film naturaliste, très juste, résonnera chez tous ceux qui sont partis en vacances avec leurs parents, et ont connu ce temps suspendu, magique, très spécifique, où l’on goûte des plaisirs étrangers mâtinés de quotidienneté.

dimanche 27 juillet 2025

Kohei Igarashi, Super happy forever, 3025

Une station balnéaire, et la naissance d’une histoire d’amour. Et puis cinq ans plus tard, après la mort de la femme, l’amoureux revient sur les lieux.

Un très beau film, ténu, avec Charles Trenet en bande-son, sur la fragilité des rencontres, les opportunités à saisir, sur ce qu’il y a avant l’amour et après la perte.

jeudi 24 juillet 2025

Celine Song, Materialists, 2025

Une matchmakeuse vit une histoire avec un 10/10 parce qu’elle est matérialiste, comme toutes ses clientes. Mais finalement, elle ne l’est pas tant que ça, puisqu’elle choisit un vieil amour, fauché.
Rom-com soporifique, affreuse et niaise, dont le discours sur l’amour est d’une affligeante banalité, avec des stars auxquelles on ne croit pas une seule seconde.
Un des trois pires films que j’ai vus cette année

mardi 22 juillet 2025

Refn, Pusher

Le premier visionnage de la trilogie Pusher m’avait fait une très forte impression. À sa ressortie, le film a sans doute un peu perdu de sa force, un peu atténuée par le temps et les films de Refn qui ont suivi Le guerrier silencieux : sa période américaine qui me semble moins intéressante. Mais Pusher cauchemar d’une semaine témoigne d’une énergie, de la puissance de jeu de Kim Bodnia — qui n’a pas eu la carrière du très charismatique Mads Mikkelsen.  requistoir contre la drogue ce drogue de dealer 

dimanche 13 juillet 2025

Alain Chabat, Le combat des chefs, 2025

La brève série d’Alain Chabat est assez enthousiasmante dans ses quatre premiers épisodes puis franchement ratée sur le dernier,  ce qui relativise l’intérêt global de l’ensemble. Il y a un problème de fluidité dans les voix, très séquencées, symptôme d’une écriture manifestement contrainte par un découpage préalable. Certaines voix fonctionnent bien (notamment Obélix), tandis que d’autres manquent cruellement de dynamique. Quant à la musique, très datée et souvent dénaturante, elle constitue sans doute l’un des grands échecs de la série.


lundi 7 juillet 2025

Emilie Blichfeldt, The Ugly Stepsister, 2025

Portrait de quelques femmes affirmées dans un conte qui revisite Cendrillon, par le body-horror. Cruel à tous points de vue (celui du corps contraint, des disparités de la beauté, de la manipulation) et captivant. Il y manque une rigueur formelle, dans son cadrage et son rythme pour en faire un grand film.

dimanche 6 juillet 2025

Adrian Molina, Domee Shi, Madeline Sharafian, Elio, 2025

Importance de la famille biologique, de l’affirmation de soi, du renoncement aux codes sociaux pour le bien-être de ses enfants : ce conte est un récit d’intentions au scénario trop lâche. L’intention doit suivre le récit. Joli, féerique, mais qui peine à captiver malgré la richesse de son bestiaire.

samedi 5 juillet 2025

Gareth Edwards, Jurrasic World Renaissance, 2025

En dépit d’un démarrage laborieux et d’une mise en situation un peu poussive — mais ce n’est sans doute pas très important ; entre Moby DickLe Temple du SoleilIndiana JonesKing Kong et Alien : un excellent film d’aventures, qui retrouve l’esprit de la trilogie originelle.

vendredi 4 juillet 2025

Peter Dourountzis, Rapaces, 2025

Une fille massacrée à l’acide : une enquête de journalistes du magazine Détectives, avec un final bien tendu. Un excellent thriller porté par une excellente distribution.

mercredi 2 juillet 2025

Quentin Dupieux, L’accident de piano, 2025

Malgré la brièveté de ses films, le cinéma de Dupieux se distend de plus en plus, patine, pour en retarder la révélation. Passée la situation de départ, et la mise en place des motifs, l’ensemble devient presque sans objet et ennuyeux.

Mais avec son rythme de travail, un bon film tous les trois ou quatre ans, Dupieux se maintient quand même dans le haut du panier.



mardi 1 juillet 2025

Martin Bourboulon, 13 jours 13 nuits, 2025

L’évacuation de l’ambassade de France en août 2021 lorsque Kaboul tombe aux mains des talibans, la dernière ambassade encore non évacuée, un suspense haletant et empli d’une certaine mélancolie dans ses images.

lundi 30 juin 2025

Ido Fluk, Köln 75, 2025

Monté comme un thriller dont on connaît l’issue heureuse, récit de la ténacité d’une jeune fille issue de la bourgeoisie pour mener à bien un projet ambitieux. Le film est un peu inégal, la partie « familiale » sacrifiée au reste beaucoup plus intéressant.

dimanche 29 juin 2025

Isao Takahata, Pompoko, 1994

Les tanukis luttent contre les humains. Un conte transformiste lucide sur l’incontrôlable expansion anthropique au détriment de toutes les autres espèces sauvages et leur fatale adaptation.

samedi 28 juin 2025

Joseph Kosinski, F1, 2025

Un film très américain, remplissant toutes les cases du scénario attendu, efficace, parfaitement réussi. Un cinéma de sensation, émouvant.

vendredi 27 juin 2025

Arab Nasser, Tarzan Nasser, Once upon a time in Gaza, 2025

Un ancien dealer, dont le partenaire a été tué sous ses yeux par un flic, se retrouve à jouer dans le tout premier film d’action gazaoui. Il recroise le policier meurtrier, le tue à son tour, puis est lui-même abattu sur le tournage : les armes n’étant pas chargées à blanc. Il y a un côté un peu miteux qui retranscrit sans doute le quotidien désespéré de la ville assiégée. Pour le reste, ce film de genre, étriqué, est désespérément dépourvu de toute tension. Prix de la mise en scène - Un Certain Regard 2025 : c’est un acte de résistance qui est salué, pas une grammaire filmique.

