Dans une ville industrielle d’une noirceur et d’une désolation absolues, un couple a un nourrisson à la tête de lapin écorché et dont le corps ovale est maintenu par des langes. Cauchemar sur la parentalité, cauchemar tout court, le premier long métrage de Lynch porte déjà des traits de son cinéma à venir : les plans qui se rapprochent des murs et sont absorbés par eux, et la présence constante, texturale, du son — entre le vrombissement des systèmes anthropiques et la musique.
Vingt ans plus tard, dans Une histoire vraie, Lynch reviendra sur le thème de la famille — avec un film, cette fois, en couleurs et lumineux.