jeudi 26 juin 2025

Charlie Chaplin, La ruée vers l'or, 1925

Film d’aventures, huis-clos, comédie romantique, film catastrophe, social : il y a de tout ça dans La ruée vers l’or, film majeur de Chaplin et de l’histoire du cinéma, prodige d’inventivité et d’humour.

mercredi 25 juin 2025

Hélène Cattet, Bruno Forzani, Reflet dans un diamant mort, 2025

Il y a une tentative de faire se répondre et virevolter des motifs, débarrassés de toute progression : c’est la singularité de ce film, visuellement et rythmiquement riche — et sa limite : son piétinement, maniériste, fétichiste — et vain. Quelque part entre OSS 117 et Robbe-Grillet.

mardi 24 juin 2025

Nobuhiko Ōbayashi, House, 1977

Sept jeune filles (Belle, Kung Fu, Mach, Binocles, Fanta, Sweet, Melody) vont passer l’été chez la tante de l’une d’entre elles, dans une grande maison — avec un chat — et qui va les dévorer. Esthétique vaporeuse, stop motion, incrustation, arts martiaux, maison hanté, horreur, psychédélisme, etc., le film d’une inventivité constante est une merveille d’énergie, de débordement, d’auto-engendrement. 

lundi 23 juin 2025

Tina Satter, Reality, 2023

Le FBI débarque au domicile de Reality Winner, traductrice du persan et du patcho. Ce récit d’une appréhension parle moins de leaks que de techniques d’aveu, et de la bascule — sur fond d’idéalisme politique — d’une situation professionnelle pleine de promesses à un auto-sabordage. Un peu artificiel parfois dans sa mise en attente et dans ses obturations référentielles, mais très anxiogène dans sa mise en scène de l’encerclement.

dimanche 22 juin 2025

Jonathan Demme, Stop making sense, 1984

Nul besoin d’être un fan de David Byrne pour goûter à l’extraordinaire énergie de ce montage de plusieurs concerts.

samedi 21 juin 2025

Johann Dionnet, Avignon, 2025

Un comédien de boulevards, pendant le festival d’Avignon, prétend interpréter Le cid afin de séduire une jeune femme. Comédie romantique de réconciliation avec troupe, assez drôle au début.

vendredi 20 juin 2025

jeudi 19 juin 2025

Danny Boyle, 28 ans plus tard, 2025

Il y a une certaine tension au début du film. Les images et les effets multicaméra, alternent, de la plus réussie à la plus laide, du ridicule, au meilleur.

mercredi 18 juin 2025

Thomas Ngingol, Indomptables, 2025

Yaoundé, un commissaire enquête sur le meurtre d’un autre policier. L’enquête sert plutôt à ce qui s’y narre, entremêlée, sa vie personnelle : une fille issue d’un premier mariage, des enfants, une nouvelle grossesse de sa femme, un collègue malhonnête. Porté par une certaine mélancolie et la beauté de ses images, son exotisme, le film tient aussi sa singularité d’une opposition marquée entre le jeu naturaliste de ses acteurs périphériques et celui de Thomas Ngingol.

mardi 17 juin 2025

Mike Flanagan, Life of chuck, 2025

La vie partiellement tragique d’un homme, racontée en trois chapitres dans l’ordre inverse de leur chronologie. L’enjeu d’un tel film et les critiques dithyrambiques qu’il a suscitées laissent sans voix. Ce qu’il dit : la vie de chacun est un univers en soi ; la mort n’efface pas les répercussions que l’on a eues sur les autres de son vivant ; choisis un métier rationnel, mais ta passion — transmise par ta grand-mère — ressurgira comme une madeleine au soir de ta vie.

lundi 16 juin 2025

Mikio Naruse, Nuages flottants, 1955

C’est une histoire d’amour entre un homme et une femme qui se sont rencontrés et aimés en Indochine, et qui peinent à se retrouver après la guerre. Un film sur l’inconstance de cet homme, et la difficulté de se reconstruire. Mélodrame sans pathos, tragédie amoureuse, composé de plans brefs, d’une grande modernité. On sort de la séance, accablé de beauté et d’une telle puissance cinématographique.

dimanche 15 juin 2025

Dean DeBlois, Dragons, 2025

Le film propose, au départ, l’idée sympathique d’une réconciliation entre espèces et d’une manière de réparation mutuelle — idée au final sacrifiée aux impératifs scénaristiques et à sa scène de massacre. Dommage. 

samedi 14 juin 2025

Marcel Pagnol, Merlusse, 1935

24 décembre, dans un pensionnat, un surveillant malmené par la vie et les élèves, va trouver, enfin, une forme de réparation. Un beau conte de Noël. 

vendredi 13 juin 2025

Stéphan Archinard, François Prévôt-Leygonie, Vacances forcées, 2025

Version, en dure, de Camping : cohabitation forcée dans une villa de différentes classes sociales avec remise en cause des préjugés de chacun. Portée par un excellente distribution (Aure Atika, Pauline Clément, Laurent Stocker, Bertrand Usclat, Clovis Cornillac) cette comédie adaptée d'un film italien, souffre de ses effets scénaristiques trop artificiels, et de certains arcs négligés — pour pourvoir embarquer entièrement.

jeudi 12 juin 2025

Hur Jin-ho, A Normal Family, 2025

Deux frères. L’aîné est avocat, riche, veuf, remarié, père d’un jeune enfant et d’une adolescente née d’un premier mariage. Le cadet est médecin, marié, père d’une adolescente. Une affaire les conduit à ce que l’un soigne une victime dont l’agresseur est défendu par l’autre. Puis un fait divers survient : leurs enfants passent à tabac un SDF. Le film est articulé autour d’une série de dîners chics. En dépit de son décorum, et de son argument coréens (la grand-mère qui n’a pas encore été mise en maison de retraite), A Normal Family, utilise les ressorts d'un boulevard, sophistiqué, un peu cynique — dont il faut accepter les fonctionnements, au mépris de toute logique psychologique ou narrative.

mercredi 11 juin 2025

Edward Yang, Yi Yi, 2000

Chronique familiale et sentimentale composée principalement de plans fixes, et qui évoque — à sa manière, Fanny et Alexandre. Edward Yang a une capacité certaine à capter quelque chose d’une vérité dans ses plans. Un film sobre et captivant.

lundi 9 juin 2025

Kiyoshi Kurosawa, Cloud, 2025

Un revendeur sur le net est démasqué par ceux qu’il a arnaqués. Le film commence comme une chronique de l’e-économie, se transforme en Délivrance, puis en film de traque et enfin en western dans un bâtiment industriel. Cloud est trop long et donne souvent l’impression de bifurquer génériquement par épuisement de ses formes. La dernière séquence, inattendue, artificielle mais très réussie, décadre encore le film vers autre chose. Une singularité qui mérite le détour.

dimanche 8 juin 2025

Martin Scorcese, Taxi driver, 1976

Un vétéran reconverti en chauffeur de taxi cherche une manière de se réintégrer dans le monde, puis de réparer le monde. Il échoue et reprend une vie normale. Un film d’errance urbaine, formellement riche, mais surévalué par rapport à d’autres œuvres de la filmographie de Scorsese.

samedi 7 juin 2025

Victor Vu, Inspecteur Kien, 2025

XIXe siècle, un village dans la montagne, des cadavres décapités retrouvés dans la rivière, un fantôme monstrueux, l’inspecteur enquête. Effets maximaux pour une intrigue minimale, mais on se laisse emporter par cette enquête fantastico-horrifique enfantine, son Sherlock Holmes vietnamien, ses décors et sa langue exotiques.

vendredi 6 juin 2025

Damien Chazelle, Lalaland, 2016

Conte, comédie musicale —deux artistes qui espèrent une forme d’accomplissement, se croisent, s’aiment puis prennent des chemins différents. C’est très beau, émouvant, bien interprété, mais superficiel et caricatural.

 

jeudi 5 juin 2025

Jean-Luc Godard, Scénario, 2024

Scénario, son dernier film inachevé, est précédé d’un documentaire dans lequel Godard explique à ses assistants, à partir d’une « brochure » qui tient lieu de storyboard, la manière dont le film pourrait se dérouler. De ces idées, il ne reste pas grand-chose dans la version réalisée et montrée du film. Cette articulation entre les indications de tournage et le film lui-même compose une sorte de variations possibles des formes qu’il aurait pu prendre — un statut entre l’ébauche et la finalisation.


Dans le film : des images fixes, des extraits d’autres films : Week-endOnly Angels Have Wings…, des parasitages sonores, et le final, une minute de Godard lui-même, assis sur son lit, chemise ouverte, lisant, la veille de sa mort volontaire. Sa voix, parfois chevrotante dans de plus anciennes interventions, ne l’est pas ici. Il n’y a pas une once de morbidité ni de vieillesse dans ces images.


Comment évaluer ce geste, abscons, témoignant de la maîtrise absolue d’une vie qui se confond avec l’histoire du cinéma ?

Shinji Sômai, Le jardin d’été, 1994

L’été, un terrain vague au milieu des constructions modernes, une maison délabrée, un jardin envahi, et un vieil homme. Trois gamins intrigués par cet homme vont finalement l’aider à reprendre pied. Un film d’une luminosité et d’une beauté sidérantes par un réalisateur majeur. Passionnant, qu’il montre le débroussaillage d’un jardin ou qu’il s’attarde sur une scène immobile dans une piscine (et qui aurait presque pu se passer de toute autre intrigue). Un très grand film solaire.

Fabienne Godet, Le répondeur, 2025

Un écrivain engage un imitateur pour répondre au téléphone à sa place, afin de dégager du temps pour écrire. Comédie un peu anecdotique, mais qui déjoue habilement les attendus qu’elle semble mettre en place (la révélation de la supercherie), pour glisser vers le terrain beaucoup plus subtil des entrelacs amoureux, sexuels, professionnels. Avec les excellents Denis Podalydès et Aure Atika.

mardi 3 juin 2025

Kei Ishikawa, Lumière pâle sur les collines, 2025

Royaume-Uni, 1982, une femme japonaise, veuve d’un soldat anglais, s’apprête à vendre sa maison. Sa fille, journaliste à Londres, vient l’interroger sur ce qu’elle a vécu après Nagasaki. Le film utilise ces deux époques pour évoquer l’exil, les traumatismes de la guerre, la vie quittée, ce qui se télescope, les affabulations, les séparations, les deuils. S’ouvrant et se fermant sur Ceremony de New Order, porté par une belle photographie et des décors dénaturalisants — à la limite du fantastique, d’excellents acteurs et des plans qui en évoqueront d’autres de l’histoire du cinéma japonais (Mizoguchi, Kaneto Shindō) ce film, d’un grand classicisme et d’une grande sobriété dans sa réalisation, est un enchantement mélancolique. 

dimanche 1 juin 2025

Thibault Emin, Else, 2025

Puisant ses influences dans Delicatessen, chez Cocteau et Cronenberg, ce trip minéral sur l’asphyxie du couple et les corps composites agrégés à la matière est en deçà de tout amateurisme ; aucun plan (ce qui n’arrive jamais au cinéma) ne peut en être sauvé. Le scénario déficient, tente de pallier ses lacunes par une distension « poétique » des scènes, ses effets spéciaux sont pauvres, ses cadrages approximatifs, sa prise de son défaillante et sa direction d’acteurs hésitante. Aucune grille de lecture ne peut s’appliquer à un tel objet, qui suscite malgré tout une question : comment a-t-il pu trouver un producteur et un distributeur ?

samedi 31 mai 2025

Dean Fleischer Camp, Lilo et Stitch, 2025

Lilo est orpheline, c'est sa grande sœur qui en a la charge, les services sociaux veulent les séparer. De son côté, un extraterrestre mutant s’échappe de sa planète d’origine. Ces deux êtres rejetés vont s’allier dans une comédie qui mêle prises de vue réelles et animation. Portée par le charme et l’espièglerie de sa jeune comédienne, baignée dans l’atmosphère ensoleillée d’Hawaï et rythmée par un montage enlevé, cette comédie émouvante pour les enfants est réussie.

vendredi 30 mai 2025

Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado, Le Sel de la Terre, 2014

Photographies commentées chronologiquement par lui-même de Sebastião Salgado. Il y a une indéniable force dans ces images ; leur indéniable limite, c’est qu’elles sont avant tout des objets esthétiques, qui ne disent peut-être pas grand-chose des sujets qu’elles racontent. Le parcours, de la dénonciation sociale à la soif de réparation de la terre, témoigne du désastre du monde et de notre espèce. Un documentaire élagué de toute technique, de tous les moyens mis en œuvre, de tout système financier – qu’il aurait pourtant été intéressant de montrer – et de toute réflexion sur la nocivité de vouloir documenter ce qui devrait rester isolé.

mercredi 28 mai 2025

Frederik Louis Hviid, L’ultime braquage, 2025

Un film de braquage danois avec Reda Kateb ; la partie braquage à proprement parler est tendue, mais brouillonne. Quant au préambule, chaque fil qu’il tisse se solde de manière systématiquement déceptive. C’est dommage, car le braquage inaugural laissait présager le meilleur.

mardi 27 mai 2025

Caye Casas, Accident domestique, 2025

Court-métrage distendu en long. Le seul intérêt de ce type de film est de voir comment le coupable va réussir à dissimuler son forfait. Mais on est bien loin d’Hitchcock  : le scénario est consternant, et il n’y a pas une seule idée de cinéma. Faute d’astuce scénaristique, le réalisateur n’a recours qu’à deux procédés : l’étirement infini des scènes et la condamnation de la pièce suspecte. Lorsque la comédie noire patine, il fait basculer son film vers la tragédie. Narrativement paresseux, plastiquement affreux, La table basse échoue entièrement. Et ce, en dépit d’une situation de départ amusante et embarrassante (la table basse et la gamine) et d’une scène inaugurale prometteuse.

dimanche 25 mai 2025

Tim Mielants, Tu ne mentiras point, 2025

Irlande, 1985. Un charbonnier découvre une jeune fille maltraitée dans un couvent. Le film est rugueux, austère, lent. Il alterne le drame rétrospectif de cet homme (pauvreté, perte de sa mère très jeune) et la découverte de cette maltraitance institutionnalisée. Porté par Cillian Murphy impassible et contenu, le film n’est pas passionnant, mais il propose un traitement du son très intéressant et une fin abrupte qui en parachève assez bien l’éviction de tout romanesque.


samedi 24 mai 2025

Lawrence Valin, Little Jafna, 2025

L’infiltré. Thriller dans le 10ᵉ arrondissement avec une communauté jamais montrée au cinéma : les Tamouls. Ce film de genre propose une réflexion sur le communautarisme et l’allégeance aux codes. Il y a un sens du mouvement, de beaux plans et une belle photographie. Un polar sur un Paris exotique, très réussi.

vendredi 23 mai 2025

Mourad Winter, L’amour c’est surcôté, 2025

Début d’une histoire d’amour entre deux personnages issus de milieux sociaux différents. La photographie est assez belle, le duo d’acteurs est bien choisi et quelques répliques sont assez drôles. Mais l’indigence narrative de ce récit, composé de vignettes non articulées, est affligeante.


jeudi 22 mai 2025

Amélie Bonnin, Partir un jour, 2025

Il faut sans doute un certain goût pour la chanson, et les émotions artificielles qu’elle fabrique, pour le terroir, et une nostalgie de l’adolescence à la campagne — pour apprécier Partir un jour. On y trouve : transfuge de classe, maternité non désirée, retour d’un amour adolescent, routier et bord de route. Il y a un soin dans les arrangements des réinterprétations, et on peut trouver à Juliette Armanet un charme dans quelques chansons. Une reprise lancée puis avortée de Cabrel constitue la seule idée cinématographique du film. Mais Partir un jour n’en reste pas moins une sorte d’épisode musical de Plus belle la vie, consternant dans sa forme télévisuelle et la pauvreté de son récit. Que ce téléfilm à l’ambition au ras du sol ait pu faire l’ouverture du Festival de Cannes en dit long sur l’état des prétentions filmiques françaises en 2025.


mercredi 21 mai 2025

Christopher McQuarrie, Mission : Impossible – The Final Reckoning, 2025

Tintin et le mystère de l’IA. En dépit d’un prologue récapitulatif, citationnel et discursif parfaitement superflu (l’histoire est simple : Ethan doit récupérer la clé dans un sous-marin et désamorcer l’entité), MI 8 est un grand film d’aventures structuré par deux scènes (le sous-marin et l’avion) de toute beauté, tension, spectaculaires, et à couper le souffle.

mardi 20 mai 2025

Masahiro Shinoda, Fleur pâle, 1964

Un yakuza, qui vient de sortir de prison, s'éprend d'une femme dont on ne saura rien, qu'il fait pénétrer dans un cercle de jeu. La photographie, les plans, le noir et blanc (la ville, les tripots, la nuit), la musique sont de toute beauté.  La violence y est extrêmement stylisée, très artificielle, affectée à l'image du film. Le récit est ténu, presque anecdotique. Un beau film de yakuza de la Nouvelle Vague japonaise.

lundi 19 mai 2025

Aitor Arregi, Jon Garaño, Marco, l’énigme d’une vie, 2025

Le président d’une association de victimes espagnoles de l’holocauste, qui s’est inventé cette biographie fictive, est démasquée. Un excellent biopic sur le mensonge comme vie, à la manière de L’adversaire de Carrère ou de la série Une amie dévouée avec Laure Calamy. Eduard Fernández, qui interprète le rôle de Marco est excellent.

dimanche 18 mai 2025

Giovanni Aloi, Le domaine, 2025

Faits divers criminel à Saint-Nazaire. Il y a, dans le film, une structuration par un système d’opposition : les gueules (les excellents Patrick d’Assumçao et Lola Le Lann), et les lieux : le burger bon marché du port et le domaine, intéressante, mais il manque, à ce thriller, par ailleurs singulier, une tension.

samedi 17 mai 2025

Vladimir Rodionov, Anges & Cie, 2025

Road-movie de deux âmes pas sœurs, avec anges gardiens qui interfèrent. Le début cette comédie très légère est réussi, drôle et dynamique ; la suite tombe dans un sentimentalisme ennuyeux. Bonne distribution mais déficit d’écriture.

vendredi 16 mai 2025

Simon Verhoeven, Milli Vanilli, de la gloire au cauchemar, 2025

Ascension et chute d’un duo musical phénomène de la fin des années 1980, porté aux nues avant d’être anéanti lorsqu’on découvrit qu’il ne chantait aucune de ses chansons. Un biopic solide et émouvant sur la cruauté de l’industrie musicale.

jeudi 15 mai 2025

Zach Lipovsky, Adam B. Stein, Destination finale, 2025

La scène inaugurale, stupéfiante de tension et d’humour, déploie ses possibles engrenages avec une jubilation constante. Les suivantes font un peu pâle figure, leur intérêt allant decrescendo — comme si tout avait déjà été donné. Mais le film reste très drôle.

mercredi 14 mai 2025

Michael Mann, La forteresse noire, 1983

Des nazis débarquent dans un village de Roumanie où trône une étrange forteresse, gardée par un homme et ses fils. Malgré leurs mises en garde, des soldats allemands arrachent des croix des murs, libérant une force maléfique.

Entre nanar kitsch, expérience opératique, film fantastique aux effets datés et objet singulier, le troisième long métrage de Michael Mann (qu’il a renié) est une curiosité (à peu près inregardable) et par ailleurs difficilement rattachable à la suite de sa filmographie, mais l’on y trouve quelques beaux plans extérieurs et des séquences avec la musique de Tangerine Dream — qui annoncent parfois ce que Lynch fera plus tard avec Badalamenti.

mardi 13 mai 2025

Ingmar Bergman, Persona, 1966

Une actrice devient mutique. Une infirmière l’accompagne dans une villa au bord de la mer et s’expose en lui racontant une aventure sexuelle. Plus tard, elle découvre que l’actrice révèle cette anecdote intime dans une lettre. Le film le plus expérimental de Bergman. Mal aimable, austère, abscons — d’une beauté sidérante. Lynch s’en souviendra dans Twin Peaks et Mulholland Drive.

lundi 12 mai 2025

Guy Maddin, Evan Johnson, Galen Johnson, Rumours, 2025

Entre le conte fantastique et le faux récit allégorique, ce film étrange et brumeux ne ressemble à rien d’autre. Les membres du G7, sous un carrousel, soudain seuls, avancent dans une forêt.

On serait tenté de voir en ces personnages une personnification du pays qu’ils dirigent : le Canada, bel homme viril et séducteur, aurait le beau rôle ; la Grande-Bretagne et l’Allemagne succombent à ses charmes ; la France, invalide ; le Japon, mutique ; les États-Unis, âgés et assoupis ; l’Italie, anecdotique. Et de lire dans le récit une critique de l’inanité des discours.

Rumours est un conte, où le Petit Chaperon rouge et le loup ont été remplacés par des figures exemplaires contemporaines, soumises, comme tout un chacun, à un corps, à leur désir et à leur intérêt. Ce n’est pas une satire politique : c’est un film sur l’errance face à ce qui dépasse l’humanité — notre impuissance face au réel, un capitalisme plus fort que tout — et qui parle de notre perte, de ce qui devrait nous effarer, et qui pourtant ne fait plus peur aux enfants.

dimanche 11 mai 2025

Kim Jee-Woon, A bittersweet life, 2006

Récits de vengeance — entre film de baston violent et film de gangster décontracté, la structure est assez répétitive, mais l’ensemble reste suffisamment original pour congédier tout ennui.

samedi 10 mai 2025

Kon Ichikawa, La harpe de Birmanie, 1956

À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des soldats japonais prisonniers en Birmanie errent. L’un des leurs, harpiste, est présumé mort ; ils croient le recroiser, en bonze, avec un perroquet sur l’épaule. Pas de grand récit ici : le groupe, les vaincus, cherche un disparu, occupé à faire réparation aux morts, entre la beauté des temples birmans, l’horreur des cadavres, les perroquets, et le quotidien d’une « petite mère » et son panier de fruits. Le film déploie une très grande beauté plastique. Ses chants intradiégétiques lui confèrent parfois un étrange aspect de comédie musicale. Un grand film d’errance et d’attente, qui rappelle à la fois Fires on the Plain et The Lost Patrol.

vendredi 9 mai 2025

Christopher Landon, Drop game, 2025


Thriller, survival en milieu restreint. Un rendez-vous amoureux dans un restaurant luxueux ne se passe pas comme prévu : la femme reçoit sur son téléphone des injonctions de tuer son rencard, sous peine de voir un tueur s’en prendre à son fils. Le récit avance dès le départ sans logique ni souci psychologique — selon une invraisemblance narrative qu’il faut accepter d’emblée.

Le film est assez ironique. Il met en scène, pendant plus d’une heure, la tolérance infinie d’un homme face à l’indécision d’une femme — veuve, mère, rendue insupportable par les événements — qui va se transformer en brillante super-héroïne du quotidien.

Carencé sur le plan narratif, le film est pourtant étonnamment captivant et réussi, notamment grâce à son excellent final. Débile et brillant.

jeudi 8 mai 2025

David F. Sandberg, Until dawn : la mort sans fin, 2025

Des adolescents coincés dans une maison infernale meurent chaque nuit d’une manière différente, puis se réveillent pour revivre le cauchemar et mourir à nouveau. Petit film d’horreur à dispositif, sans aucun intérêt.

Jake Schreier, Thunderbolts, 2025

Sans enjeu, sans récit, inregardable, à l’exception — à la rigueur — de deux scènes : l’ascension d’un puits, amusante, et la destruction de la ville, déjà vue partout ailleurs. Les tentatives d’humour sont gênantes, et les héros semblent avoir été choisis pour leur absence de charisme. Consternant de nullité.

mercredi 7 mai 2025

Edward Berger , Conclave, 2024

Le récit est énorme (manigances, attentat, révélation finale), mais le film est bien construit. Haut de gamme dans le genre du thriller en milieu restreint à rebondissements. La représentation des rituels, la beauté des intérieurs, les cadrages, les acteurs — tout concourt à faire de ce thriller un excellent film.

mardi 6 mai 2025

Giulio Callegari, Un monde merveilleux, 2025

Comédie sentimentale de science-fiction à petit budget. Une mère cherche à récupérer sa fille, accompagnée de son robot de compagnie. Sentimentalisme neuneu, réflexion creuse sur les IA. Le film le plus insipide et gênant de 2025.

lundi 5 mai 2025

Danny Boyle, Slumdog millionaire, 2008

Conte mélodramatique à dispositif gratuit. Un monument de kitsch et de pénibilité, chromatique, photographique et narrative. Une bouillie inregardable couronnée de huit Oscars.

dimanche 4 mai 2025

Martin Scorsese, Cap fear, 1991

Un film un peu à part dans la filmographie de Scorsese (mais il y en a beaucoup dans le filmographie de Scorcese) — entre vengeance horrifique et bouffonnerie. Le montage et la photographie sont remarquables, la performances des acteurs aussi.

jeudi 1 mai 2025

Cronenberg, Les linceuls, 2025

Les Linceuls est un film fascinant, hypnotique et raté. Pur objet cronenbergien, dérangé, il souffre d’un problème d’écriture. Le film explore plusieurs pistes digressives dont aucune n'aboutit. Reste un très bel objet, troublant, sur le deuil, la décomposition et l’abandon du corps.

mardi 29 avril 2025

Wim Wenders, Tokyo-ga, 1985

Film hybride, qui commence et se termine sur Ozu — entre les deux, quelques analyses barthésiennes sur le Japon, une réflexion intéressante sur le golf en salle comme « forme pure », et la visite d’un atelier de fabrication de sampuru. Rien sur Tokyo à proprement parler : Tokyo-ga est plutôt un film sur le Japon en général — avec un dialogue avec Herzog, quelques plans dans Shinjuku, et un non-rendez-vous avec Marker, croisé à La Jetée.

dimanche 27 avril 2025

Ryan Coogler, Sinners, 2025

Film cathartique, film d’horreur avec des vampires, film musical, récit de filiation noire par la musique : Sinners mélange un peu de tout. Quelques belles scènes — comme celle de la danse dans le tripot — côtoient le pire : le mélange transgénérationnel de musiciens. Entre naufrage ambitieux, nanar léché et patchwork indigeste.

Stanley Kubrick, Shining, 1980

Un très grand film, plastiquement et prototypique.

lundi 21 avril 2025

The White Lotus 3, 2025

La série est amusante, mais elle ne fonctionne que par des effets qui tombent à l'eau, avec une artificialité systématique qui désamorce tout. Raté, dommage.

mardi 15 avril 2025

Philippe Mechelen, Le routard, 2025

La situation de départ et la structure alternée — un type du Routard teste des restaurants et hôtels, puis en fait le compte rendu à son patron, Christian Clavier, qui se trouve chaque fois dans une situation différente, dans des pastilles à la manière des Dupondt dans Le Temple du soleil — sont amusantes, mais restent inexploitées. La comédie vire très vite à une comédie d'aventure mal écrite.

lundi 14 avril 2025

De Palma, Les incorruptibles, 1987

Eliot Ness traque Al Capone dans ce film à la construction très classique, captivant de bout en bout, avec quelques scènes marquantes — comme celle de la gare — et une distribution haut de gamme.

samedi 12 avril 2025

Daren Aronovsky, Requiem for a dream, 2000

Clip de prévention contre la drogue. Ce n’est pas un film aimable : couleurs blafardes, montage clipesque, atmosphère de désolation, etc. Mais il y a une certaine énergie, et on peut reconnaître à Daren Aronovsky un sens du montage.

David Yarovesky, Piégé, 2025

Un homme pris au piège dans une voiture équipée d’un dispositif de torture/soumission. Film à milieu restreint sur un homme sadisé. Avec de nombreux plans extérieurs qui trahissent le dispositif. Anecdotique et narrativement trop faible, avec Anthony Hopkins dans le rôle du méchant.

Nelson Foix, Zion, 2025

Anti-carte postale de la Guadeloupe. Chris, amateur de roue arrière et de beuh, hérite d’un nourrisson et d’une livraison le même jour. Le récit est un enchaînement de coïncidences et de déveines qui en ôtent toute crédibilité, maintenant constamment à distance, créant une sorte de fable/thriller social absurde. La photographie est très belle, la musique excellente, et la réalisation témoigne d’un talent certain.

mercredi 9 avril 2025

c, Amateur, 2025

Un cryptographe du FBI entreprend de traquer et tuer les assassins de sa femme. Sans originalité, mais bien réalisé et prenant de bout en bout, avec pour chaque assassin un dispositif de meurtre original. Avec Rami Malek et Laurence Fishburne.

Jared Hess, Minecraft, 2025

Passée une mise en situation récapitulative un peu lourde, le début du film, avec son univers étrange, est un enchantement. Mais la suite, entre scènes de baston et protocoles de jeu, est très vite lassante. On regrette que les incursions des personnages du jeu dans le monde réel n’aient pas donné lieu à une trame plus développée. Un divertissement sympathique pour les enfants, mais ennuyeux.

mardi 8 avril 2025

Sam Peckinpah, Pat Garrett and Billy the Kid, 1973

Comment Pat Garrett a-t-il fini par tuer Billy the Kid ? De belles scènes, notamment la fin, et le passage furtif d’un radeau sur la rivière. On parle souvent de western crépusculaire ; c’est surtout un western violent, où les animaux sont maltraités.

lundi 7 avril 2025

Hugo Santiago, Invasion, 1969

Dans la ville d’Aquila (version morcelée de Buenos Aires), une milice menée par un homme buvant du maté et qui a un chat tente d’empêcher un groupe d’envahisseurs de s’implanter. Le film est présenté comme une fusion entre Raoul Walsh et Bresson. C’est un thriller politique d’action déconstruit, à la photographie superbe, avec certains plans d’une grande beauté — comme celui de la jeune fille et du lion. Borges et Bioy Casares ont participé à l’écriture du scénario. Cette prestigieuse collaboration n’empêche pas le film d’être un peu daté.

samedi 5 avril 2025

Alonso Ruizpalacios, The grill, 2025

Une journée dans les cuisines d’un restaurant à New York. Des immigrés sans papiers, la frénésie du service, une histoire d’amour, le soupçon d’un vol, un pétage de plomb. Un film parfois brillant, avec de beaux plans-séquences et un noir et blanc soigné.

c, Natacha (presque) hôtesse de l'air, 2025

Le personnage créé par Walthéry, avant qu’elle ne devienne hôtesse de l’air. Le film déploie une certaine énergie, une reconstitution soignée des années 60 et des moyens visibles, mais le récit demeure d’une paresse affligeante.

jeudi 3 avril 2025

Lionel Baier, La cache, 2025

Le bel appartement d’une famille bourgeoise rue de Grenelle pendant mai 68, sa mythologie, ses générations, la judéité du grand-père, et une visite incongrue. Un beau dernier film pour Michel Blanc, un conte pop plein des années 60 (bandes dessinées, slogans, couleurs, Week-end de Godard).

dimanche 30 mars 2025

Juho Kuosmanen, Les Contes de Kokkola – Une trilogie finlandaise, 2024

Trois contes maniéristes évoquant Méliès, Chaplin, et dont la bande-annonce semblait convoquer Karel Zeman. J’ai eu du mal à en saisir l’enjeu. Le résultat est un ensemble imprécis, mal rythmé — peut-être simplement un travail de jeunesse de Juho Kuosmanen, l’auteur du très bon Compartiment n°6.

samedi 29 mars 2025

Dan Berk et Robert Olsen, Novocaine, 2025

Variation sur le corps supplicié dans une comédie horrifique de super-héros normal, idiote mais assez radicale et jusqu’au-boutiste.

vendredi 28 mars 2025

Alfred Hitchcock, Rebecca, 1940

La jeune mariée à Manderley souffre de la présence prégnante de l’ex-Mrs de Winter. Le récit, un peu long, commence comme une comédie romantique (un aristocrate fortuné s’éprend d’une jeune fille pauvre), se poursuit en film à présence fantomatique et s’achève en polar. Pas mon Hitchcock préféré, mais la mise en scène du maître reste hors norme.

Marc Webb, La Blanche neige, 2025

Contrairement à ce que j’avais cru lire, les nains n’ont pas été supprimés : ils ne sont simplement plus interprétés par des acteurs en chair et en os. Pour le reste, le film oscille entre caricature et fadeur : un prince sans consistance, façon Robin des Bois, et une Blanche-Neige bien terne face à la beauté de Gal Gadot. Les effets finaux, où la Reine se dissout dans un déchaînement visuel, parachèvent la mue du conte en une fantasy lissée, proche d’un imaginaire à la Harry Potter. Le problème n’est pas la moulinette woke, mais l’incapacité à penser la mise à jour d’un mythe.

Kazuya Shiraishi, Le joueur de go, 2025

Jeu de go, samouraïs, honneur, calligraphie, mont Fuji : le nippophile y trouvera tout le folklore attendu.

Malgré une réalisation sans identité, des effets kitschs et une direction d’acteurs parfois approximative, Le Joueur de go est bien construit et captivant de bout en bout. Un excellent film.

mercredi 26 mars 2025

Barry Levinson, Alto knights, 2025

Un beau film de gangsters, presque intimiste, avec De Niro dans les deux rôles des frères ennemis et amis. Je ne suis pas certain que ce dispositif soit vraiment indispensable, mais mis à part ce gadget, c’est un film de mafieux, final, décontracté et amusé.

mardi 25 mars 2025

Shinji Sômai, Typhoon Club, 1985

Un film très singulier sur l’adolescence, qui prend son temps et aborde des thèmes de sexe, de vie et de mort. Singulièrement construit, avec des scènes de violence répétitive, un ballet chanté, et l’étrange chorégraphie de deux danseurs. Le film m’a fait penser à Rivette dans sa structure et sa dilatation des séquences. L’intrigue se déroule dans un lycée pendant un typhon. C’est une sorte de robinsonnade intérieure.

lundi 24 mars 2025

Thierry Frémaux, Lumière l’aventure continue, 2025

Un film magnifique composé de 120 séquences de 50 secondes, réalisées entre 1895 et 1902 par les frères Lumière, qui montre qu’il ne s’agit pas seulement de l’invention d’une forme, mais d’une véritable affirmation esthétique. De nombreux films sont sublimes.

jeudi 20 mars 2025

Colin Eggleston, The Long weekend, 1978

Survival dans le bush australien. Le début du film, avec toute sa mise en place, est subjugant ; la suite est un peu répétitive et certains éléments (comme le lamantin) sont superflus. Mais c’est un bon film de genre, d’ozploitation, fantastique, qui explore ce que la propagation de l’espèce humaine fait endurer aux autres espèces.

mercredi 19 mars 2025

Shiori Itō, Black box diaries, 2025

Tout entier au service de son propos — la réparation —, le film déploie pourtant un vrai récit cinématographique. Un excellent documentaire à la première personne, réalisé par une journaliste victime d’un viol commis par un proche de Shinzō Abe.

mardi 18 mars 2025

Tsui Hark, Legend of the Condor Heroes: The Gallants, 2025

Heroic-fantasy et western chinois avec Gengis Khan et une histoire d’amour contrariée. Dans les années 90, le nom de Tsui Hark évoquait une singularité et une certaine virtuosité. Il n’en reste pas grand-chose dans cette Légende des condors, qui ne se distingue plus vraiment des productions mondialisées à arrière-plan patrimonial.

lundi 17 mars 2025

Drew Hancock, Companion, 2025

Petite comédie horrifique cumulative, mettant en scène des robots de compagnie piratés afin d’échapper au contrôle.

dimanche 16 mars 2025

Gia Coppola, The last showgirl, 2025

Une danseuse à Vegas dont le show touche à sa fin. Une mélancolie, une fête triste, quelque chose qui s’estompe — portée par la fragilité, l’élégance, la beauté de Pamela Anderson, qui magnétise tout, entourée des charismatiques Jamie Lee Curtis, Dave Bautista et Kiernan Shipka. Cadré assez serré, avec une belle photographie. Un beau portrait d’une (très belle) femme.

samedi 15 mars 2025

Michael Morris, Bridget Jones : folle de lui, 2025

Entre la comédie romantique et le conte — Bridget Jones, veuve, revient sur le marché de l’amour. Certaines scènes sont amusantes, mais le film est trop long et trop larmoyant.

vendredi 14 mars 2025

Soderbergh, The Insider, 2025

Un bon thriller d’espionnage sur la manipulation d’un couple d’espions sophistiqués à Londres, avec Cate Blanchett, Michael Fassbender et Pierce Brosnan.

jeudi 13 mars 2025

John McTiernan, Die Hard, 1998

Bruce Willis dans une tour infernale : des terroristes, une prise d’otages, des explosions. Le film est passionnant au début, avec son exploration des gaines techniques de cette immense tour encore en construction. Quelques scènes, comme la chute dans le vide de Hans Gruber ou le saut de John McClane avec le tuyau de refoulement, sont très spectaculaires. Le film est rythmé, mais finit par devenir lassant.

mardi 11 mars 2025

Guan Hu, Black Dog, 2025

Deux parias se lient dans un monde de déserts et de constructions abandonnées. Libération animale et monde post-cataclysmique, un beau film singulier dans des décors superbes, parmi les meutes de chiens, oscillant entre Mad Max et Carnivàle, et qui n’est pas sans rappeler mon roman Futur fleuve.

Deux parias se lient dans un monde de déserts et de constructions abandonnées. Libération animale et monde post-cataclysmique : un beau film singulier, dans des décors superbes, parmi les meutes de chiens, oscillant entre Mad Max et Carnivàle, et qui n’est pas sans rappeler mon roman Futur fleuve.

Boris Lojkine, L'histoire de Souleymane, 2024

Deux jours filmés comme un documentaire : un travailleur guinéen sans-papiers doit jongler entre location de compte Deliveroo, appel au 115 chaque matin pour avoir un lit le soir, bus sociaux et intermédiaires qui se sucrent au passage — avant un entretien pour être régularisé.

Un bon film, tendu comme un thriller.

lundi 10 mars 2025

James Mangold, Un parfait inconnu, 2025

L’arrivée à New York d’un jeune musicien, son ascension jusqu’au concert électrique au Newport Folk Festival, ses histoires amoureuses — dont celle avec Joan Baez — et la dissension qui a suivi son virage électrique, problématique qui paraît un peu étrange aujourd’hui.

C’est un bon biopic, à la réalisation fluide, mais loin de la réussite majeure de Mangold : Logan.

John McTiernan, Predator. 1987

La jungle, un hélicoptère crashé, un commando de forces spéciales et un ennemi invisible. Survival, horreur, science-fiction : bien construit, avec de belles images de jungle et de l’humour.

samedi 8 mars 2025

Bong Joon Ho, Mickey 17, 2025

Le film articule plusieurs trames : la conquête dictatoriale, la prédation anthropique et la réduplication des corps serviables — la chair à canon. C’est trop long, un peu burlesque. La trame des remplaçables n’exploite presque rien de cette idée, et la prédation anthropique est réduite à une caricature.

Film de science-fiction burlesque, singulier mais décevant, très loin de OkjaMemories of Murder et Parasite.

Duvivier, David Golder, 1931

Adapté d’un roman d’Irène Némirovsky, premier film parlant de Duvivier. Chute et mort d’un homme qui a réussi. Le récit est ennuyeux, mélodramatique, et le jeu des acteurs, outré.

Mais le film est passionnant dans ses scènes en marge de l’intrigue proprement dite, qui jouent sur des tentatives formelles : superpositions sonores, cadrages, découpage — comme le début magnifique de cette scène finale sur le bateau, avec le chant des immigrés juifs et la sirène du navire.

Un film remarquable, très inégal.

jeudi 6 mars 2025

Sogo Ishii, Crazy family, 1984

La famille Kobayashi devient enfin propriétaire après des années passées en logement social. La découverte d’un termite et l’arrivée du grand-père SDF vont perturber le rêve pavillonnaire, le transformant en cauchemar.

Un jeu de massacre jubilatoire, mais trop long — le film ayant déjà donné à peu près tout ce qu’il avait à offrir dans sa première heure. La musique, créditée à 1984, est géniale.

mardi 4 mars 2025

Lou Ye, Suzhou River, 2000

Deux hommes, deux femmes, la rivière Suzhou. Le mélange de genres — histoire d’amour, crime, mystère, fantastique — est intrigant, et les images, filmées comme un documentaire, de la rivière et de ses berges industrielles sont très belles. Un film singulier, flottant dans son récit.

Julien Duvivier, Les cinq Gentlemen maudits, 1931

À bord d’un paquebot, en route vers le Maroc, cinq gentlemen, dont un millionnaire. Le film utilise un cadre presque ethnographique pour y couler un récit fantastique et mystérieux. Le mélange est absolument réussi : séquences musicales documentaires de toute beauté, poursuite finale de type slapstick, quelques échos du cinéma muet, et la splendeur des villes marocaines.

C’est l’un des premiers films de Robert Le Vigan. Les Cinq Gentlemen maudits est une parfaite synthèse entre un formalisme hérité des avant-gardes et une narration populaire. Un très grand film de Duvivier, et de l’histoire du cinéma, injustement méconnu.

Martin Scorcese, After hours, 1985

Une nuit à New York : des sollicitations amoureuses, de l’art contemporain, des bars, des vols et des poursuites. Un conte farfelu, drôle, porté par le ton très juste de Griffin Dunne. Une parenthèse légère dans la filmographie du grand Martin Scorsese.

Ozu, Printemps tardif, 1949

Un film d’une infinie délicatesse sur la séparation d’une jeune femme en âge de se marier de son père veuf. La famille, les conventions, les jeux de rôles sociaux. L’un des films les plus simples et les moins hiératiques d’Ozu. Tout ici est bouleversant.

vendredi 28 février 2025

Wong Kar-wai, 2046, 2004

Le film est traversé de beaux moments et d’au moins une scène sublime, quelques secondes dans un tripot. Il y a la beauté de ses deux acteur·rice·s, des vêtements, coiffures, maquillages, de la musique de Delerue — tout cela sauve un peu le film.

Mais le récit est distendu, et son roman de SF enchâssé, inutile. Le pire, peut-être, c’est que, tout en étant si attaché à ses images et à une imagerie des années 60, il ne parvient pas vraiment à retranscrire quoi que ce soit de la mélancolie amoureuse qu’il met en scène.

Un très beau film raté.

Alexandre Astier, Kamelott 2, 2025

Le film ne parvient pas à retranscrire l’ampleur ni le caractère épique de l’aventure. Il souffre de déficits techniques dans la mise en scè...